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vendredi 13 août 2021

Les insomniaques de Jean-Pierre Mocky (2010) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

''Il chantent bien ces gosses... Mais, j'crois que... l'évêque les a tous sodomisé...''. Jean-Pierre Mocky acteur, réalisateur, scénariste, qui estime que son cinquante-deuxième long-métrage Les insomniaques est ''très violent'', et même ''d'une violence très rare'' comme il en sera convaincu. L'anarchiste du cinéma hexagonal y exprime une fois encore son rejet des injustices en formant autour de lui un petit groupe de huit personnes qui s'imposent, et c'est là toute l'ironie du récit, le port du masque. Pas de type chirurgical ou de modèle FFP2, non. Des masques en plastique qui leur permettront de conserver l'anonymat lors d'exactions nocturnes visant à s'en prendre à ceux qui s'engraissent tandis que les petites gens se meurent. Un concept fort intéressant auquel participeront Bruno Putzulu, qui fut en outre l'un des principaux interprètes de L’appât de Bertrand Tavernier en 1995 et l'une des vedettes de la série télévisée Ici tout commence diffusée actuellement sur la première chaîne nationale et ce, depuis novembre 2020. Rufus, que tout le monde connaît et qui a travaillé aussi bien aux côtés d'Yves Boisset, Gérard Pirès, Roman Polanski que de Jean-Pierre Jeunet et Marc Caro ou Jean-Jacques Annaud. L'acteur deviendra un ''petit'' fidèle de Jean-Pierre Mocky puisqu'on le retrouvera à l'occasion des tournages de Crédit pour tous en 2011 et de À votre bon cœur, mesdames l'année suivante. En compagnie de Jean-Pierre Mocky avec lequel les deux acteurs sont les deux seules véritables vedettes, Bruno Putzulu et Rufus s'opposent dans des rôles diamétralement opposés. Le premier incarne Albert qui est insomniaque et rencontre un soir en pleine rue Boris (Jean-Pierre Mocky), qui lui aussi rencontre d'énormes difficultés pour dormir...

 

Ce dernier propose à Albert de rejoindre son étrange organisation constituée de redresseurs de torts qui comme eux passent leurs nuits éveillés. Que leurs proies s'en soient pris à une association pour handicapés, qu'ils soient des politiques corrompus s'adonnant à la luxure ou des prêtres pédophiles, tous vont devoir rendre des comptes à Boris et ses associés. Mais la police veille en la personne de Martial auquel le directeur, et c'est là qu'intervient Rufus, confie l'enquête dont toute la presse ne fait que parler... Un Martial interprété par l'acteur Mathieu Demy, lequel est le fils des réalisateurs Jacques Demy et Agnès Varda. Le reste du casting est constitué de second rôles interprétés soit par des semi-professionnels, soit par des amateurs. Mais d'une manière générale, il n'y a guère que Demy, Putzulu et Rufus pour redresser la barre vers le haut car qu'il s'agisse de la mise en scène, du montage, de la direction d'acteurs, et donc en l'occurrence de l'interprétation, Les insomniaques pique parfois les yeux et fait très souvent mal aux oreilles. Jean-Pierre Mocky n'étant apparemment pas très sensible à un certain niveau d'interprétation généralement recommandé, le réalisateur et scénariste ne s'encombre visiblement pas d'une multitude de prises, même lorsque cela s'avérerait nécessaire. En découle un jeu typique de son univers. Des hésitations en pagaille, des phrases coupées au beau milieu, certaines lignes de dialogue ouvertement récitées (on pense notamment à la séquence lors de laquelle la numéro 2 de l'organisation explique aux autres ce que s'apprête à faire le président de l'association ''Les Handicapés'' (!?!). 

 

Totalement hallucinante, on devine très clairement l'actrice Patricia Barzyk en train de lire son texte devant la caméra en employant un timbre de voix qui ne laisse la place à aucune équivoque. Culte !). Concernant la violence qu'évoque Jean-Pierre Mocky, ne vous affolez pas. Tout ou presque est filmé hors-champ à part une séquence.... comment dire.... comment la nommer... disons, gore, et que je vous laisse le plaisir de découvrir si jamais vous mettez la main sur ce film. À propos anarchique, Jean-Piere Mocky répond par un montage bordélique. Pour pallier aux faiblesses budgétaires, le réalisateur coupe dans le lard. Comprendre que dans le récit, le réalisateur emploiera l’ellipse à outrance. Un procédé dont il a souvent l'usage d'ailleurs. Si depuis la fin des années quatre-vingt le compositeur Vladimir Cosma est devenu un fidèle du réalisateur, il n'a pas toujours œuvré pour le bien de ses films (Vénéneuses, en 2017). Bien qu'elle n'ait rien d'exceptionnel, la petite ritournelle qu'il a composé spécialement pour le film, laquelle est interprétée à l'harmonica sur fond d'accordéon, reste cependant entêtante tout au long du récit. Parmi les soixante-neuf longs-métrages de Jean-Pierre Mocky, Les insomniaques se situe dans la moyenne basse. Les fans purs et durs vont adorer. Les autres, sans doute bien se marrer...


 

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