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vendredi 3 juillet 2020

New York 1997 de John Carpenter (1981) - ★★★★★★★★☆☆



Alors que l'on est sans nouvelles du futur remake de New York 1997 que devrait normalement réaliser Leigh Whannell (Invisible Man en 2020), petit retour sur la version de John Carpenter qui en 1981 signait son cinquième long-métrage et un retour à la science-fiction sept ans après Dark Star. Mais à une science-fiction d'un genre différent. De celles qui fleurissent en nombre depuis une bonne vingtaine d'années. New York 1997 ne se déroule pas dans les étoiles, à bord d'un vaisseau, ou sur la planète d'une lointaine galaxie. Non, le film se déroule sur Terre, dans un New York transformé en île-prison et entouré d'un mur infranchissable. Les quelques ponts qui mènent au continent sont farcis de mines et il faut un plan très précis pour pouvoir les traverser. Manhattan est donc le lieu idéal pour y enfermer à ciel ouvert les criminels en tous genres. Une conférence internationale devant avoir lieu, le président des États-Unis s'y rend à bord de l'Air Force One. Malheureusement pour lui, des terroristes se sont introduits à bord et font écraser l'avion au beau milieu de Manhattan. Cependant, le chef de l'état a eu le temps de s'en éjecter à bord d'une capsule de survie. Atterrissant en terre hostile, il est très vite repéré en enlevé par les hommes d'un certain Duke qui commande le territoire. Le chef de la police Bob Hauk fait rapidement rapatrier le hors la loi Snake Plissken, seul homme selon lui à être capable de ramener le président hors de Manhattan et surtout, la cassette audio qui est en sa possession et qui renferme d'importantes informations sur la fusion nucléaire. Contraint d'aider les forces de police, Snake Plissken a un peu moins de vingt-quatre heures pour retrouver le président et l'extraire de la zone de danger. Afin de s'assurer que l'homme ne prendre pas la fuite, Bob Hauk fait injecter à son insu deux capsules explosives microscopiques dans le cou de Snake. Si dans moins de vingt-quatre heure celui-ci ne revient pas avec le président et la cassette, il est assuré de mourir dans d'horribles circonstances...

Si New York 1997 est reconnu comme l'un des plus grands films de science-fiction du début des années quatre-vingt et demeure l'un des plus sombres et désespérés de la catégorie ''dystopie'', il est aussi de ces longs-métrages qui ont servi de source d'inspiration à de nombreux plagiats dont beaucoup d’œuvres italiennes parmi lesquelles Les Guerriers du Bronx d'Enzo G. Castellari, 2019 Après la Chute de New York de Sergio Martino ou Les Rats de Manhattan de Bruno Mattei qui lui doivent beaucoup. Des films qui ne semblent pas avoir fait réagir dans de trop grandes proportions John Carpenter si ce n'est concernant le cas Lock Out de James Mather et Stephen St. Leger. Produit par l'inépuisable Luc Besson, John Carpenter a porté plainte contre lui et le film a été effectivement reconnu comme étant un plagiat de son New York 1997. Il suffit d'ailleurs de lire le synopsis de ce très médiocre ersatz pour s'en convaincre. Totalement abouti dans sa forme nihiliste, le long-métrage de John Carpenter met en scène l'acteur Kurt Russel avec lequel il entamait ici une collaboration qui allait s'étendre sur quatre longs-métrages (il sera ensuite effectivement la vedette de The Thing en 1982, de Les Aventures de Jack Burton dans les griffes du Mandarin en 1986, et de la séquelle de New York 1997 intitulée Los Angeles 2013 et sortie sur les écrans en 1996).Comme souvent, la partition musicale est l’œuvre du réalisateur lui-même. Quant au scénario, John Carpenter le signe auprès de Nick Castle qui signera également celui de la séquelle et interprétera quelques rôles au cinéma dont Dark Star en 1974 et Halloween, la Nuit des Masques en 1978...

Une fois n'est pas coutume, la compagne de John Carpenter Adrienne Barbeau à laquelle il offrit le rôle principal dans le précédent The Fog fait partie de l'aventure dans le rôle de Maggie, compagne de Harold « Brain » Hellman quant à lui interprété par l'acteur Harry Dean Stanton (Alien de Ridley Scott en 1979). Lee Van Cleef incarne le chef de la police Bob Hauk tandis que Donald Pleasance (le docteur Loomis de Halloween) campe le président des États-Unis et Ernest Borgnine, Cabbie, le chauffeur de taxi. Notons également la présence du chanteur soul Isaac Hayes dans le rôle de Duke, le maître incontesté de l'île-prison. À un scénario relativement minimaliste, John Carpenter oppose une vision anxiogène d'un Manhattan contrôlé par diverses tribus de criminels. C'est dans ce contexte éminemment sauvage qu'évolue l'anti-héro Snake Plissken. Ici, pas le temps de laisser la place à la moindre romance. Lorsque le héros rencontre pour la première fois une femme sur le sol de Manhattan, il ne faut pas plus d'une ou deux minutes à John Carpenter pour l'éliminer du récit. Débutant comme une traque solitaire, le récit coltine au personnage principal des individus pas moins soupçonnables que ceux qui gangrènent la ville. 

Violent mais jamais vraiment gore, New York 1997 distille cependant une ambiance oppressante sans doute due à l'absence de refuge concret ou s'abriter en cas de danger. Le danger est partout. Si l'on y réfléchie bien, le film de John Carpenter relève presque du miracle. Car avec son mélange de science-fiction dystopique, sa faune bigarrée parfois vautrée dans une luxure grandiloquente et son combat en arène digne d'un péplum italien, New York 1997 échappe au ridicule. L'interprétation y est sans doute pour quelque chose, n'est-ce pas ? Tout comme les décors de Joe Alves qui évitent de ne ressembler qu'à du carton-pâte où les effets visuels auxquels a participé un certain... James Cameron. Et puis, il y a cette inoubliable musique composée par John Carpenter. Toujours minimaliste mais marquant l'esprit durablement. Comme il continuera de le faire tout au long de sa carrière, le réalisateur prouvait déjà à nouveau qu'il était capable d’œuvrer dans un contexte chaque fois différent et d'en extraire un joyau, ici, des plus noir...

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