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vendredi 12 juillet 2024

La Planète des Singes de Tim Burton (2001) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



C'était il y a dix-huit ans et pour l'une des toutes premières fois de ma vie, j'allais acquérir l'un des DVD de ce qui allait préfigurer une immense collection de films sur support ''numérique polyvalent''. Enfin, c'est ce que je croyais car vu le prix souvent prohibitif des galettes argentées à l'époque, j'ai très vite revu mes ambitions à la baisse. D'autant plus qu'avec La Planète des Singes de Tim Burton, je sautais dans l'inconnu. Je ne connaissais de lui que Beetlejuice et surtout le formidable Edward aux Mains d'Argent. Mais bon, proposer une nouvelle vision du roman éponyme de Pierre Boule trente-trois ans après le chef-d’œuvre de Franklin Schaffner attisant à l'époque ma curiosité, pourquoi pas... Un joli écrin publié par Fox Pathé Europa renfermant deux DVDs ne pouvait que conquérir mon cœur de cinéphile. Sauf que l'expérience fut plus difficile à avaler que prévu. À l'issue de la projection, je voyais déjà la double galette finir sur une étagère et disparaître peu à peu sous une épaisse couche de poussière. Mais plutôt que d'avoir à subir un tel désœuvrement, je préférais m'en délester pour l'offrir à je ne sais plus quel ami. Il faut dire qu'avec cette Planète des Singes estampillée 2001, Tim Burton a fait très fort dans la catégorie des films de science-fiction lisses et sans saveur.

Mais pour être certain de ne pas écrire d'article ne reposant que sur de vagues souvenirs, j'ai revu le film de l'américain il y a trois jours. Et le constat est toujours le même. La Planète des Singes version ''début de nouveau millénaire'' est d'une saisissante inconsistance. D'un classicisme qui ne supporte ni la comparaison avec l’œuvre de 1968 et encore moins avec les trois derniers longs-métrage du reboot ayant vu le jour entre 2011 et 2017. Si visuellement la direction artistique de John Dexter, Sean Haworth et Philip Toolin, les décors de Rick Heinrichs et les effets-spéciaux conçus par la célèbre société Industrial Light & Magic et par plusieurs dizaines d'artistes demeurent remarquables, le scénario de William Broyles Jr., Lawrence Konner et Mark Rosenthal est par contre d'un académisme assez navrant. Toute la richesse du roman de Pierre Boule a disparu. D'ailleurs, on pourrait également reprocher à Franklin Schaffner de ne l'avoir que survolé en 1968, et pourtant... Tim Burton évoque cependant une idée originale qui distingue son œuvre de toutes les autres. Car désormais que l'on sait que l'intrigue se déroulait en fait sur notre propre planète mais à une époque où le singe avait eu le temps de prendre le pouvoir sur une humanité désormais rendue à l'état d'esclave, La Planète des Singes de Tim Burton met en scène l'astronaute Léo Davidson et situe l'action ailleurs que sur la Terre.

Alors que le singe Périclès est depuis longtemps entraîné à piloter un module spatial, il est envoyé dans l'espace afin de s'approcher d'un curieux orage magnétique. Mais à son approche, le module disparaît. Alors qu'il n'y est pas autorisé, Léo Davidson monte à bord d'un second module et pénètre l'orage pour se retrouver à la surface d'Ashar, planète autour de laquelle se situe la station spatiale américaine Obéron. Très vite, l'astronaute découvre la présence d'êtres humains. Mais également de singes qui ont pris le pouvoir et ont transformé les semblables de Léo en esclaves... La principale originalité de cette Planète des Singes revisitée repose donc sur le fait que l'intrigue se déroule ailleurs que sur la Terre. Ce qui n'empêche pas le film de Tim Burton d'être incroyablement classique. Sans surprises. Une œuvre de science-fiction matinée d'aventure dont le seul véritable intérêt repose sur la découverte de décors majestueux qui même si le long-métrage s'éloigne de l'esthétique habituelle du cinéaste, rappelle à certains endroits que c'est bien Tim Burton qui ''pilote l'engin''.

À vrai dire, les fans du réalisateur verront sans doute la chose comme une œuvre de commande très moyenne faisant écho à d'autres expériences cinématographiques particulièrement traumatisantes (le Dune de David Lynch par exemple). Mark Wahlberg, sans être exceptionnel fait ce qu'on lui demande et le fait relativement bien. Tim Roth se planque sous le costume de l'inquiétant et tyrannique Thade, quand à Helena Bonham Carter, elle n'a jamais été aussi séduisante que sous le maquillage du singe Ari. D'ailleurs, à ce propos, si contrairement à ce que les trois derniers films de la franchise nous ont habitué en terme d'effets-spéciaux numériques, la plupart des singes sont ici le fruit du travail de maquilleurs expérimentés. La Planète des Singes de Tim Burton offre pas mal d'action mais toujours en ''sécurisant'' chacune de ses tentatives. Sans prendre de risques, le réalisateur donne à voir un spectacle familial incroyablement fade dont la fin, qui par rapport à l’œuvre originale tente de retomber sur ses pieds, est aussi prévisible qu'incompréhensible. À moins que Tim Burton n'y envisage l'hypothèse selon laquelle, que quoique l'humanité tente pour maintenir sa souveraineté, le futur la condamne au même triste sort que celui des habitants d'Ashar. Fidèle au réalisateur, c'est le compositeur Danny Elfman qui a été chargé de composer la bande originale du film...

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