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dimanche 14 juillet 2024

Dawn of the Planet of the Apes de Matt Reeves (2014) - ★★★★★★★☆☆☆

 


 

Alors qu'en 2011 Rise of the Planet of the Apes de Ruppert Wytatt revenait sur les origines qui constituèrent les prémices de ce qu'allait devenir l'humanité décrite dans le chef-d’œuvre de Franklin Schaffner quarante-trois ans auparavant, désormais, et grâce ou à cause du sérum ALZ-112 qui au départ fut conçu afin de soigner la maladie d'Alzheimer, les singes ont acquis une intelligence telle qu'ils se sont révoltés contre l'homme pour finir par se réfugier à la fin du récit dans la forêt de Muir, autour de César. Personnage emblématique de la franchise La planète des singes qui faisait ainsi son retour après être apparu pour la toute première fois en 1972 dans La Conquête de la planète des singes de J. Lee Thompson et ''sous les traits'' de l'acteur Roddy McDowall. Désormais remplacé par Andy Serkis qui assurera dorénavant le rôle dans les trois volets de cette seconde série de longs-métrages s'étalant entre 2011 et 2017, César vit donc auprès des siens au dehors de toute civilisation. Il n'aura pas fallut bien longtemps pour que l'humanité s'auto-anéantisse comme l'exprime assez justement l'ouverture de Dawn of the Planet of the Apes cette fois-ci réalisé par le très talentueux réalisateur, scénariste et producteur américain Matt Reeves. En effet, plus que d'avoir doté les singes d'une intelligence hors du commun, le sérum ALZ-112 semble avoir également été à l'origine d'un virus qui décima une grande partie de la population mondiale. Tandis qu'autour de César s'est développé un groupe soudé vivant de chasse et de pêche, le taux de mortalité chez l'homme a vu sa civilisation s'effondrer. Dawn of the Planet of the Apes démarre dix ans après les précédents événements. Reprendre le flambeau derrière Ruppert Wytatt n'est pas du genre à faire reculer Matt Reeves qui d'une manière générale n'a pas peur de prendre des risques. Après avoir fait sensation avec le Found-footageCloverfield en 2008, l'américain osa signer le remake de l'un des tout meilleurs films de vampires.


D'origine suédoise, Låt den Rätte Komma in de Tomas Alfredson n'avait certainement pas besoin d'être adapté à la sauce américaine et pourtant, Matt Reeves su en conserver toute la beauté et toute la profondeur en signant un Let me in tout aussi remarquable. Depuis, le réalisateur américain n'a eu de cesse que de reprendre des concepts préexistants puisqu'après cette formidable adaptation, il s'est donc attaqué à deux projets basés sur l'univers de La planète des singes en 2014 et 2017 suivis de The Batman en 2022 dont la suite risque de ne pas voir le jour avant une bonne paire d'années. On le sait désormais, Matt Reeves est un formidable metteur en scène, capable de créer des séquences visuellement étourdissantes. Dès Cloverfield et sa mise en scène caméra à l'épaule façon reportage, le spectateur était plongé au cœur d'un événement d'ampleur cataclysmique. Concernant Dawn of the Planet of the Apes qui chez nous est sorti sous le titre La planète des singes : l'affrontement, le film nous en met plein la vue. Il faut dire qu'avec un budget sept fois plus important que pour son précédent long-métrage, il eu, sur la base d'un scénario écrit par Mark Bomback, Rick Jaffa et Amanda Silver, de quoi créer un univers propre à la mythologie dont le concept reposait à l'origine sur le roman La planète des singes de l'écrivain français Pierre Boulle. Suivant la préquelle signée en 2011 par Ruppert Wyatt, et bien que cette suite situe son action dix ans plus tard, le scénario ne rejoint toujours pas le récit de l'œuvre de 1968 dont l'intrigue se situait de toute manière en 3978. Dans Dawn of the Planet of the Apes, l'homme n'est pas encore retourné à l'état sauvage et ce qu'il reste de l'humanité n'a pas encore été asservi par les singes. Regroupés dans un San Francisco en ruines, ceux qui ont survécu au virus (comparable à l'authentique orthopoxvirose simienne dont le premier cas chez l'homme fut découvert en 1970 au Zaïre à l'hôpital de Basankusu) sont désormais menés par Dreyfus (Gary Oldman), le chef de la communauté.


Plusieurs membres sont envoyés dans la forêt afin de retrouver une ancienne centrale hydraulique dans le but de la relancer afin de produire de l'électricité. Le fils de César et l'un de ses amis tombent nez à nez sur l'un des hommes du groupe (Kirk Acevedo dans le rôle de Carver), lequel, terrifié, le blesse. Débarquent alors César et des dizaines d'autres singes qui renvoient les hommes chez eux. Plus tard, Malcolm (Jason Clarke) ose braver l'interdit et retourne en forêt jusqu'à trouver le village des singes afin de demander à César l'autorisation de se rendre avec quelques coéquipiers jusqu'à la centrale afin de la relancer. Le singe accepte, mais comme dans tout bon ou mauvais film du genre, on se doute bien que le récit ne sera pas une promenade de santé. L'éternel combat entre le Bien et le Mal est encore une fois au cœur du sujet. Avec sa jolie petite brochette d'abrutis construits à l'image de l'homme (en ce sens, Kirk Acevedo remplit parfaitement son rôle), c'est donc encore une fois du côté de l'humanité que tout déraille. Car si certains comportements peuvent peu ou prou se justifier (celui de Dreyfus, chez les hommes et celui de Koba chez les singes), l'affrontement du titre devient fatalement inévitable. Et donc, bien que les scénaristes s'y soient mis à trois pour concevoir le script, rien de vraiment surprenant ne viendra altérer le récit. Une histoire d'ailleurs très écologiste dans le fond et dans la forme, avec sa poignée d'humains dont font partie Malcolm ou Ellie (Keri Russell). Aux commandes des remarquables effets-spéciaux l'on retrouve le studio Weta Digital dont les artisans avaient avant cela notamment œuvré sur la trilogie Le seigneur des anneaux de Peter Jackson, Avatar de James Cameron ou encore le premier volet de cette nouvelle trilogie, La Planète des singes : Les Origines. Visuellement, le film de Matt Reeves est techniquement remarquable. Couplé à une mise en scène qui offre parfois des séquences absolument bluffantes comme l'entrée sous le feu nourri des armes des singes en ville. Le film bat le chaud et le froid, entre ceux qui veulent la paix et ceux qui veulent au contraire déclencher la guerre. Bref, si le scénario sent parfois le réchauffé, le spectacle est bien là. En attendant un troisième volet mis en scène une fois encore par Matt Reeves, lequel enfoncera le clou en réalisant le meilleur opus de la trilogie avec La Planète des singes : Suprématie (War for the Planet of the Apes)

 

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