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mardi 23 août 2022

Predator : Dark Age de James Busheet (2016) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Pourquoi un premier paragraphe barré ? Parce que le sujet devait à l'origine porter sur En passant pécho de Julien Hollande. Mais au vu de sa piètre valeur artistique, j'ai opté pour un changement de direction...


Pour commencer, un peu d'histoire (ne vous inquiétez pas, ''ça va bien s'passer'' dixit un certain Gérald Darmanin): Sous Valérie Giscard D'estaing, ancien président de la Cinquième République qui s'invitait chez les gens sans y avoir été convié (le coup de pied au cul qu'il se serait pris s'il avait osé sonné à ma porte!), apparu le célèbre slogan ''On n'a pas de pétrole, mais on a des idées''. Aujourd'hui, c'est tout l'inverse. On n'a toujours pas de pétrole mais on a du pognon... Et malheureusement, PLUS d'idées. Alors on produit à la chaîne des comédies françaises qui feraient mourir de honte les scénaristes des films américains les plus stupides qui soient (American Pie et compagnie). Hum, hum, hummm. Sentez-vous cette agréable odeur de fumier rappelant la campagne qui se profile à l'horizon ? Non, hein ? Plutôt l'odeur d'un étron laissé sur le bitume par un pitbull de mauvaise humeur et nourri au hamburger ! Pas la peine d'avoir fait les grandes écoles (ce serait même le contraire) pour deviner ce qui se cache derrière le titre En passant pécho. Une histoire de dealers ! Directement mise à disposition des abonnés Netflix, cette comédie vantée comme étant déjantée est l’œuvre de Julien Hollande. Dont il s'agit du premier film. Dont il a également assuré l'écriture aux côtés de l'acteur Nassim Lyes. Dont il s'agit également pour ce dernier, du premier scénario...


Bon, vous savez quoi ? Nous allons finalement laisser tomber l'article consacré au film de Julien Hollande qui soit dit en passant, n'est qu'une petite crotte malodorante sans le moindre intérêt et plutôt nous laisser absorber par le court-métrage Predator : Dark Age de James Busheet et lui donner un peu de notre temps et de notre énergie. À la simple évocation du titre, je devine que certains (ceux qui n'en ont jamais entendu parler) frétillent déjà d'impatience de savoir où peut être découverte la chose. Sur Youtube et en version originale sous-titrée en français, s'il vous plaît ! Bien avant que Prey et son retour en arrière de plusieurs siècles ne débarque sur Netflix, un petit malin semble avoir judicieusement pensé que de s'approprier l'un des plus grands mythes de la science-fiction serait une excellente idée. Auteur de plusieurs courts-métrages avant cela et de quelques (Courts ? Moyens ? Longs ?) métrages pratiquement tous en pré-production, James Bushe a donc gratifié les fans de la franchise Predator d'un opus long d'une petite trentaine de minutes situant son action non pas dans le présent et pas davantage trois-cent ans en arrière comme cela fut le cas avec Prey (qui malgré son titre est actuellement bien le dernier volet de la saga). Le moyen-age s'étant étendu sur dix siècles, il sera difficile d'évaluer très précisément à quel moment se situe l'action de Predator : Dark Age bien que le titre et l'accoutrement de ses chevaliers ne laissent aucun doute sur la ''période'' invoquée. Le court-métrage du réalisateur américain semble d'emblée assez ambitieux. En juin 2014, l'équipe du film lance une campagne Kickstarter afin de réunir les fonds qui permettront de donner vie au projet. En fan absolu du long-métrage original réalisé par John McTiernan, James Bushe imagine relancer la franchise après que la sortie de Predators (Nimród Antal, 2010) ait moyennement fonctionné sur le territoire américain...


Également fan de films médiévaux, le réalisateur imagine un mix entre ce genre (James Bushe apprécie tout particulièrement Braveheart de Mel Gibson sorti en 1995) et le mythe du predator. Et ce qui au départ ne devait être qu'une bande-annonce deviendra donc ce court-métrage de vingt-sept minutes très exactement (on va pas chipoter sur les secondes restantes). Détail amusant, l'acteur originaire du Zimbabwe Adrian Bouchet était, douze ans auparavant, l'un des personnages secondaires du crossover Alien vs. Predator de Paul W.S. Anderson. Construit un peu à la manière des précédents épisodes mais se déroulant désormais dans la forêt anglaise, l'un des atouts de Predator : Dark Age est de mêler deux univers qui a priori n'ont rien de commun. Comme de plonger nos valeureux héros des Visiteurs de Jean-Marie Poiré au tout début des années quatre-vingt dix pouvait paraître étonnant tout en formant un tout parfaitement cohérent. Dans le cas présent, Predator : Dark Age reprend quelques séquences iconiques du long-métrage de 1987. À commencer par la découverte de corps dépecés, victimes on le sait déjà du Predator venu sur notre planète afin de pratiquer son sport favori : la chasse à l'homme ! Ou cette fameuse séquence lors de laquelle Billy Sole (Sonny Landham), l'un des membres du groupe de mercenaires commandés par le major Alan « Dutch » Schaefer (Arnold Schwarzenegger) sentait la présence proche d'un ennemi invisible, ici, brillamment reconstituée...


Après un petit temps de latence, les choses vont aller très vite et le groupe constitué de cinq membres (auquel l'on ajoutera le personnage du sarrasin Sied interprété par l'acteur Amed Hashimi) va être partiellement, mais rapidement, décimé. Predator : Dark Age reprend donc dans les grandes lignes le scénario original des frères Jim et John Thomas, réutilisant quelques effets saisissants comme la vision thermique de la créature, son cri si spécifique ou encore cette pulsation étrange qui accompagne la partition musicale cette fois-ci composée par Juan Iglesias (laquelle s'inspire parfois de celle d'Alan Silvestri). Concernant les effets-spéciaux, sans être bien évidemment à la hauteur de ceux du premier Predator, vu le budget du court-métrage, Mike Peel et l'équipe en charge des effets visuels peuvent être fiers de leur travail puisqu'en comparaison, ils n'ont pas à rougir. En lieu et place du remarquable travail opéré par Stan Winston et son importante équipe plus de trente ans en arrière, celle de Predator : Dark Age renvoie malgré tout à quelques passages mémorables de l’œuvre originale. Comme la découverte de la créature en mode invisible ou son étonnante silhouette d'extraterrestre reptilien à la coiffure rasta ! Bien entendu, le rendu n'est jamais à la hauteur du long-métrage de John McTiernan mais coincé au beau milieu de la célèbre franchise, le court-métrage de James Bushe se dressera, selon les goûts de chacun, à la troisième ou quatrième place. Notons que d'autres fans se sont intéressés au mythe du predator avec plus ou moins de succès...

 

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