Encore un Found-Footage !
Ces derniers sont si nombreux désormais qu'ils nous donnent
l'impression d'être tournés plus vite que le temps qui nous est
imparti pour les voir tous. États-Unis, dans la petite ville de
Happy Camp (celle-là même qui donne au film son titre). Un patelin
plutôt sordide comptant, si l'on se réfère aux données inscrites
sur certains sites bien informés, environ 1200 âmes. Et 1200, c'est
à peu près le double de celles qui ont disparues et non jamais été
retrouvées depuis les vingt-cinq dernières années. Choix nous est
laissé de douter d'une telle information surtout si l'on tient
compte du fait que dans une si petite petite ville, il serait
extraordinaire en effet qu'une moyenne de 25, 08 habitants par année
soit le chiffre exact des disparitions.
J'ai plutôt l'impression
que le cinéaste s'est un peu emporté sur ce coup là, d'autant plus
qu''après avoir cherché des infos sur cette histoire prétendument
basée sur un fait authentique (en fait pas vraiment, mais
l'introduction nous laissant dans l'expectative...), aucune trace ne
semble avoir fuit sur le net.
Alors, qu'en est-il de ce
petit film réalisé par Josh Anthony, interprété par ce même Josh
Anthony, mais aussi par Michael Barbuto, Ben Blenkle, Anne Taylor et
Teddy Gilmore, et scénarisé une fois de plus par Josh Anthony, mais
aussi par les acteurs eux-mêmes en dehors de Teddy Gilmore ?
Et bien, dans ce
foutraque sans nom que représente le genre Found-Footage,
Happy Camp s'offre une place au fond de la classe.
Effectivement, l’œuvre de l'équipe américaine n'apporte rien au
genre qui nous (dés)intéresse ici. On a déjà vu ça mille fois
(mieux), et rarement aussi mauvais. En fait, le cinéaste copie ce
qui s'apparente à son film de chevet, c'est à dire le "classique"
Projet Blair Witch qui contrairement à ce que tout le
monde semble croire n'initiait pas un genre mais lui donnait tout de
même ses lettres de noblesse. On évitera de faire l'historique du
genre pour ne se concentrer ici que sur cette petite production
horrifique qui pompe joyeusement le film du duo Daniel Myrick et
Eduardo Sanchez sans même apporter la moindre touche supplémentaire.
La fameuse scène de la cave, celle-là même qui a marqué l'esprit
de bon nombre de spectateurs, et durant laquelle on voit planté dans
un angle de mur l'un des personnages, est répétée plusieurs fois
dans le film de Anthony.
Ici, pas de vieille
maison isolée, ni de sorcières à pourchasser. Juste un nombre
impressionnant de disparitions, et dont le frère de Mike fut l'une
des victimes vingt ans plus tôt. Témoin de l'enlèvement, le jeune
homme est depuis pourchassé par d'horribles cauchemars. C'est donc
accompagné de sa petite amie Anne et deux amis qu'ils retournent à
Happy Camp (dont nous ne verrons que quelques baraques éparses).
Voilà pour l'histoire. Il ne faudra pas s'attendre à grand chose
d'autre : Ah si ! Mike part sans prévenir quand ça lui
chante et sans prévenir ses amis. Alors ceux-ci se lancent à sa
recherche. Pendant des heures. Déjà très court (1h14), Happy
Camp se cantonne à nous montrer les très amorphes
recherches du trio ainsi formé par Anne et ses deux amis. Jusqu'aux
retrouvailles. Jusqu'aux explications un peu brouillonnes et surtout
sans intérêt. Puis vient enfin ce que l'on attendait depuis
maintenant une heure : Un tueur en série ? Non, pas du
tout. Des aliens "abductant" tout ce qui passe à leur
portée ? Encore moins. Mais quoi alors ? D'anciens scouts
perdus depuis des décennies dans la forêt entourant Happy Camp et
rvenus d'entre les morts après avoir été décimés par la faim et
la soif ? Évidemment, non !
Non, non, la raison de
ces disparitions est beaucoup simple et ringarde. Plus simple
puisq'un détail lors de l'arrivée en ville des personnages
principaux va très vite éclairer nos lanternes. Et ringarde puisque
malgré notre envie de ne pas voir se concrétiser nos craintes liées
à ce détail justement, le responsable de ces mystérieux enlèvement
est bien un... bigfoot !
Oui, un géant velu aux
grands pieds. Alors, si le film lui-même est déjà navrant
d'amateurisme et ne mériterait sa place qu'au beau milieu des
millions de vidéos déjà présentes sur "Youtube et consorts,
la ridicule créature qui sert l'intrigue enfonce le clou. Ça n'est
pas parce que l'on profite de l'engouement que provoque un genre
auprès du jeune public et que l'on manie la caméra comme le ferait
un cameraman atteint de Parkinson que l'on doit forcément s'attendre
à récolter les fruits (pourris) d'une œuvre vite vue, vite
oubliée. C'est bien dommage d'autant plus que l'affiche et le sujet laissaient présager du meilleur...
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