Lorsque sort sur les
écrans de cinéma américains La Conquête de la Planète des
Singes, l'éventualité de tourner un cinquième opus à la
saga La Planète des Singes n'est pas encore évoquée.
Bien que le film de J. Lee Thompson rencontre un succès tout relatif
(États-Unis et Canada confondus, il rapportera un peu plus de neuf
millions de dollars pour un investissement d'un peu moins de deux
millions), le cinéaste rempile avec l'accord de la 20th
Century Fox. Leur collaboration ainsi que celle de l'éternel
scénariste Paul Dehn, lequel lâchera l'affaire durant quelques mois
afin de se reposer sur ordre de son médecin personnel, donnera lieu
à une Bataille de la Planète des Singes assez
décevante reprenant certains aspects du second opus à travers cette
infime parcelle d'humains vivants reclus dans les sous-sols d'une
cité détruite plusieurs années auparavant par une bombe. Paul Dehn
ayant été forcé de mettre un frein à sa carrière de scénaristes,
c'est le couple à la ville comme sur les plateaux formé par Joyce
Hooper Corrington et John William Corrington qui reprend les rennes
de l'écriture du scénario. Durant l'absence de Paul Dehn, et après
qu'il ait lui-même apporté de nombreuses modifications à son
propre script d'origine, les Corrington s'octroient le droit d'en
modifier eux-mêmes certains aspects et ce, avec la bénédiction de
la production. Au final, le scénario tel qu'il sera adapté au
cinéma par J. Lee Thompson se révèle être un mélange des travaux
de Paul Dehn et de Joyce Hooper Corrington et John William
Corrington.
Si le budget alloué à
La Conquête de la Planète des Singes n'était
déjà pas très confortable, celui qui servira à financer le
dernier acte est une fois encore revu à la baisse. Le ressenti d'une
telle restriction budgétaire se ressent à divers moments du récit.
Après avoir imaginé une cité moderne déjà, elle, minimaliste
mais respectant en partie la vision qu'avaient les auteurs de
science-fiction de l'époque, désormais, les décors paraissent
terriblement chiches. J'en veux pour preuve la visite de la salle aux
archives souterraine située dans les sous-sols d'une cité détruite
et dangereusement radioactive. Le spectacle fait peine à voir. Le
constat est affligeant et l'on espère que cette fois-ci la Fox
tiendra sa promesse et qu'il s'agira bien du dernier volet d'une saga
qui hormis le film original et Les Évadés de la
Planète des Singes
n'aura pas cessé de perdre en qualité.
Comme
pour appuyer la nécessité d'en finir une fois pour toute avec cette
franchise qui en cinq films, et à travers le monde, rapportera tout
de même à l'époque 160 000 000 de dollars, le destin et la
Faucheuse sembleront se lier liés afin d'y mettre un point final.
Alors que le film sort aux États-Unis le 15 juin 1973, le producteur
américain Arthur P. Jacob, celui-là même qui produisit chacun des
épisodes, meurt douze jours après d'une crise cardiaque.
L'irremplaçable Rod Serling, auteur du scénario avec Michael Wilson
du premier volet de la saga disparaîtra quant à lui le 28 Juin
1975. Paul Dehn, lui, tirera sa révérence le 30 septembre 1976
après avoir adapté le roman Le Crime de
l'Orient-Express
d'Agatha Christie en 1974.
Beaucoup
moins violent mais s'inscrivant dans une certaine logique, La
Bataille de la Planète des Singes
évacue toute la partie concernant l'évolution des singes jusqu'à
ce qu'ils soient en mesure de s'exprimer à l'égal de leur maître à
tous. Bien que les hommes ne leur soient pas encore soumis, on sent
une tension générale entre les différentes espèce de primates.
Orangs-outangs, Chimpanzés et gorilles sont donc les trois formes à
avoir su s'adapter au point de devenir l'égal des hommes. Mais si
tout semble se dérouler dans un certain apaisement, on sent bien que
les gorilles, contrairement aux chimpanzés humanistes et aux
orangs-outangs intellectuels et philosophe que tout ne tient qu'à un
fil. Une nouvelle révolte gronde. Celle des gorilles qui au mépris
des lois édictées par leur maître à tous, César, décident de
prendre les armes et de tuer tous les hommes. Que ceux-ci fassent
partie du camp qu'ils ont établi en pleine nature ou ceux qui
s'apprêtent à venir tous les tuer. La
Bataille de la Planète des Singes est
ainsi donc le dernier volet de la célèbre quintologie simiesque,
laissant ainsi sans réponse aucune, toute une étape de l'évolution
dans les rapports opposants singes et humains. J Lee Thompson
abandonne en effet ses personnages alors qu'ils ont choisi de vivre
ensemble dans la paix. Même les gorilles, qui on perdu leur maître
à penser le Général Aldo, se tournent vers César et les siens. Du
moins, pour un temps. Puisque si l'on se réfère au premier
long-métrage, tout l'enseignement inculqué par César dont une
statue a été érigée après sa mort s'est perdu dans les méandre
d'un désir de vengeance de la part des primates face à leur ennemi
de toujours, l'homme...
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