Après avoir
objectivement réalisé quatre sympathiques comédies entre 1988 et
2001, le réalisateur français Étienne Chatiliez semble avoir été
victime d'une malédiction qui malheureusement s'éternise jusqu'à
ce jour. En effet, après La Vie est un Long Fleuve Tranquille,
Tatie Danielle, Le Bonheur est dans le Pré
et Tanguy,
tous les longs-métrages qui leur ont succédé semblent avoir été
frappés par un mal qui s'appelle ''Le manque d'inspiration''. Avec
une constance qui mériterait presque le respect de la part des
spectateurs si elle n'était pas synonyme de naufrage artistique,
aucun des films qui ont suivi n'est parvenu à relever la barre. Le
cauchemar semble avoir véritablement commencé avec
La Confiance Règne
et ses un peu moins de cinq-cent milles entrées ne parvenant même
pas à rembourser son financement de départ s'élevant à hauteur de
douze millions d'euros. Suivront Agathe Cléry,
L'Oncle Charles
et Tanguy, le Retour.
Trois bides pour trois navets... ou presque... l'absence de la
scénariste Florence Quentin à partir du quatrième long-métrage
serait-elle responsable de ces bévues répétées ? Tanguy
auquel elle n'a pas participé aurait pourtant tendance à démontrer
le contraire. Nous ne reviendrons pas sur les scénarii pourtant
originaux, mais adaptés avec une telle mollesse et une telle absence
d'ambition de la part du réalisateur que le résultat désastreux
s'est très vite fait ressentir lors de leur sortie sur les écrans
de cinéma, mais évoquerons dans le cas présent, l'avant-dernier
long-métrage d'Étienne Chatiliez...
Sorti
il y a maintenant huit ans, en 2012, L'Oncle
Charles n'est
peut-être pas la première erreur de parcours du français mais elle
concrétise les craintes que pouvaient avoir ses fans le concernant.
Après l'étonnant désastre que fut Agathe
Cléry pourtant
suivi par un cortège de gags finalement tous plus lourds et
inefficients les uns que les autres, L'Oncle
Charles
vient enfoncer le clou même si ce septième long-métrage révèle
quelques légers sursauts d'éveil laissant espérer que tout n'est
pas définitivement terminé (une inquiétude que la suite des
aventures de Tanguy
entérinera malheureusement définitivement). Au centre de cette
intrigue parsemée de gags qui font d'une manière générale, chou
blanc, un vieil homme et une famille de ''substitution''. En réalité,
des escrocs qui en veulent à sa fortune. Dans le rôle-titre,
l'acteur-chanteur Eddy Mitchell. Habituellement excellent sur grand
écran, Étienne Chatiliez ne parvient à aucun moment à lui offrir
des dialogues à sa hauteur. Nous sommes effectivement loin du
minuscule rôle qu'il interprèta dans Je
Vais Craquer
de François Leterrier en 1980, du Nono de Coup
de Torchon de
Bertrand Tavernier l'année suivante ou dix ans plus tard de l'Albert
Grelleau de La Totale !
de
Claude Zidi.
Pourtant
servi par un casting royal parmi lequel on retrouve notamment
Alexandra Lamy, Valérie Bonneton et Arnaud Ducret (sans oublier le
clin d’œil à Patrick Bouchitey), L'Oncle
Charles n'est
vraiment pas amusant. Ce qui ne l'empêche cependant pas d'être
relativement divertissant puisque l'accumulation de situations et la
surenchère de dialogues viennent pallier à l'absence de séquences
véritablement hilarantes. Surtout, comme un virus qui se propage à
vitesse grand V, le bouche à oreille semble avoir fait énormément
de tort au film puisqu'à ce jour, L'Oncle
Charles est
des huit longs-métrages, celui qui a attiré le moins de monde en
salle avec un peu moins de trois-cent mille spectateurs. Un signe qui
ne trompe pas. Ou en tout cas, pas tout le monde puisque sept ans
plus tard, Étienne Chatiliez profitera de la renommée de Tanguy
pour une suite absolument indigeste. L'Oncle
Charles
a quant à lui marqué une étape supplémentaire dans la lente et
douloureuse dégringolades d'un réalisateur qui pourtant nous offrit
quelques-unes des plus savoureuses comédies des années 80/90...
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