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lundi 9 octobre 2023

Golden Boy de Jean-Pierre Vergne (1996) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

Qui n'a jamais rêvé de gagner une grosse somme d'argent aux jeux de grattage ou mieux, à l'Euromillion ou comme ici, au Loto ? En dehors de certains grands foutreballeurs qui empochent chaque mois le gros lot, on connaît tous autour de nous des collègues qui plaqueraient leur poste de travail dans l'immédiat pour aller se faire dorer la pilule loin des puces de lit parisiennes ! Il est même possible que soit-même nous choisirions d'en finir avec les cadences infernales, à travailler derrière des machines bruyantes, sous les ordres de supérieurs tyranniques et inhumains, pour des profits dont la majeure partie part dans les poches d'actionnaires peu scrupuleux. Bien avant que la famille Tuche du long-métrage éponyme de Olivier Baroux gagne cent millions d'euros à la loterie nationale et que le héros de Ah ! Si j'étais riche en remporte (tout de même) le dixième, le délégué syndical d'une usine de poupées aux abois allait entreprendre de la sauver grâce aux gains que son épouse et lui venaient de gagner au Loto. Une entreprise à l'agonie, dirigée par Jérôme Tiercelin (Martin Lamotte), lequel prévoit déjà le licenciement d'une vingtaine de ses employés. Bon, reconnaissons que Jean-Pierre Vergne n'est pas Stéphane Brizé (La loi du marché, En guerre, etc...) et que par conséquent, le ton de son quatrième long-métrage intitulé Golden Boy n'est pas celui qu'imprime en général l'ancien technicien de l'audiovisuel qui débuta sa carrière de réalisateur en 1993 avec le court-métrage Bleu dommage qui remporta le Grand Prix du Festival de Cognac. Non, de son vivant, la fibre artistique de Jean-Pierre Vergne se situa physiologiquement au niveau des zygomatiques qu'il titilla dès ses débuts en 1980. Avant de se tourner vers la télévision, laquelle bénéficia de ses talents au sein de séries et de téléfilms (dont Plus belle la vie entre 2012 et 2014, dernier acte d'un artiste qui décéda malheureusement peu après, le 25 août 2014). Si cet ancien assistant de seconde équipe, scénariste et auteur d'un vingtaine d’œuvres n'a jamais fait partie des grands messieurs du septième art, il arrivera un jour où lorsque sous l'emprise d'un quelconque alcool, quelqu'un se lèvera dans une toute aussi quelconque assemblée pour clamer haut et fort tout le génie de cet artiste qui, événement tout à fait notable, aura signé au moins un film culte...


Car s'il ne fut pas crédité au générique des Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat (1980), Jean-Pierre Vergne aura au moins été l'auteur du tout premier long-métrage réunissant l'équipe complète des Inconnus formée à l'origine de Didier Bourdon, Bernard Campan et Pascal Légitimus, mais également de Seymour Brussel et... Smaïn ! J'en profite d'ailleurs pour lancer une bouteille à la mer : si quelqu'un était en mesure de me faire savoir comment me procurer son spectacle '' Mon dernier… avant le prochain'' dans un format dématérialisé, la personne en question aura toute ma reconnaissance. Mais pour en revenir à Jean-Pierre Vergne, il fut donc l'auteur du génial Le téléphone sonne toujours deux fois en 1985. Suivi ensuite neuf ans plus tard, de la comédie Priez pour nous avec sa famille de bourgeois contrainte de s'installer dans une banlieue et dont le concept sera repris mais inversé quinze ans plus tard par le réalisateur Gabriel Julien-Laferrière avec Neuilly sa mère ! Jean-Pierre Vergne n'attendra pas neuf années supplémentaires pour revenir sur grand écran puisque Golden Boy sortira dans les salles françaises le 21 février 1996. Sur un scénario écrit par ses soins ainsi que par Jean-Claude Carrière et Anne Roumanoff sur une idée d'Armant Jammot (journaliste surtout connu pour avoir notamment créé le jeu ''Des chiffres et des lettres' ainsi que l'émission culte, ''Les Dossiers de l'écran''), Golden Boy est une comédie on ne peut plus légère mais sympathique et principalement interprétée par l'attachant Jacques Villeret. C'est donc ce dernier qui incarne Antoine Bonvoisin, époux de Sandrine (l'humoriste Anne Roumanoff), ami de Jérôme Tiercelin et de sa femme Hélène (Virginie Lemoine). À l'usine, Antoine donne à son patron jusqu'au lendemain matin pour faire changer d'avis Jérôme au sujet de la charrette prévue à défaut de quoi, la totalité des employés se portera gréviste ! Lors d'une soirée avec son banquier Jean-Dominique (Christian Bujeau), Jérôme se voit refuser le prêt qui lui aurait permis de sauver ses emplois et son entreprise. Mais hasard du calendrier, ce soir-là, Antoine apprend de la bouche de Sandrine qu'ils viennent de remporter le jackpot au Loto. Le cœur grand, le délégué pense tout d'abord à rester discret avant de penser à utiliser l'argent afin de sauver l'usine de poupées...


Sous ses allure de petite comédie sans prétention, Golden Boy décrit la nature humaine dans ce qu'elle peut avoir parfois de plus mesquine. Du sous-fifre lécheur de bottes du patron de l'usine, en passant par l'attitude hypocrite des banquiers ou de certain(e)s collègue d'Antoine, tout ou presque y passe sur le ton de l'humour vache ! Mais intéressons-nous surtout au casting dont on devine déjà l'ampleur de ce qui aurait pu s'apparenter à une comédie nanardesque. En effet, oser réunir au sein d'un même récit des artistes de divers bords à peine conscients de leur peu de prédisposition en terme d'interprétation était franchement culotté ! D'une certaine manière, on en revient ici au même principe qu'avec Le téléphone sonne toujours deux fois et son gloubi-boulga de personnages qu'interprétaient en majorité des humoristes (Patrick Sébastien, fameux en vrai mendiant mais faux aveugle). On trouve donc au générique l'humoriste Anne Roumanoff qui, il est vrai, s'en sort plutôt bien, mais aussi Virginie Lemoine que l'on connaît surtout pour avoir été auprès de l'imitateur Laurent Gerra dans l'émission Rien à cirer animée par Laurent Ruquier puis dans Studio Gabriel de Michel Drucker. Christian Bujeau a quant à lui marqué les esprits en interprétant le rôle de Jean-Pierre Goulard dans les deux premiers volets des Visiteurs de Jean-Marie Poiré tandis que Ged Marlon, qui interprète le rôle de Bernard, apparu notamment en 1988 dans Palace de Jean-Michel Ribes. Isabelle Ferron qui elle incarne son épouse Sylvie participa au tournage du Pari de Didier Bourdon et Bernard Campan dans celui de Murielle, l'épouse de Bernard, le prof de technologie. Bref, Golden Boy réunit un casting bigarré auquel on pourrait ajouter le nom de celles et ceux qui représentent le ciment de cette petite usine de poupées : les employés. Le film de Jean-Pierre Vergne, malgré tous les efforts, peine à faire rire. Il y a bien quelques passages obligés amusants, comme la séquence se déroulant au siège de la Française des jeux (l'occasion d'y retrouver l'acteur Michel Roux qui fut notamment la remarquable voix française de Tony Curtis), le nouveau train de vie que s'impose Sandrine Bonvoisin et quelques autres petits passages, mais rien de formidablement drôle. Une toute petite comédie sans prétention, voilà ce qu'est Golden Boy...

 

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