Avec
John Rambo,
le réalisateur et acteur Sylvester Stallone crée un monde sous
tension extrême, dans lequel son personnage n'a par le passé,
jamais semblé aussi iconique. Où la peur règne en maître, où les
morts ressemblent à des morts, où chaque pas peut être le dernier
et chaque arbre ou chaque rocher peut cacher un danger. Plus qu'un
film de guerre, John Rambo
est un film d'horreur où les affrontements s'affirment comme des
champs de batailles ultra gore et où la morale a été totalement
rayée de l'esprit de ses bourreaux ! Beauté et monstruosité
s'entrecroisent dans ce qui demeure un monument du cinéma. Une œuvre
qui aurait facilement pu clore cette légendaire saga. D'autant plus
que le retour à la vie civile demeure parmi les plus beaux et les
plus poignants que nous ait servi le septième art depuis bien
longtemps...
Notre planète est un
territoire de guerre permanent. Dans Rambo,
l'ancien béret vert John Rambo affrontait le shérif de la petite
ville de Hope, Will Teasle, transformant ainsi une simple envie de se
restaurer et de se doucher en une véritable bataille menée au cœur
d'une forêt montagneuse des États-Unis. À l'issue de ce premier
long-métrage datant de 1982 et réalisé par Ted Kotcheff, l'ancien
héros du Vietnam allait rempiler trois ans plus tard dans Rambo
2 : La Mission
de George Pan Cosmatos dans lequel on le découvrait tout d'abord
purgeant une peine de travaux forcés après le souk qu'il provoqua à
Hope trois ans auparavant puis au centre d'un récit orbitant autour
d'un groupe de prisonniers américains que Rambo devait alors aller
libérer par ses propres moyens contre l'avis d'un certain Murdock
(l'acteur Charles Napier). Avec un budget de quarante-quatre millions
de dollars, le film en rapporte trois-cent. De quoi motiver la mise
en chantier d'un troisième opus qui sortira en 1988, soit trois ans
plus tard. Cette fois-ci, l'action se déroulait en Afghanistan où
notre valeureux héros allait collaborer avec un groupe de
moudjahidines afin de débarrasser le pays des occupants soviétiques.
Le troisième volet de la franchise remporte lui aussi un beau succès
même s'il s'avère en deçà de celui rencontré par Rambo
2 : La Mission
puisque Rambo 3,
pour un budget s'élevant à un peu plus de soixante-millions de
dollars en rapportera un peu moins de deux-cent millions. Il faudra
attendre vingt ans. Deux décennies pour qu'apparaissent sur les
écrans du monde entier les quatrième et avant-dernières aventures
du plus célèbre guerrier de l'histoire du cinéma. John Rambo n'est
pas retourné chez lui et comme lors de l'épisode précédent, nous
découvrons qu'il vit en Thaïlande. Mais alors que dans Rambo
3
il s'était installé dans un monastère, dans John
Rambo
il nous est révélé à travers les nouvelles activités qui lui
permettent de survivre dans un milieu particulièrement hostile.
Si
le personnage a pris de la bouteille, il n'en a pas pour autant perdu
de son impressionnante carrure et semble même avoir pris un surcroît
de muscles... qu'il bande en cognant comme un sourd sur du métal en
fusion. Pour gagner sa vie, il capture des cobras qu'il revend à un
charmeur de serpents. John reçoit un jour la visite d'un groupe
d'humanitaires qui espère louer ses services afin de rejoindre le
village de Klaw Kbe Lo pour venir en aide à ses habitants. Après
plusieurs refus mais à force d'insistance, la jeune et jolie Sarah
Miller ('actrice Julie Benz) parvient à le convaincre de les aider
elle et ses compagnons. Malgré la présence de John aux commandes
d'un vieux rafiot, la traversée n'est pas de tout repos. Le petit
groupe croise la route de pirates que John est contraint d'abattre
contre l'avis d'un certain Michael Burnett (l'acteur Paul Schulze),
le médecin qui dirige l'expédition. Malgré ce contretemps, Sarah
et les autres arrivent à bon port et la jeune femme et John se font
leurs adieux. Malheureusement pour elle et pour les autres membres du
groupe, le tyrannique chef d'une organisation militaire birmane
connue sous le nom de Tatmadaws
et ses hommes vont mettre à feu et à sang le village de Klaw Kbe
Lo et kidnapper les membres de l'expédition humanitaire... On devine
bien évidemment la suite. John Rambo va reprendre les armes pour la
bonne cause et nous offrir un spectacle au delà de nos espérance.
Car il faut bien le comprendre, le temps des petites guéguerres
farcies d'explosions et de scènes de tortures font partie du passer.
Désormais, lorsque la poudre parle, c'est pour laisser derrière
elle des montagnes de cadavres déchiquetés, de corps qui s'envolent
dans les airs tels des pantins désarticulés. John
Rambo est
une véritable boucherie au sens propre comme au figuré. Autant dire
que celles et ceux qui ne sont pas habitués à ce genre de spectacle
vont devoir peut-être penser à se munir de sac à vomi avant de se
lancer dans cette aventure qui en outre, bénéficie parfois d'une
très belle photographie signée de Glen MacPherson. L'on retrouve
évidemment le superbe thème de Jerry Goldsmith, It's A Long Road,
tandis que Brian Tyler s'est chargé de composer le reste de la bande
musicale.
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