Bienvenue sur Cinémart. Ici, vous trouverez des articles consacrés au cinéma et rien qu'au cinéma. Il y en a pour tous les goûts. N'hésitez pas à faire des remarques positives ou non car je cherche sans cesse à améliorer le blog pour votre confort visuel. A bientôt...

Labels


jeudi 11 mars 2021

Blaxploitation : Devil's Express de Barry Rosen (1976) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


Drôle de film que ce Devil's Express que l'on rangera immédiatement dans la catégorie des films de Blaxploitation fantastiques. Une poignée d'années en arrière, un certain Bruce Lee faisait fureur dans son pays d'origine, la Chine, avec un petit nombre de films de kung-fu dont The Big Boss, La Fureur du Dragon ou Le Jeu de la Mort. La communauté afro-américaine n'étant pas la dernière à se réapproprier à l'époque certains thèmes abordés par le septième art, plusieurs réalisateurs de ce courant prendront les choses en main et mettront en scène quelques alternatives plus ou moins réussies des grands thèmes de l'épouvante dont furent à l'origine Mary Shelley ou Bram Stoker. L'occasion de pouvoir découvrir durant la première moitié des années soixante-dix les étonnants Blacula de William Crain en 1972, Scream Blacula Scream de Bob Kelljan en 1973 ainsi que Blackenstein de William A. Levey la même année. D'autres imagineront des récit carrément farfelus mais pas moins originaux comme les authentiques films cultes que sont Change of Mind de Robert Stevens (1969) ou le drôlatique The Thing with Two Heads que Lee Frost réalisa en 1972. Une époque bénie pour le cinéma de Blaxploitation horrifique et fantastique dans lequel s'engouffre donc en 1976 le réalisateur Barry Rosen qui la même année réalisera son second et dernier long-métrage, la comédie dramatique The Yum Yum Girls. Devil's Express demeure l'un des films de Blaxploitation les plus bigarrés,et par conséquent, l'un des plus fous en terme de mélange des genres. Souvent incongru, ce mixage entre film d'arts martiaux, policier, épouvante et fantastique n'est cependant pas, il faut le reconnaître, une grande réussite...


On peut même dire que Barry Rosen réalisait là, l'un des films de Blaxploitation les moins convaincants. Pour commencer, revenons tout d'abord sur le contexte. Luke, l'un des grands spécialistes du Kung-fu de New-York part faire un voyage jusqu'en Chine en compagnie de son ''frère'' Rodan afin de participer à un combat opposant l'un des grands maîtres chinois de la discipline à des adversaires venus du monde entier. Là bas, Rodan tombe sur plusieurs sépultures dont il vole certains biens précieux dont une amulette. Ce qui provoque dès le retour des deux hommes dans leur pays, les foudres d'un démon qui cherche à mettre la main sur l'amulette afin de la détruire et de pouvoir enfin dominer le monde. Pendant ce temps là, la police enquête sur une série de meurtres touchant les communautés chinoises et afro-américaines. Des combats opposent ces deux communautés qui ne se doutent pas qu'en réalité, les morts que compte chaque camp sont l’œuvre d'une créature diabolique vivant dans le métro new-yorkais, laquelle est de plus capable de prendre la forme d'un proche ou d'un ennemi. Voilà pour l'ambitieux scénario. Ambitieux mais sacrément bordélique. Si peu à peu la lumière est faite sur les véritables enjeux, l'intrigue est dans sa première partie relativement brumeuse. Une accumulation de séquences qui ne semblent tout d'abord avoir aucun lien entre elles. Situé dans le quartier du Bronx dont le réalisateur fait le théâtre d'affrontements entre gangs rivaux, Devil's Express n'est dans l'esprit qu'une petite production estampillée Z qui ne génère au fond que poilades et railleries tant la mise en scène et surtout l'interprétation sont en dessous de tout.


Enfin, presque tout puisque le plus grand défaut de Devil's Express, ce sont en réalité ses combats. L'acteur Warhawk Tanzania (second et dernier film pour lui après Black Force de Michael Fink l'année précédente) se prend pour le basketteur Kareem Abdul-Jabbar qui s'opposait à Bruce Lee dans Le Jeu de la Mort en 1972. Sauf qu'ici, les combat que mène tout d'abord Luke face au gang chinois puis contre la créature diabolique dans ses derniers instants ont de quoi faire rire. Les coups ne sont jamais portés et cela se voit. Les acteurs ne s’effleurent même pas, ce qui donne lieu à des combats invraisemblables. Bref, on n'y croit pas un seul instant. D'autant plus que les chorégraphies se résument à pas grand chose. Filmées n'importe comment, leur mise en scène est plate et l'on n'en ressort jamais en se disant que l'on a assisté au combat du siècle, de la décennie ou même de l'année. Les meurtres sont quant à eux le plus souvent filmés hors champ de la caméra. En fait, Devil's Express sent le film fauché. Seul ''point positif'' du long-métrage de Barry Rosen, cette curieuse créature qui avant de se transformer en pizza sur pattes réfugiée dans le métro new-yorkais (elle ne supporte en effet pas la lumière du jour), déambule dans les rues de Harlem lors de plans interminables. Exhibant une paire d'yeux blancs incroyablement globuleux, la chose possède un petit quelque chose de vraiment dérangeant. Un détail qui ne suffit malheureusement pas à réévaluer de façon positive ce très mauvais film de Blaxploitation au scénario, de surcroît, relativement succinct...

 

Aucun commentaire:

Enregistrer un commentaire

Related Posts Plugin for WordPress, Blogger...