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mercredi 1 février 2012

Braqueurs du dimanche: Faites Sauter La Banque de Jean Girault (1963)


 Victor Garnier est armurier, spécialisé dans les articles de pêche et de chasse. Aidé de sa femme Éliane, et de leur trois enfants, Isabelle, Gérard et Corinne, il tiennent une boutique située juste en face d'une banque tenue par le directeur André Durand-Mareuil. Ce dernier incite un jour Victor à investir son argent dans les actions tangana. Le directeur de la banque lui affirme qu'il ne courre aucun risque et que les tangana sont en constante progression. La preuve, deux gisements viennent d'être découvert. Il lui promet également qu'en confiant son argent au directeur, Victor aura doublé son capital de départ en six mois. Sauf qu'en très peu de temps, les tangana reculent, puis chutent, sonnant leur fin ainsi que tous les espoirs qu'avait mis Victor dans les promesses du directeur. Excédé, il ne supporte pas l'idée d'avoir été floué par son banquier. Sa famille n'est pas au courant mais lorsque son fils lui demande son argent de poche et que sa fille lui en demande afin de se rendre chez le coiffeur, il finit par tout leur révéler. Durand-Mareuil ne semble pas, quand à lui, souffrir de cette situation et s'exhibe au bras d'une jeune femme à laquelle il propose d'offrir un fusil. Durant la messe, le curé invite les paroissiens à récupérer la brebis qui leur a été volée, sans violence, et termine par une célèbre citation: "bien mal acquis ne profite jamais". Victor y voit comme une exhortation à reprendre son bien et propose à sa petite famille, un hold-up à la banque d'en face. C'est durant ce repas qu'il révèle le fin mot de toute l'histoire. Il suppute, sans en avoir la moindre preuve, que Durand-Mareuil a dépensé l'argent qu'il lui a confié dans l'achat d'une voiture, d'un manteau de luxe pour sa compagne, ainsi que dans celui d'un collier de diamants. Et ça marche:  toute la famille se range à ses cotés même si dans un premier temps Éliane émet une réserve quand aux risques encourus.

Chacun y va de son idée. Tous les stratagèmes sont exposés (passer par le toit, se cacher dans la banque et attendre qu'elle ferme, etc...) sans qu'aucun ne semble satisfaire tous les membres de la famille. C'est Éliane, d'abord retissante, qui propose de creuser un tunnel dans la cave jusqu'à la salle des coffres de la banque. Tout le monde se met d'accord et c'est cette solution qui est accordée. Victor et ses deux filles pénètrent alors la banque. L'armurier se renseigne auprès du directeur afin d'être "rassuré" sur l'efficacité des coffres. Ce dernier lui propose de se rendre dans la salle au sous-sol afin de lui démontrer qu'il n'a aucun soucis à se faire. Corinne, la cadette, compte les dalles de la salle principale ainsi que la hauteur et le nombre de marches qui mènent jusqu'à la salle des coffres. Elle note ensuite le tout dans un calepin. Sa grande sœur, Isabelle, intervient à son tour et se rend au guichet pour louer un coffre. Elle tombe sur Philippe, un stagiaire, auquel elle pose des questions. Sous le charme, le jeune homme lui révèle un certains nombres d'éléments censés rester confidentiels. De retour chez eux, les membres de la famille réunissent les informations récoltés. Une fois le plan préparé, Victor envoie toute la famille au lit après avoir proposé d'acheter le matériel nécessaire au hold-up le lendemain...

C'est à ce moment que les ennuis débutent. La galerie que sont en train de creuser Victor et Gérard s'effondre. L'armurier file demander conseil à un chef de chantier. Philippe, le jeune stagiaire, court après Isabelle et la suit jusque dans le magasin, prétextant que le directeur de banque a besoin d'un appeau pour aller chasser le soir-même. Victor et son fils défoncent malencontreusement une conduite d'eau. Plus tard, le jeune garçon se retrouve sous une tonne de charbon livrée par un bougnat. Toute la famille participe à l'évacuation des gravas dont Victor a l'idée de se débarrasser dans la tranchée que les hommes du chef de chantier creusait quelques jours plus tôt. Alors qu'il exécutent un énième transport, des cousins de Liège débarquent sans prévenir, compromettant ainsi l'avancée des travaux. Victor demande à Gérard de continuer "l'inventaire" pendant que lui s'occupe d'accueillir la famille encombrante. Les deux fils du cousin Casimir jouent dans la maison et découvrent le tunnel creusé par la famille Garnier. Ils exigent de Victor qu'il leur montre mais fort heureusement, leur père les menace de les punir s'ils insistent. Poupette, la femme de Casimir, demande à ce dernier s'il se sent vraiment près à reprendre la route. Victor en profite pour remémorer à son cousin un vieux souvenir qui paraît le gêner et le motiver à repartir au plus vite. Durant ce temps là, Gérard introduit un bâton de dynamite dans un trou pratiqué dans la paroi du tunnel. Après l'explosion, Victor passe la tête à travers le trou pour constater qu'il donne sur une voie de métro.

