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vendredi 29 octobre 2021

Car Wash de Michael Schultz (1976) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Ceux qui me connaissent savent que je n'aime pas les comédies musicales. Ou si peu. West Side Story, Grease, Moulin Rouge, Les demoiselles de Rochefort ou Chantons sous la pluie ? Très peu pour moi... J'avoue avoir malgré tout une faiblesse pour quatre d'entre elles. Le Phantom of the Paradise de Brian De Palma, The Blues Brothers de John Landis, Cry-Baby de John Waters et... Car Wash de Michael Schultz. En réalité, le format de ce dernier est un peu particulier puisque les interprètes ne s'arrêtent que très sporadiquement pour interpréter les chansons qui passent à la radio durant une très grande partie du long-métrage. Film de Blaxploitation datant de 1976, Car Wash est une œuvre culte dont l'essentiel repose davantage sur sa bande musicale que sur le récit puisque de ce point de vue là, le scénario est d'une confondante simplicité. Un scénario écrit par Joel Schumacher, futur réalisateur de Génération Perdue, Le Droit de tuer ou encore 8 millimètres. Culte parce qu'à l'époque, ou du moins c'est le sentiment que laisse transparaître le film de Michael Schulz, il était encore possible d'autoriser un certain vent de liberté quel que soit le sujet abordé. Ici, tout ne semble être que question d'improvisation. Alors qu'aujourd'hui des codes de bien-pensance empêchent d'entendre ou de voir tout et son contraire, à l'époque, personne n'aurait pensé s’offusquer en voyant déambuler à l'image, un Antonio Fargas (Huggy les bons tuyaux de la série policière Starsy et Hutch) dans le rôle d'un homosexuel ultra caricatural. Une ''folle'' comme il était de coutume chez les hétéros bas du front de nommer les homosexuels.



Personne ne serait sans doute monté sur ses grands chevaux lorsque les employés d'une station de lavage automatique s'amusent de la reconversion de l'un d'entre eux à la religion musulmane (Bill Duke dans le rôle de Abdullah Mohamed Akbar)... ''Il n'y a pas de superman noir...'' comme l'évoque à l'époque très justement le personnage de TC aka La Mouche qu'interprète l'acteur Franklyn Ajaye. Une pensée visionnaire et une injustice qui sera longtemps plus tard réparée puisque les fans de l'univers DC devraient logiquement bientôt découvrir le premier Superman noir sur grand écran. Sous couvert d'être une comédie (musicale), Car Wash laisse tranquillement ses messages infuser. Mais avec bien moins de violence et d'arrogance qu'aujourd'hui. C'était d'ailleurs un peu le principe de la Blaxploitation dont le but principal était de mettre l'homme noir sur un même d'égalité que le blanc tout en se moquant gentiment de celui-ci. Rien de méchant, donc. Le récit prend place dans une station de lavage de voitures dans laquelle une dizaine d'employés passent visiblement plus de temps à chanter, à faire les idiots, à danser ou à draguer les quelques rares représentantes féminines qui passent à l'image (Lauren Jones dans le rôle de Marleen ou Tracy Reed dans celui de Mona) qu'à travailler.


Les véritables moments de profondeur sont rares, voire seulement survolés, Michael Schultz semblant avoir abandonné toute idée de contrôle sur ses interprètes. Ponctuellement drôle, Car Wash pêche malheureusement par sa pauvreté scénaristique. Un minimalisme qui, sans provoquer de désastre, suscite au bout de trois-quart d'heure un certain ennui malgré ses très nombreuses mises en situation. À dire vrai, l'un des principaux intérêts du long-métrage provient du charme suranné typique des années soixante-dix qui s'en dégage. À commencer par sa bande musicale composée par Norman Jesse Whitfield et interprétée par le groupe de R&B, de soul et de disco Rose Royce, ou dans une moindre mesure par les Pointer Sisters qui apparaissent ici à l'écran sous le nom de The Wilson Sisters. Parmi les autres interprètes nous retrouvons l'acteur Jason Bernard dans un rôle secondaire (il fut notamment l'interprète de Caleb Taylor, le père d'Elias dans la série télévisée de science-fiction culte V) ou encore Richard Pryor dans le rôle de Papa Riche quatre ans avant celui qu'il interpréta dans Faut s'faire la malle de Sidney Poitier ou neuf avant celui qu'il incarna dans Comment claquer un million de dollars par jour de Walter Hill. Au final, Car Wash a vieilli et n'aura sans doute pas le même impact que celui, persistant, du géniallissime Blues Brothers de John Landis...

 

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