Lorsque le malfaiteur
Dick Grant entend dire que sa petite amie Doris a l'intention de se
faire la malle avec l'un de ses partenaires Tonio Alvarez, son sang
ne fait qu'un tour. Avec la complicité du directeur de la prison où
il est enfermé, il parvient à s'évader. Une fois dehors, Dick fait
payer aux deux ''amants'' leur trahison et les descend d'une balle
dans le coffre. Lors de sa fuite, il fait la connaissance de Julia
qu'un homme tente de violer. Pour le remercier, la jeune femme
invite Dick chez elle mais lorsqu'elle comprend qu'il est en cavale
et recherché pour un double-meurtre, Julia en profite pour le faire
chanter et lui proposer un marché : celui de tuer contre son
silence, son oncle Robert qui a mis la main basse sur sa fortune et
celle de sa sœur. Pendant ce temps là, l’inspecteur Chevrier et
l'officier Pichon enquêtent... Antépénultième long-métrage de
Jean-Pierre Mocky, Vénéneuses
est une véritable cours des miracles avec son truand à la gâchette
facile, son traître d'associé, cette jolie jeune femme qui le fait
chanter et sa sœur nymphomane ou encore cet oncle qui dilapide
l'héritage de ses deux nièces. Le casting, lui, est bigarré. Le
réalisateur Jean-Pierre Mocky s'offre le ''beau'' rôle de ce truand
vieillissant en cavale armé d'un flingue qu'il fait parler plus
souvent qu'à son tour. Qui s'invente une relation avec cette jeune
femme plutôt séduisante qu'est Julia et qu'interprète l'ancienne
gymnaste Clara Huet devenue depuis sa fin de carrière de sportive,
une actrice que l'on a pu voir dans une dizaine de projets
(cinématographiques et télévisuels confondus)...
Un
casting bigarré comme cela va de soi chez Jean-Pierre Mocky qui là
abandonne son habituelle galerie de ''freaks'' et convie quelques
fidèles acteurs mais aussi des interprètes que l'on attendait
sûrement ailleurs : outre l'ancienne gymnase, on retrouve
l'actrice Charlotte Gaccio, fille de Bruno Gaccio et de Michèle
Bernier pour son premier et actuellement, unique long-métrage
cinéma. Lola Marois qui n'est autre que l'épouse de l'humoriste
Jean-Marie Bigard et que l'on a pu entrapercevoir dans une petite
quinzaine de films, de séries et de téléfilms. Ou encore Bonnafet
Tarbouriech et Laurent Biras qui campent respectivement les frères
Bud et Tonio Alvarez qui tiennent ensemble le club de leur partenaire
Dick durant son séjour derrière les barreaux. Du côté des
célébrités, on retrouve les acteurs Richard Bohringer, Philippe
Rebbot et Jean-François Stévenin qui vient récemment de nous
quitter après une longue maladie dont on aperçoit les signes dans
ce film où on sent l'acteur terriblement affaibli. Thriller et
policier se confondent dans une œuvre digne de l'un des cinéastes
français les plus productifs qui soient. Jean-Pierre Mocky semble y
bénéficier d'un budget étriqué qui se ressent à l'image. Tourné
dans le département du Maine-et-Loire, Vénéneuses
souffre de problèmes techniques évidents. Visuellement anodin bien
que la photographie de Jean-Paul Sergent accentue la pâleur de
certains de ses interprètes où leur donne à l'occasion un teint de
jaunisse, le célèbre compositeur Vladimir Cosma (Le
Grand Blond avec une chaussure noire
d'Yves Robert, Les Aventures de Rabbi Jacob
de Gérard Oury, L'Aile ou la Cuisse
de Claude Zidi) signe une partition musicale absolument affreuse,
loin de ses chefs-d’œuvre passés...
Si
en terme d'interprétation on a vu bien mieux chez Jean-Pierre Mocky,
on a également vu bien pire. Rien de transcendant donc mais ça
passe. On sent que les actrices et acteurs donnent tout ce qu'ils ont
malgré la faiblesse de certains. Le scénario de Jean-Pierre Mocky
est plutôt classique même si l'on y retrouve quelques idées
délirantes comme cette sœur nymphomane pour qui se promener
entièrement nue lors de l'investigation des autorités policières
ne pose aucun problème. Vénéneuses se
situe entre ce qu'a fait de meilleur et de pire le réalisateur
français. Les dialogues de Frédéric Dieudonné donnent lieu à un
véritable ping-pong d'échanges verbaux entre les différents
protagonistes qui bataillent alors pour sortir LE bon mot. On est
encore loin d'un Michel Audiard mais là encore, ça peut faire
illusion. Le jeu hésitant de la plupart des interprètes secondaires
et le rythme un peu mou de l'ensemble ne font pourtant guère de
Vénéneuses
l’œuvre ennuyeuse qu'elle aurait pu être. Classique, on
conseillera évidemment en premier lieu le film aux fans de
Jean-Pierre Mocky et aux amateurs de ''nanars'' même si cet
avant-avant dernier long-métrage du réalisateur français n'en est
tout de même pas encore tout à fait rendu à cette situation...
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