Dans le voisinage, on cause. La femme de ménage des Garnier soupçonne qu'il se trame quelque chose chez eux. D'autant plus que la famille de l'armurier semble avoir fermé boutique. Personne n'a de nouvelles ni du couple, ni de leurs enfants. Certains vont jusqu'à imaginer que la femme de Victor le trompe avec un amant. Peut-être même ce dernier a-t-il tué Éliane après qu'ils se soient disputés. Un meurtre volontaire? Pourquoi pas. Victor a sans aucun doute transformé l'assassinat de sa femme en accident afin de toucher une assurance. Les commérages arrivent jusqu'aux oreilles d'un agent de police qui file directement prévenir son supérieur. Le commissaire envoie l'agent enquêter. La foule se presse devant le rideau de fer de l'armurerie lorsque s'ouvre ce dernier.

Georges Wilson et Louis de Funès s'affronte dans une joute verbale. D'un coté le chasseur, de l'autre, sa proie. Le policier teste l'armurier qui lui explique qu'il cultive des champignons dans sa cave. Une idée bien folle qui pousse l'agent à vouloir visiter les sous-sols de la maison. Heureusement, le reste de la famille rentre à ce moment là et sauve les apparences. Wilson ne sait plus où se mettre et devient la proie d'un De Funès qui se déchaine sur le policier qui a osé soupçonner l'homme d'avoir tué son épouse. Une fois que le calme est revenu Victor et sa famille retournent creuser dans le tunnel et parviennent enfin jusqu'au mur du coffre-fort. Isabelle et Philippe échangent un baiser dans la rue avant que cette dernière n'invite le stagiaire à pénétrer chez elle. Alors que la jeune femme se tord la cheville en descendant à la cave, Philippe, qui patiente à l'étage, se précipite pour la retrouver et tombe nez à nez avec l'entrée du tunnel.


On se demande à ce point là du film ce qu'a pu inventer le scénariste afin de retourner la situation en la faveur des Garnier. Seule solution, jouer sur la corde sensible de Philippe, béat devant la beauté d'Isabelle qui le menace de mettre fin à leur relation s'il n'accepte pas d'entrer dans la combine. Quand au trou immense qui relie désormais le sous-sol de l'armurerie à la salle des coffres de la banque? Comment peut-on imaginer une fin heureuse pour les Garnier? Le directeur descend dès le lendemain matin se "servir" dans le coffre-fort et tombe sur l'ouverture pratiquée dans le mur. Étrangement, alors qu'il aurait été logique de le voir filer droit au commissariat, il s'enfuit. Alors qu'il est guetté par Philippe qui se trouve au coin de la rue, ce dernier entre à son tour dans la banque et s'occupe de reboucher le trou, à son tour guetté par le directeur revenu déposer un lingot qu'il a volé...

La suite est du même acabit et revêt l'apparence d'un puzzle dont chaque pièce a été judicieusement inventée afin de donner une certaine logique au dénouement. Louis De Funès est égal à lui-même. Impérial dans son rôle de père de famille et dans celui de l'instigateur du hold-up, il nous offre le panel habituel d'expressions et de mimiques auxquelles on a le droit à coup sûr à chacune de ses interventions. Tour à tour hystérique ou déconfit, il grimace parfois des injonctions que l'on peine à comprendre mais qui font irrémédiablement sourire. Il se dégonfle comme un ballon de baudruche devant l'autorité mais sait retrouver la face dès qu'il a les cartes en main. On savoure un Claude Piéplu endossant le rôle d'un curé de paroisse qui inspire bien involontairement ses projets à De Funès. Jean-Pierre Marielle est ce directeur de banque véreux qui ose s'en prendre à l'armurier d'en face. Georges Wilson sera confronté à De Funès à reprises, ce dernier obtenant sa vengeance à l'affront que cet homme portant un uniforme de policier lui fera plus tôt. Jean Valmont campe cet amoureux transit qui ne voit pas plus loin que son cœur et qui malgré son apparente naïveté, sauvera tout de même la famille Garnier de la prison. L'interprétation est juste, sans être exceptionnelle. Le film lui, se regarde avec plaisir même si plus tard, les immenses Louis De Funès et Jean-Pierre Marielle interpréteront des rôles à la mesure de leur talent. 


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