Il était vraiment temps
que Robocop prenne sa retraite. Même temporaire... jusqu'à ce qu'il
réapparaisse sur grand écran en 2014 parce que là, non, ça n'est
plus possible. Après Paul Verhoeven en 1987 et Irvin Kershner trois
ans plus tard, c'est au tour de Fred Dekker de prendre les commandes
du troisième volet de la franchise. Pour le meilleur ? Non,
mais pour le pire, très certainement. Cette fois-ci, plus question
de confronter Murphy/Robocop à des trafiquants de drogue. Désormais,
l'OCP, les agents des Rehabs et des financiers japonais vont se lier
pour éliminer une bonne fois pour toute le plus populaire des flics
de Détroit. Mais l'objectif et tout d'abord ailleurs. Vider certains
quartiers pauvres de la ville qui doivent désormais servir à la
construction de Delta City. Mais l'OCP et les japonais se heurtent à
des habitants qui refusent de partir. l'Omni Cartel des Produits
prend alors la décision de faire appel aux Rehabs, sorte de
brigades de la mort qui vont déloger les rebelles quitte à les
assassiner. Et c'est là que doit normalement entrer en jeu Robocop,
ce défenseur de la veuve et de l'orphelin... Dans ce monde de brute,
heureusement, le scénario de Frank Miller (toujours lui) et de Fred
Dekker a prévu quelques aménagements. Quelques personnages qui vont
contrebalancer cette quasi généralisation qui faisait de la plupart
des personnages des antagonistes. Enfin débarrassés du docteur
Juliette Faxx, celle-ci est désormais remplacée par le professeur
Mary Lazarus qu'interprète l'actrice Jill Hennessy (surtout connue
pour être l'une des vedettes de la série policière New York,
police judiciaire).
Une ''créature'' plutôt agréable à regarder et qui, espérons-le,
saura se tenir pour ne pas faire de l'ombre à notre valeureux
chevalier en armure inoxydable...
Pauvre
Robocop qui pour ce qui demeurait à l'époque sa dernière
apparition sur grand écran va passer la moitié de sa présence à
l'image en position horizontale. Attaqué de toutes parts, il passe
en effet la plupart du temps allongé au sol. Il n'y a donc aucune
raison de se réjouir de le voir apparaître dans cette posture à
cette troisième occasion. Autrefois charismatique (on se souvient
encore de sa toute première apparition dans ce commissariat qui
continue six ans plus tard à servir de décor), Robocop est
désormais bon à finir à la casse. Celui qui paraissait
indestructible s'avère donc peu fiable et revu à la baisse dans un
troisième volet qui n'est pas affreusement mauvais mais qui des
trois reste le moins bon. Des invraisemblances en cascade, comme
cette gamine à peine sortie de ses couches qui cependant est capable
de prendre le contrôle de n'importe quel système informatique (je
veux bien qu'il y ai des gamins précoces, mais là, faut pas
charrier!), ou pire, cette improbable fusillade lors de laquelle le
grand méchant de service interprété par l'acteur britannique John
Castle dans le rôle de Paul McDaggett, le chef des Rehabs, utilise
une arme lourde sur la voiture de Robocop sans que les impacts (fort
conséquents) n'atteignent en rien les capacités motrices du dit
véhicule ! Entre visions grandiloquentes (Robocop traversant
une église, le corps mourant de sa coéquipière Anne Lewis entre
ses bras) et gunfights à répétitions, Robocop
3
a parfois l'air de s'aventurer du côté du vigilante façon Death
Wish
avec Charles Bronson...
Les
flics s'y mêlent avec la présence toujours bienheureuse de l'acteur
Robert DoQui dans le rôle du sergent Warren Reed, fidèle au poste
depuis les débuts de la saga et de Felton Perry dans celui de Donald
Johnson, le bras droit du dirigeant de l'OCP dont le rôle est cette
fois-ci tenu par Rip Torn, acteur à la carrière longue comme le
bras et qui incarna notamment le mémorable agent Z dans les deux
premiers volets de la saga Men in Black...
Entre les diverses apparitions d'une tribu de dégénérés
du bulbes surnommés les Barjos punk (bravo pour la traduction!), des
habitants contraints de se réfugier dans des sections insalubres de
la ville de Détroit et de se défendre contre la milice, un Robocop
inefficace la moitié du temps, une gamine qui déjoue tous les
systèmes informatiques et transforme même un modèle ED209 en
fidèle toutou, un combat qui oppose notre flic préféré à un
shinobi et à ses répliques robotisées, un commissariat tout entier
prenant les armes pour défendre les opprimés, des explosions et des
gunfights en pagaille, Robocop 3 a
toutes les allures d'un bon divertissement. Ce qu'il est au demeurant
mais si sous certains aspects on pourra le considérer de
nanardesque. On appréciera cependant le maquillage appliqué sur le
visage de l'acteur Robert John Burke qui tente de s'approcher au plus
près de celui de Peter Weller qui incarnait le héros-titre jusque
là. À noter d'ailleurs que lors de certaines séquences, Robocop ne
bénéficie plus des techniques d'animatronique mais profite des
capacités de Robert John Burke à se fondre dans les gestes
mécaniques de son personnage de métal. À voir, une fois, pour se
convaincre que ses créateurs ont bien fait de le ranger dans un
placard... Du moins jusqu'à ce qu'un petit malin n'ai décidé de le
ressortir un an à peine après ce troisième volet pour en faire le
personnage principal d'une série télévisée en vingt-deux épisodes
intitulée RoboCop: The Series.
Mais ça, c'est une autre histoire...
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