Ahhhhhh, la résilience...
Terme qui de nos jours nourri nombre de conversations. Cet acte de
bravoure, cette force de caractère qui caractérise ceux qui
résistent à la tentation de tout abandonner mais qui contre vents
et marées restent debout ! Elle tenterait presque à éclipser
le super-héroïsme d'hommes et de femmes portant comme principaux
vêtements collants et autres signes ostentatoires, que dis-je,
grandiloquents typiques de ces êtres ''venus d'ailleurs'' pour
sauver la vie de la veuve et de l'orphelin contre le capitalisme
galopant. Mais je m'égare... Une fois consommées dans leur
intégralité les cent minutes de Aged
d'Anubys Lopez, l'on se souviendra sûrement davantage du prénom
original de son auteur que des rares interprètes qui l'incarnèrent.
Hasard ou pas, l'homme qui porte le nom de ''Celui
qui préside à la salle d'embaumement'',
Dieu funéraire de l'Égypte antique, a semble-t-il sapé le concept
de son second long-métrage. Il faut dire que Aged
cumule les fautes grossières. Les chemins de travers dont
l’ambiguïté naît tout d'abord d'erreurs d'écriture cumulées
plus que du désir de perdre son public dans les méandres d'un récit
maladif. Ses peaux de bêtes gisant dans l'entrée d'une maison
isolée dans la campagne américaine n'ont pas la ''saveur'' de
celles que nous découvrions au détour de la propriété chère à
la famille Tronçonneuse croisée près de cinquante ans auparavant
(Massacre à la tronçonneuse
de Tobe Hooper). Résilience, oui, d'une jeune femme qui après avoir
accepté contre fortune bon cœur de s'occuper d'une vieille dame
sénile, va vivre des jours ô combien difficiles. Sans pour autant
rechigner à la tâche, même lorsque le comportement des
propriétaires incarnés par Clarla Kidd et Dave McClain va se
montrer inquiétant ou lorsque l'héroïne va ressentir un malaise
sans cesse grandissant, doublé par des troubles physiologiques, et
triplé par l'apparition d'inquiétants hématomes recouvrant ses
bras. Et si la résilience n'y est pour rien, alors la bêtise ou
l'inconscience ne sont peut-être pas étrangères au fait que la
jeune Veronica Grey (l'actrice Morgan Boss-Maltais) n'ait pas encore
pris la décision de fuir les lieux.
Rythme
inconsistant, challenge minimal mais volonté d'en montrer beaucoup
avec peu de moyens, c'est là tout le paradoxe de Aged.
Une générosité flasque qui cantonne le long-métrage d'Anubys
Lopez dans un genre pas si nouveau que cela et que l'on pourrait
dénommer ainsi : du Soap Opera horrifique ! Comment ça,
j'exagère ? Le scénario est doté de sabots si lourdement
armés que s'en chausser et déambuler dans un dortoir réveillerait
n'importe quel individu atteint de surdité et sous l'effet de
somnifères ! Carla Kidd a beau avoir la gueule de l'emploi et
Dave McClain le physique du bon gros redneck auquel on ne confierait
pas ses enfants un mercredi après-midi, ça ne fonctionne pas. Peu
explicatif mais très démonstratif (j'espère que vous saisissez la
nuance), le film prend rapidement le spectateur par la main tout en
semant quelques graines d'incertitude qui face au poids des
incohérences ne parviendront pas à germer de manière idéale.
Chiant est un faible mot. Le diagnostique est sans doute plus grave
mais je ne voudrais surtout pas accabler plus que nécessaire le
réalisateur qui au bout de seulement deux longs-métrages montre
déjà des signes de faiblesse. Au mieux, et pour le rassurer, l'on
arguera qu'il vaut mieux se casser la gueule d'entrée de jeu pour
rapidement remonter en selle avec l'espoir, pourquoi pas, du ''coup
de génie'' futur ! C'est bien beau tout ça, mais Aged,
ça parle de quoi ? D'une très jeune femme acceptant un boulot
d'aide-ménagère dans une baraque éloignée de la civilisation et
dont le climat délétère provoquerait malaises vagaux et crises de
panique chez les moins entreprenants. Une vieille femme déclinant
intellectuellement, un frangin plutôt louche et puis, deux ou trois
personnages secondaires qui tentent de maintenir un suspens tenace
quant à ce qu'il se passe réellement dans cette grande maison
familiale au demeurant plutôt charmante. Il y a certes quelques
petites idées plutôt sympathiques. Comme cette forme de vampirisme
d'un genre presque inédit. Par contre, ceux que l'on sent bien être
des fantômes (Bria D'Aguanno et Kelly Kidd dans les rôles d'Emily
et Henry Bloom) paraissent tout à fait pathétiques. Surtout si on
les compare avec la quasi totalité des ectoplasme, esprits,
spectres, revenants et autres apparitions qui pullulent au cinéma
depuis ses débuts, dans la littérature ou dans les jeux vidéos.
Quant à la photographie, la plupart des cadrage et le montage,
ceux-ci sont l'aune de la mise en scène. Bref, tout ça pour dire
que, ben, tout ceci n'est vraiment pas terrible...
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