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vendredi 17 décembre 2021

The Medium de Banjong Pisanthanakun (2021) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Banjong Pisanthanakun à la mise en scène mais surtout, parmi les quatre scénaristes et auteurs originaux dont le réalisateurs lui-même, un nom qui retentit forcément comme celui de l'un des cinéastes sud-coréen parmi les plus talentueux : Na Hong-jin. L'homme derrière lequel se cachent The Chaser, The Murderer mais aussi et surtout, The Strangers. Brillant héritier de L'exorciste, classique intemporel signé de l'américain William Friedkin bien des années en arrière. The Medium est d'ailleurs comparativement semblable au chef-d’œuvre que réalisa il y a cinq ans le sud-coréen. Mais alors se pose la question de savoir si le thaïlandais est parvenu à mettre en scène un film digne de trôner aux côtés de celui de Na Hong-jin. Difficile de répondre à une question qui s'avère terriblement épineuse. Une chose est certaine : on ne sort pas de l'expérience avec nonchalance ou indifférence. The Medium laisse des marques. Mais si elles ne sont pas indélébiles ni aussi profondes que purent l'être celles qui marquèrent profondément les esprits à l'issue de la projection de The Strangers, Banjong Pisanthanakun semble avoir malgré tout gagné le pari d'avoir signé une œuvre majeure dans le domaine de l'épouvante. Tout en y apportant sa touche personnelle, le réalisateur y paraît avoir digéré le phénomène de possession et de hantise au cinéma tel qu'il apparaît souvent en occident. Quitte, malheureusement, à se couvrir parfois de ridicule. Car en effet, est-ce pour le spectateur une arme de défense contre l'outrance et l'hystérie projetées à l'image mais à force de redondance, l'inquiétude abandonne son poste au profit de sourires intervenants aux moments les plus inopportuns...


Filmé en mode Found Footage, ce fauxcumentaire ou documenteur qui prétend tout d'abord nous inviter à suivre une véritable chamane et ses proches prend des pincettes avec son sujet. Nous présentant Nim (Sawanee Utoomma), une femme d'un certain âge ''possédée'' par un esprit bienveillant connu sous le nom de Bayan, celle-ci est au centre d'une intrigue emprunte de religion et de croyances ancestrales. Nim fait le bien autour d'elle et guéri celles et ceux qui sont atteints de maladies spirituelles. Elle nous explique que Bayan s'est à l'origine emparé de sa grand-mère, puis de sa tante avant d'essayer de prendre possession du corps de sa sœur. À défaut de quoi, l'esprit a choisi de s'approprier celui de Nim. Aujourd'hui, et alors qu'une équipe de reporters la suit dans ses déplacements, Bayan semble avoir pris la décision de changer de corps. En effet, la nièce de Nim, Min (l'actrice Narilya Gulmongkolpech) semble être la prochaine cible de Bayan comme l'indiquent certains changements chez la jeune femme. En conséquence de quoi, son humeur change tandis qu'elle est victime d'importants troubles psychologiques et de dérèglements physiologiques. Mais bientôt, ses proches vont se rendre compte qu'en réalité la jeune femme est possédée non par Bayan mais par plusieurs démons dont les intentions sont mauvaises... Voici dont ce qu'il est important de savoir concernant The Medium avant de se plonger dans les cent-trente minutes que dure le long-métrage. Si l'illusion d'être devant un documentaire est tout d'abord parfaite, on comprend par contre assez rapidement quel est l'objectif du cinéaste. Reprendre le concept du Found Footage et de divers méthodes de filmage pour mettre en scène ce qui s'avérera une expérience sinon inoubliable, du moins perturbante dans ses grandes lignes...


Il faut dire que Banjong Pisanthanakun mais plus encore ses interprètes ne ménagent à aucun moment leurs efforts. Sans être tout à fait digne de The Strangers, on sort de l'expérience quelque peu essorés. Car en l'espace d'un peu plus de deux heures, il va s'en passer des choses, à l'image. Le thaïlandais compile à peu près tout ce que l'on est en droit d'attendre d'un film abordant le sujet de la possession démoniaque. Du meilleur jusqu'au pire d'ailleurs. Car en empruntant certains gimmicks du cinéma d'outre-atlantique (Paranormal Activity d'Oren Peli et l'usage de caméras nocturnes, Le projet Blair Witch de Daniel Myrick et Eduardo Sanchez et l'emploi de caméras subjectives), voire même ibérique ( [REC] des espagnols Paco Plaza et Jaume Balagueró et son terrifiant final) tout en grossissant très nettement le trait, le réalisateur se tire parfois une balle dans le pied. Surtout lorsqu'il fait usage d'une outrance qui transforme une séquence vouée à faire peur au public en une parodie involontaire qui fait doucement sourire. Avec cette gêne que l'on rencontre face à une œuvre, un auteur et des interprètes généreux mais dont l'altruisme n'épargne cependant pas un certain ridicule. Généreux, oui, The Medium l'est sans conteste. Banjong Pisanthanakun surcharge son œuvre de visions démentes, sabbatiques, hystériques et orgiaques qui nous font d'abord penser que l'on assiste peut-être en direct à la naissance d'un nouveau monument du cinéma horrifique. Des qualités esthétiques et une interprétation en forme d'apothéose que vient malheureusement souvent ruiner la surenchère. Trop gourmand, trop avide de déverser à l'image tout ce que l'esprit du réalisateur compte d'imagination ainsi que celle de ses divers scénaristes parmi lesquels, Chantavit Dhanasevi. The Medium est chacun à son tour, visuellement magnifique, sordide, gore, violent, réaliste, outrancier, dramatique, mais aussi très certainement involontairement drôle. Un film-somme qui aurait malgré tout mérité un décrassage en profondeur. Sans doute le film de Banjong Pisanthanakun aurait-il mérité d'être moins long de dix ou vingt minutes. Peut-être même davantage. Reste que The Medium demeure tout de même une sacrée expérience cinématographique pourtant bien en deçà du chef-d’œuvre The Strangers auquel il paraît parfois se référer...

 

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