La claustrophobie est la
peur des lieux clos. Et plus ceux-ci sont exigus, et plus cette
phobie s'exprime-t-elle avec force. Si l'ascenseur est l'un des
endroits les plus significativement liés à cette peur, il est
encore tout à fait envisageable de fuir cette dernière en quittant
les lieux. Chose déjà nettement plus délicate lorsqu'il s'agit
d'un engin tel qu'un sous-marin plongé à des dizaines, voire des
centaines de mètres sous la surface des océans. Impossible alors
d'y échapper au risque de mourir noyé... D'emblée, peu nombreux
sont les efforts à fournir pour un réalisateur et son scénariste
chargés d'exploiter le malaise et la tension qui peuvent découler
d'un tel environnement. Les exemples sont nombreux au cinéma. Si en
général l'on entend prioritairement évoqué les A la
poursuite d'Octobre rouge de John McTiernan et U-571
de Jonathan Mostow, il semble que LA référence en la matière
demeure effectivement l'incroyable Das Boot du
réalisateur allemand Wolfgang Petersen. Une œuvre
extraordinairement anxiogène retenant le souffle du spectateur
durant sa version la plus longue de cinq heures ! Et puis, il en
demeure d'autres dont la seule évocation ne parle pas forcément à
grand monde. Sauf, peut-être à part ceux qui suivent de très près
la carrière de ses principaux interprètes ou de leu auteur. Si une
seule allusion au nom du réalisateur Todd Robinson n'évoque
majoritairement pas grand chose (une carrière constituée de
quelques téléfilms et longs-métrages en un peu plus de trente
ans), ceux de David Duchovny ou de Ed Harris demeurent au contraire
source de curiosité. Du premier, forcément, l'on retiendra en
priorité l'excellente série X-Files
qui passionna dans un premier temps les amateurs de science-fiction
entre 1993 et 2001 et dans un second temps entre 2016 et 2018. Quant
au second, nous le découvrirons notamment dans les longs-métrages
de science-fiction L'étoffe des héros
de Philip Kaufman et Apollo 13
de Ron Howard ainsi que dans tout un tas d'autres films sur grand
écran mais également à la télévision, offrant une très courte
apparition dans l'adaptation du roman de Stephen King Le
fléau
en 1994.
Phantom
met en scène le capitaine Dimitri Zubov dit, "Demi",
l'ancien commandant d'un sous-marin soviétique qui connu une fin
tragique, laquelle continue de le hanter. Avant de prendre sa
retraite son supérieur Markov (Lance Henriksen) choisit de lui
confier une dernière tâche. Celle de prendre le commandement du
K-129,
un sous-marin qu'il connaît bien puisqu'il en fut le capitaine. Un
engin de l'armée soviétique ayant réellement existé et dont
l'histoire sert vaguement de fil rouge au récit adapté sur grand
écran par Todd Robinson. Au mystère auquel semble vouloir apporter
une réponse le réalisateur et scénariste qui imagine un acte
terroriste fomenté par un certain Bruni, membre du KGB
qu'interprète donc David Duchovny qui campe l'antagoniste du récit.
Si dans un premier temps Phantom
s'avère relativement banal, voir même ennuyeux, le récit prend
tout son sens lorsque nous sont révélées les intentions réelles
de Bruni et de son binôme qui plus que de suivre et de ''corriger''
innocemment les directives d'un Demi connu pour être régulièrement
pris de boisson et pour être ponctuellement victime d'importantes
crises d’épilepsie s'apprêtent en réalité à mettre en œuvre
un projet dont les conséquences s'exprimeront à l'échelle
mondiale. Avec Phantom,
l'on ne tient là certainement pas l'un des meilleurs film mettant en
scène les membres d'un sous-marin. Car si l’exiguïté des lieux
fait forcément son petit effet, l'intérêt est moins dans la peur
de l'enfermement ou d'une noyade consécutive à une hypothétique
implosion du sous-marin que dans l'affrontement entre l'un et l'autre
des principaux personnages. Terrorisme, trahison, actes de bravoure
contiennent ''étroitement'' dans ce thriller sous tension qui malgré
une concurrence de taille s'en sort avec les honneurs. Notons que le
doublage en français est parfois si désastreux que l'on optera
plutôt pour la version originale...
Dans le registre de la claustrophobie anxiogène et des sous-marin, il ne faut pas oublier non plus l'excellent Below de D. Twohy qui mêle habilement le thème de la maison hantée au sous-marin.
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