Réalisateur de L'été meurtrier et de Deux jours à tuer en 2008, le réalisateur Jean Becker n'a durant sa carrière jamais
cessé de jongler entre comédies et drame, marquant
parfois le septième art et laissant parfois relativement
circonspect. Comme avec Bon rétablissement !
justement. Sans doute l'une des comédies les plus légères de sa
filmographie mais qui n'est pourtant pas dénuée de quelques
qualités. À commencer par son contexte assez inédit puisque la
quasi totalité du long-métrage se déroule dans une chambre
d’hôpital. Celle qui vient ''d'accueillir'' Pierre Laurent,
lequel, après avoir fait une chute d'un pont situé sur la Seine a
perdu conscience, s'est fracturé la jambe droite et a été secouru
par un jeune inconnu. Pierre Laurent, c'est l'acteur Gérard Lanvin,
candidat idéal pour jouer le rôle de cet indomptable personnage
relativement grincheux dont la chambre va se transformer en Porte
d'Aix. Du monde, Pierre Laurent va en voir débouler en permanence.
Du flic qui enquête sur son accident (Fred Testot dans le rôle du
capitaine de police Maxime Leroy), en passant par les infirmières
(dont Claudia Tagbo dans le rôle de l'infirmière en chef Myriam),
un médecin et ses stagiaires (Louis-Do de Lencquesaing), le frangin
Hervé (Jean-Pierre Darroussin), le pote Serge (Daniel Guichard qui
quarante-deux ans après être apparu dans What a
Flash ! de
Jean-Michel Barjol réapparaissait donc pour la seconde et dernière
fois sur grand écran), la jeune fille enceinte Maëva (Mona Jabeur
dans son seul rôle au cinéma jusqu'à maintenant), ou encore
Camille, jeune homme qui n'a pas hésité à se jeter dans la Seine
pour sauver Pierre lors de son accident. Si Bon
rétablissement !
est effectivement une sympathique comédie, celle-ci souffre
malheureusement d'un nombre trop important de personnages qui, fort
logiquement, manquent en grande partie de profondeur...
Si
l'on ne regrettera pas que certains parmi eux n'aient pas bénéficié
d'un peu plus d'attention (l'arrivée de l'animatrice de télévision
Anne-Sophie Lapix dans le rôle de Florence, ex de Pierre, tombe
comme un cheveu dans la soupe), on désapprouvera en revanche le fait
que Jean Becker n'ait pas accorder à l'acteur Swann Arlaud un temps
de présence plus important. En effet, son personnage demeure sans
doute le plus intéressant du récit et contrebalance avec l'esprit
''festif'' qui règne dans cette chambre où les rencontres seront
nombreuses. Au passage, nous noterons la présence du toujours
excellent Philippe Rebbot dans le rôle du kinésithérapeute Thierry
mais l'on reprochera la manière beaucoup trop légère que le
réalisateur aura de traiter la majeure partie des thèmes abordés.
À Commencer par l'ancienne relation entre Pierre et Florence dont on
se fiche royalement. Si les quelques apparitions de Daniel Guichard
sont amusantes, elle ne renforcent en rien le caractère hétéroclite
des personnages et de ceux qui les interprètent. Des chanteurs,
d'accord. Car Maurane aussi participe à l'aventure dans un rôle qui
là encore fait office de remplissage. Mais une animatrice télé ?
Non pas qu'Anne-Sophie Lapix soit mauvaise mais la façon qu'a Jean
Becker de l'introduire dans le récit a de quoi laisser circonspect !
Le contexte contraignant l'écriture à une renouvellement permanent
des situations, le film tourne malheureusement parfois en rond. Les
quelques sorties à l’extérieur en forme de long flash-back auquel
là encore, le spectateur ne prêtera pas attention ne résolvent
rien. Quant à cette fin en queue de poisson qui promettait pourtant
les retrouvailles du héros avec son nouveau locataire... Que dire...
Jean Becker signe à vrai dire une comédie plutôt mal écrite,
parfois attachante, mais dont la plupart des situations sont
rapidement congédiées...
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