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mardi 29 mai 2018

Nous, Les Vivants de Roy Andersson (2007)



Elle est tourmentée, persuadée que personne ne l'aime. Pas même son compagnon, ni leur chien. Alors elle se réfugie dans un bar. Le lieu de rencontre des âmes perdues. Une gamine rêve de son mariage avec une idole du rock. Un autre d'une fête en famille où il ne connais personne. Un salon chic, mais vieillot. Une immense table sur laquelle est consciencieusement placée une vaisselle de plus de deux ans ans. Notre homme tente le coup de la nappe en rassurant la famille présente que leur bien ne court aucun risque. Il tire sur la nappe. Résultat des courses : la vaisselle s'écrase au sol dans un bruit fracassant. S'ensuit un procès, une condamnation à mort, une exécution. Mais rappelons-le, ceci n'est qu'un mauvais rêve. Ici on célèbre un événement. Là un quatuor répète avant qu'un terrible orage ne les dérange. Ailleurs un coiffeur dépressif massacre la chevelure d'un client sur le point de conclure un marché...

Un psychiatre, un facteur, des hommes d'affaires, des musiciens, etc... Tout ce petit monde nous livre ses joies et ses peines dans un univers statique où le mouvement n'a que très rarement l'occasion de s'exprimer. Des tableaux mis en scène par Roy Andersson, déjà auteur d'un très similaire Chansons du Deuxième Étage. On y retrouve ce même goût pour l'unité des couleurs. Des teintes blafardes qui se retrouvent jusque dans les visages tristes de ses personnages.

Le génie du cinéaste est de parvenir à maintenir l'attention du spectateur avec une économie spectaculaire. Du moins dans les gestes et dans les mouvements car les tableaux qui nous sont ici présentés sont exécutés avec un minutie extraordinaire. Le propos n'étant pas des plus joyeux, Nous, Les Vivants se permet quelques incartades féeriques particulièrement bienvenues.

Loufoque, le rêve menant son principal intervenant sur la chaise électrique est significative de cet forme d'humour atténué par le comportement des personnages mais pourtant, bien présent. Totalement décalé, surréaliste mais ô combien jouissif. Comme cette improbable voyage de noce des nouveaux époux à bord d'un immeuble tout entier qui passe par une voie de chemin de fer. Souvent grotesques, ses personnages sont aussi pathétiques. Jamais exemplaires en terme d'esthétisme, ils nous ressemblent davantage que les sempiternelles acteurs américains que l'on a l'habitude de croiser.

On retiendra le travail extraordinaire que continue d'effectuer Roy Andersson sur les décors, le placement des caméras et sur les couleurs fantastiques qui rendent éblouissants les tableaux ainsi crées de main de maître. Encore une belle réussite...






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