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vendredi 13 août 2021

Un tour chez ma fille d'Éric Lavaine (2021) - ★★★★★☆☆☆☆☆

 


 

À lui seul, Tatie Danielle d’Étienne Chatiliez avait déjà posé les bases du genre dès 1990. Créé et imposé avec cette vieille dame odieuse et tyrannique (extraordinaire Tsilla Chelton) des fondations qui se tiennent encore aujourd'hui fièrement debout, bien au dessus de toute concurrence. Dans un autre style, ce même Étienne Chatiliez était venu nous proposer onze ans plus tard, une alternative moins grinçante mais tout aussi réjouissante avec Tanguy. D'un côté, une arrière grand-mère acariâtre faisait vivre l'enfer à ses petits-neveux interprétés par Catherine Jacob et Eric Prat ainsi qu'à sa ''nounou'' en la personne d'Isabelle Nanty. Beaucoup moins agressif mais néanmoins tout aussi crispant, nous avions droit à Tanguy dans lequel nous assistions à la tentative désespérée de ses parents de décourager leur fils qui prenait racines chez eux. Après ces deux cas d'école, ces classiques de la comédie française, beaucoup s'y sont essayés, mais la majorité d'entre eux s'y sont cassés les dents. Même Étienne Chatiliez n'est jamais parvenu à retrouver la grâce par la suite. Ni avec L'oncle Charles, ni avec Tanguy, le retour, cette purge sortie sur les écrans de cinéma il y a deux ans. Depuis un certain nombre d'années, on le sait, la comédie française bat de l'aile, creusant de plus en plus son déficit en terme d'humour et d'inspiration. Et lorsque l'on n'a pas le moindre échantillon d'imagination sur soi, forcément, qu'est-ce qu'il nous reste d'autre que d'aller piller dans des réserves déjà vides ? En 2016, le réalisateur Éric Lavaine reprend le concept avec cette fille (Alexandra Lamy) qui retourne vivre chez sa mère dans Retour chez ma mère. Passe encore, cette comédie plutôt sympathique même si jamais vraiment irrésistiblement drôle. En 2020, c'est au tour de Michèle Laroque de vouloir proposer sa vision du concept avec Chacun chez soi. Malgré la Covid-19. Mais surtout, malgré son nullissime premier long-métrage Brillantissime sorti trois ans auparavant...


Une lubie, un caprice de ''star'' qui n'atteindra malheureusement que la dernière place d'un classement avec Chacun chez soi, tout juste au dessus de son premier méfait... Cinq ans après Retour chez ma mère, le réalisateur Eric Lavaine revient avec la suite et surtout à l'esprit, l'idée de reprendre le concept en inversant les rôles. Cette fois-ci, ça n'est plus la fille qui s'incruste chez sa mère mais l'inverse. On reprend PRESQUE tous les mêmes interprètes, à part Alexandra Lamy qui aura eu ''la bonne idée'' de n'apparaître qu'à travers sa voix, l'actrice ayant elle-même averti Eric Lavaine que le film risquait d'être trop proche du précédent volet si une fois de plus étaient confrontés les personnages de Jacqueline et Stéphanie Mazerin. En lieu et place de l'actrice, c'est donc Mathilde Seigner qui incarnait sa sœur à l'écran dans Retour chez ma mère qui se retrouve désormais sur le devant de la scène avec en prime, une Josiane Balasko terriblement étouffante. On parle évidemment de son personnage et non pas de l'interprète elle-même. Également fidèle au rôle qu'il a déjà tenu dans le premier volet, l'acteur et humoriste Jérôme Commandeur reprend le rôle d'Alain Bordier, le compagnon de Carole. Une présence qui logiquement devrait être synonyme de fous rires puisque sa seule présence sauve en général des œuvres qui flirtent avec le naufrage artistique et qui devrait donc suffire à offrir à Un tour chez ma fille, son comptant de séquences drôles. Sauf que de vouloir en faire une généralité n'est pas vraiment conseillé. Surtout lorsque l'on a subi sur grand écran, cette purge absolue de la comédie française sortie le 14 juillet dernier dans laquelle jouait justement Jérome Commandeur, un navet intitulé Mystère à Saint Tropez.


Une daube monumentale signée de Nicolas Benamou dont le seul intérêt aura permis à Brillantissime de monter d'un cran dans le classements des pires comédies hexagonales et d'apaiser le dégoût de ses plus virulents détracteurs... En guest, on a droit à la présence de Line Renaud dans le rôle de Mamoune, la mère de Josiane ou de Jean-François Cayrey en artisan-plombier et électricien d'origine polonaise. Un personnage qui cache mal son rapport avec le duo qu'interprétèrent en leur temps Zinedine Soualem et Laurent Gamelon dans La maison du bonheur de Dany Boon et que le scénario d'Éric et Bruno Lavaine et d'Hector Cabello Reyes pompe ''joyeusement''. Ici, en moins drôle, bien évidemment... C'est d'ailleurs une constante dans Un tour chez ma fille. Malgré la présence et le talent de Josiane Balasko, de Mathilde Seigner ou de Jérome Commandeur auxquels on sert des dialogues relativement plats qui ne réinventent rien et puisent dans le passé. Le pire, c'est que vu le niveau de qualité drastiquement bas de la comédie française actuelle, on se contentera malgré tout d'Un tour chez ma fille. Encore faudra-t-il considérer vaut le coup de payer le prix d'une place de cinéma. Divertissant, sans plus...

 

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