La série de téléfilms Les Petits
Meurtres d'Agatha Christie est une
adaptation des romans du célèbre auteur anglais du même nom. Plus
connue pour avoir été adaptée au cinéma par de grands cinéastes
(Le Crime de l'Orient-Express
de Sidney Lumet, Mort sur le Nil de
John Guillermin ou encore Meurtre au
Soleil de Guy Hamilton), Agatha
Christie est mise à l'honneur, ici, à travers une excellente série.
Cette première saison met à l'honneur le commissaire Larosière et
son assistant, l'inspecteur Lampion. Constituée de onze épisodes
majoritairement mis en scène par Eric Woreth, la série Les
Petits Meurtres d'Agatha Christie parvient
à allier l'humour au suspens à travers ce duo de flics irrésistible
campé par les impeccables Antoine Duléry et Marius Colucci. Si le
premier a déjà une longue carrière d'acteur au cinéma, il en va
autrement pour le second qui n'est autre que le fils du plus célèbre
humoriste français : Michel Coluci dit, "Coluche", et
qui en un peu moins de vingt-cinq ans n'a tourné qu'une quinzaine de
films.
Les
Petits Meurtres d'Agatha Christie n'est
en réalité par la première apparition d'Antoine Duléry et de
Marius Colucci dans la peau du commissaire et de l'inspecteur puisque
trois ns plutôt déjà, en 2006 donc, les deux acteurs ont été
réunis pour incarner les personnages d'Agatha Christie dans la
mini-série en quatre partie Petits
Meurtres en Famille, qui, à la
différence des Petits Meurtres d'Agatha
Christie, conte un ,seul et même
récit, adapté du roman Le Noël
d'Hercule Poirot.
Si ce téléfilm était déjà de bonne facture, la présence de
Robert Hossein, Bruno Todeschini, Elsa Zylberstein n'y étant pas
étranger, c'est assurément la série qui nous intéresse ici qui
laisse éclater le brio du duo principal.
En effet, c'est l'antinomie de ces deux personnages qui fait la force
du binôme. Entre l'arrogance liée au statut de policier français
numéro de Larosière et l'effacement dont fait preuve eut égard à
son supérieur de la part de Lampion, c'est à perpétuel jeu de
chamaillerie auquel l'on assiste avec très souvent, une propension à
se mettre du côté de l'inspecteur plutôt que de celui du
commissaire. Un peu à l'image de Monk et de son personnage
émouvant, plein de tocs mais d'une avarice extraordinaire et
déplaisante, le commissaire Larosière est un homme au fort
caractère et au charisme évident. Imbu de sa personne, il reconnaît
le talent de son subalterne mais n'hésite jamais à le blesser et
même à le rabaisser plus bas que terre lorsqu'il estime que
l'enquête n'avance pas assez vite. Fier et très sûr de lui, il
aime les femmes, beaucoup, passionnément même, et traîne très
souvent du côté d'une maison close tenue par une très bonne
connaissance à lui.
Lampion, lui, n'a pas la moindre ascendance sur son supérieur.
Commun, d'abord insignifiant, il va pourtant gagner ses gallons à
force de courage, d'abnégation et d'obstination. Homosexuel, on sent
pointer chez lui plus qu'une admiration pour le commissaire Larosière
même si jamais aucun événement ne vient appuyer ouvertement cette
curieuse impression que Lampion est amoureux de son supérieur.
Antoine Duléry charme et agace en même temps. Marius Colucci reste
du début à la fin tel que son personnage se doit d'être. Calme,
ouvert, généreux, il est le compagnon de route rêvé. Duléry est
comme un père, un cataliseur, avec ses qualités mais aussi ses
défauts. Chacun possède une force et une faiblesse qui, assemblées
les unes aux autres créent un duo de choc irrésistiblement drôle.
De plus, les épisodes sont rondement menés, on se passionne pour
ces intrigues parfois tarabiscotées. On en devine parfois des
solutions qui se révèlent en fin de compte très éloignées de la
vérité, et c'est aussi pour cela que l'on aime Agatha Christie.
Bref, Les Petits Meurtres d'Agatha Christie est une totale
réussie. On regrettera juste q'uil n'y ai que onze épisodes...
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