Alors qu'en 2011 Rise of the Planet of the Apes de
Ruppert Wytatt revenait sur les origines qui constituèrent les
prémices de ce qu'allait devenir l'humanité décrite dans le
chef-d’œuvre de Franklin Schaffner quarante-trois ans auparavant,
désormais, et grâce ou à cause du sérum ALZ-112 qui au
départ fut conçu afin de soigner la maladie d'Alzheimer, les singes
ont acquis une intelligence telle qu'ils se sont révoltés contre
l'homme pour finir par se réfugier à la fin du récit dans la forêt
de Muir, autour de César. Personnage emblématique de la franchise
La planète des singes qui faisait ainsi son retour
après être apparu pour la toute première fois en 1972 dans La
Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson et
''sous les traits'' de l'acteur Roddy McDowall. Désormais remplacé
par Andy Serkis qui assurera dorénavant le rôle dans les trois
volets de cette seconde série de longs-métrages s'étalant entre
2011 et 2017, César vit donc auprès des siens au dehors de toute
civilisation. Il n'aura pas fallut bien longtemps pour que l'humanité
s'auto-anéantisse comme l'exprime assez justement l'ouverture de
Dawn of the Planet of the Apes cette fois-ci réalisé
par le très talentueux réalisateur, scénariste et producteur
américain Matt Reeves. En effet, plus que d'avoir doté les singes
d'une intelligence hors du commun, le sérum ALZ-112 semble
avoir également été à l'origine d'un virus qui décima une grande
partie de la population mondiale. Tandis qu'autour de César s'est
développé un groupe soudé vivant de chasse et de pêche, le taux
de mortalité chez l'homme a vu sa civilisation s'effondrer. Dawn
of the Planet of the Apes démarre dix ans après les
précédents événements. Reprendre le flambeau derrière Ruppert
Wytatt n'est pas du genre à faire reculer Matt Reeves qui d'une
manière générale n'a pas peur de prendre des risques. Après avoir
fait sensation avec le Found-footageCloverfield
en 2008, l'américain osa signer le remake de l'un des tout meilleurs
films de vampires.
D'origine suédoise, Låt den Rätte Komma in de Tomas
Alfredson n'avait certainement pas besoin d'être adapté à la sauce
américaine et pourtant, Matt Reeves su en conserver toute la beauté
et toute la profondeur en signant un Let me in tout
aussi remarquable. Depuis, le réalisateur américain n'a eu de cesse
que de reprendre des concepts préexistants puisqu'après cette
formidable adaptation, il s'est donc attaqué à deux projets basés
sur l'univers de La planète des singes en 2014 et 2017
suivis de The Batman en 2022 dont la suite risque de ne
pas voir le jour avant une bonne paire d'années. On le sait
désormais, Matt Reeves est un formidable metteur en scène, capable
de créer des séquences visuellement étourdissantes. Dès
Cloverfield et sa mise en scène caméra à l'épaule
façon reportage, le spectateur était plongé au cœur d'un
événement d'ampleur cataclysmique. Concernant Dawn of the
Planet of the Apes qui chez nous est sorti sous le titre La
planète des singes : l'affrontement, le film nous en
met plein la vue. Il faut dire qu'avec un budget sept fois plus
important que pour son précédent long-métrage, il eu, sur la base
d'un scénario écrit par Mark Bomback, Rick Jaffa et Amanda Silver,
de quoi créer un univers propre à la mythologie dont le concept
reposait à l'origine sur le roman La planète des singes de
l'écrivain français Pierre Boulle. Suivant la préquelle signée en
2011 par Ruppert Wyatt, et bien que cette suite situe son action dix
ans plus tard, le scénario ne rejoint toujours pas le récit de
l'œuvre de 1968 dont l'intrigue se situait de toute manière en
3978. Dans Dawn of the Planet of the Apes, l'homme
n'est pas encore retourné à l'état sauvage et ce qu'il reste de
l'humanité n'a pas encore été asservi par les singes. Regroupés
dans un San Francisco en ruines, ceux qui ont survécu au virus
(comparable à l'authentique orthopoxvirose simienne dont le premier
cas chez l'homme fut découvert en 1970 au Zaïre à l'hôpital de
Basankusu) sont désormais menés par Dreyfus (Gary Oldman), le chef
de la communauté.
Plusieurs membres sont envoyés dans la forêt afin de retrouver une
ancienne centrale hydraulique dans le but de la relancer afin de
produire de l'électricité. Le fils de César et l'un de ses amis
tombent nez à nez sur l'un des hommes du groupe (Kirk Acevedo dans
le rôle de Carver), lequel, terrifié, le blesse. Débarquent alors
César et des dizaines d'autres singes qui renvoient les hommes chez
eux. Plus tard, Malcolm (Jason Clarke) ose braver l'interdit et
retourne en forêt jusqu'à trouver le village des singes afin de
demander à César l'autorisation de se rendre avec quelques
coéquipiers jusqu'à la centrale afin de la relancer. Le singe
accepte, mais comme dans tout bon ou mauvais film du genre, on se
doute bien que le récit ne sera pas une promenade de santé.
L'éternel combat entre le Bien et le Mal est encore une fois au cœur
du sujet. Avec sa jolie petite brochette d'abrutis construits à
l'image de l'homme (en ce sens, Kirk Acevedo remplit parfaitement son
rôle), c'est donc encore une fois du côté de l'humanité que tout
déraille. Car si certains comportements peuvent peu ou prou se
justifier (celui de Dreyfus, chez les hommes et celui de Koba chez
les singes), l'affrontement du titre devient fatalement inévitable.
Et donc, bien que les scénaristes s'y soient mis à trois pour
concevoir le script, rien de vraiment surprenant ne viendra altérer
le récit. Une histoire d'ailleurs très écologiste dans le fond et
dans la forme, avec sa poignée d'humains dont font partie Malcolm ou
Ellie (Keri Russell). Aux commandes des remarquables effets-spéciaux
l'on retrouve le studio Weta Digital dont les artisans avaient avant
cela notamment œuvré sur la trilogie Le seigneur des anneaux
de Peter Jackson, Avatar de James Cameron ou encore le
premier volet de cette nouvelle trilogie, La Planète des
singes : Les Origines. Visuellement, le film de Matt Reeves
est techniquement remarquable. Couplé à une mise en scène qui
offre parfois des séquences absolument bluffantes comme l'entrée
sous le feu nourri des armes des singes en ville. Le film bat le
chaud et le froid, entre ceux qui veulent la paix et ceux qui veulent
au contraire déclencher la guerre. Bref, si le scénario sent
parfois le réchauffé, le spectacle est bien là. En attendant un
troisième volet mis en scène une fois encore par Matt Reeves,
lequel enfoncera le clou en réalisant le meilleur opus de la
trilogie avec La Planète des singes : Suprématie (War
for the Planet of the Apes)
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