Qu'il s'agisse d'un
transfert d'âme à la suite d'un décès comme dans Si j’étais
Toi
de Vincent Pérez, d'un échange d'identité après l'absorption d'un
sérum comme dans Mon Père c'est Moi
de Rob Daniel ou le principe encore plus délirant de l'âme d'un
mort après un accident s'installant dans le corps d'un autre comme
dans La Personne aux deux Personnes
de Nicolas et Bruno, des dizaines de longs-métrages se partagent cet
étonnant concept, entre drame, fantastique et comédie. Bruno
Chiche, réalisateur entre autres de Barnie et
ses petites Contrariétés
en 2001 tourne en 2016 ce qui demeure à ce jours son dernier
long-métrage. Une comédie légère, très légère,
romantico-fantastique mettant en vedette deux amants, Pénélope et
Pierre, qui vont rencontrer une situation qui n'arrive bien
évidemment jamais ailleurs qu'au cinéma ou dans la littérature.
Ici, pas d'accident de la route. Pas de breuvage miraculeux. Pas
d'intervention divine. Les choses se déroulent d'abord de manière
très classiques dans L'un dans l'Autre
qui, NON, n'est pas le titre d'une œuvre pornographique mais bien
celui d'une comédie reposant sur un concept séduisant. Interprétés
par la craquante Louise Bourgoin et le sympathique Stéphane de
Groodt respectivement accompagnés par Pierre-François Martin-Laval
et Aure Atika, c'est à la suite d'un nouveau rapport sexuel dans le
secret d'une péniche que l'échange corporel va avoir lieu.
Désormais, Pénélope vit dans le corps de Pierre et vice versa.
Inutile d'espérer avoir une quelconque explication sur le phénomène
ni aucun raisonnement quant à son implication réelle dans les
événements à venir...
Généralement
descendu par la presse qui n'y voit qu'une toute petite comédie pas
vraiment amusante et sans relief, il faut reconnaître que Bruno
Chiche se contente d'une mise en scène et d'une direction d'acteurs
pépères. À partir de là, les interprètes n'ont plus qu'à suivre
les indications du réalisateur. Le principe de l'échange de corps
étant ce qu'il est, le spectateur se retrouve d'abord face à un
concept déstabilisant. Tout comme le test des couleurs appelé
''Effets Stroop'',
il faut d'abord s'habituer à voir en Louise Bourgoin le personnage
de Pierre et en Stéphane de Groodt celui de Pénélope. Ensuite, les
quiproquos s'enchaînent et avec eux, les gaffes. Le principe n'ayant
parfois que de très légères répercussions sur l'entourage, Bruno
Chiche et les scénaristes Nicolas Mercier et Fabrice Roger-Lacan
manquent le coche en ne repoussant pas le concept dans ses derniers
retranchements. Reste que L'un dans l'Autre se
regarde avec une relative bonne humeur...
Pas
de reliefs concerne ici l'absence de véritables enjeux. C'est de
la pure comédie sans réelle émotion. L'ancien Robin
des Bois
Pierre-François Martin-Laval a beau être un acteur attachant, il
demeure dans son jeu une faiblesse d'interprétation qui sied assez
mal au personnage d'Eric qu'il interprète. Un peu gauche et donc peu
convainquant. Aure Atika s'en sort, elle, beaucoup mieux. Personnage
beaucoup plus nuancé et discret, Aimée intervient rarement mais
sait se faire entendre et surtout, son interprète trouve le ton
juste dans le regard. La bande-original de Philippe Rombi (fidèle
compositeur pour François Ozon) est par contre tout à fait
anecdotique et s'appuie sur des bases similaires aux compositions
d'une œuvre telle que La Maison du Bonheur
dont il était déjà lui-même l'auteur. Petite comédie sans
prétentions, sans autres ambitions que de proposer un divertissement
relativement frais à défaut de faire rire, L'un
dans l'Autre est
le genre de petit film qui s'oublie malheureusement très
rapidement...
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