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vendredi 1 juin 2018

Ogroff aka Mad Mutilator de Norbert Georges Mount (1983) - ★★★★★☆☆☆☆☆



Le voici donc, ce Fameux Ogroff, renommé à différentes occasions sous le titre Mad Mutilator. Un slasher à la française datant de 1983 connu des amateurs de films d'horreur non pas pour ses qualités, mais au contraire, pour ses nombreux défauts. Un naufrage comparable à celui du Titanic survenu le 14 avril 1912 à 23h40. Premier long-métrage du cinéaste, éditeur et écrivain français Norbert Moutier (que les amateurs d'ouvrages littéraires d'horreur connaissent pour avoir écrit deux des 120 volumes de la célèbre collection GORE de chez Fleuve Noir, Neige d'Enfer en 1988 et L'Équarrisseur de Soho deux ans plus tard), Mad Mutilator est de ces objets filmiques non identifiés si intenses que l'on ne peut objectivement par leur accorder une note en dessous, ni au dessus de la moyenne. Le film de Norbert Moutier (usant à cette occasion du pseudonyme N. G. Mount) accumule tellement de tares que l'on peut se demander dans quelles mesures le cinéaste n'a pas volontairement cherché à repousser les limites d'un sous-genre auquel certains vouent un culte sans bornes.
Si l'on ne peut reprocher au cinéaste le travail effectué sur la bande musicale (à laquelle le traitement visuel dépressif accorde un climat parfois morbide), pourtant de piètre qualité, le fait même que Norbert Moutier ait choisi (ou ait été contraint en raison de restrictions budgétaires) de réaliser dans un format Super 8 l'astreignant à certaines limites, son film s'est alors retrouvé assujetti à une accumulation de servitudes auxquelles il ne semble pas avoir cherché de solutions artistiquement louables. Qu'on le veuille ou non, que l'on tienne à cet objet comme à la prunelle de ses yeux, que Mad Mutilator soit considéré par certains comme leur film de chevet, il serait fort déraisonnable et surtout terriblement hypocrite de le considérer comme réussi.

Pour se faire une idée relativement concrète du désastre artistique que représente ce long-métrage d'à peine une heure trente (mais que certains auraient sans doute aimé voir durer bien moins longtemps), il suffit de lister tous les aspects techniques du film dans un tableau et de leur adjoindre une double colonne 'pour' et 'contre' et de cocher dans l'une de ces deux cases, afin de lister ce qui est réussi et ce qui est raté pour constater à quel point Norbert Moutier a produit l'une des plus infamantes bobines horrifiques de l'histoire du cinéma. Visuellement, le spectacle est une bouillie infâme tournée dans un lieu unique constitué d'une route de campagne traversée par des voitures dont on se demande ce que leurs passagers sont venus faire dans le coin, d'une.. forêt, et d'une demeure que le cinéaste tente de rendre aussi cauchemardesque que celle de la Famille Tronçonneuse du Texas Chainsaw Massacre de Tobe Hooper. Ensuite, l'interprétation. Aux antipodes des vedettes que l'on a l'habitude d'aller voir sur grand écran, les actrices et acteurs (bien évidemment, tous amateurs) de Mad Mutilator sont mauvais... mais mauvais... Rigides, prostrés, inexpressifs, et dans l'attente que leur dernier souffle vienne les libérer d'un tournage épicé de quelques scènes gore outrageusement foireuses, le spectateur n'y croit pas un seul instant. Quant à son tueur muni d'une hache (qui, comble de l'humour involontaire, réapparaît parfois successivement accoutré de vêtements différents), Leatherface peut dormir sur ses deux oreilles : Ogroff n'a pas la moindre chance de lui piquer la vedette. Quoique... quoique !

Concernant le montage, là encore, le spectateur éprouve régulièrement l'envie de pisser de rire. Taillé à la serpe, Mad Mutilator est d'une incohérence totale, à tel point que l'on se demande très souvent si certains plans n'ont pas purement et simplement disparu. Mais là où le bat blesse encore davantage (tout en demeurant certainement le point le plus risible du projet), c'est au niveau de la post-synchronisation. Le film ayant été tourné à l'aide d'une caméra Super 8 muette, il a fallut au cinéaste reproduire chacun des sons, chacun des rares dialogues émis par ses interprètes en studio. Et le résultat à l'écran dépasse les espérances de l'amateur de nanars. C'est mauvais, mais en même temps, tellement drôle que l'on passe finalement un excellent moment. Car Mad Mutilator a beau être raté à tous points de vue, il demeure pourtant ce petit quelque chose qui en fait une œuvre culte que les amateurs de série Z se doivent de vénérer ou du moins, de posséder dans leur collection de nanars. Le film de Norbert Moutier tournant assez rapidement en rond, le cinéaste à l'ingénieuse (!?!) idée d'intégrer ensuite des zombies !!! on se demande encore par quel miracle ceux-ci sont sortis des enfers pour repeupler ce petit coin de France... Cinq étoiles oui. Pas une de moins, pas une de plus. Probablement l'un des plus mauvais films produits en cette année 1983, et sans doute depuis les débuts du cinématographe et jusqu'à ce jour, mais quand même, un vrai plaisir d'amateur de nanars assumant son goût pour le déviant... à noter que le fondateur du célèbre magazine Mad Movies Jean-pierre Putters fait partie du casting en apparaissant dans le rôle d'un zombie...

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