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mardi 22 août 2017

La Conquète de la Planète des Singes de J. Lee Thompson (1972) ★★★★★★★☆☆☆



Bien que demeurant la meilleure des quatre suites au film original, Les Évadés de la Planète des Singes fera un score, dans les salles de cinéma américains, plutôt décevant. Dix millions de recette, ça n'est pas mal en comparaison des deux millions et quelques poussières investis dans le projet mais pas suffisamment selon la production. Un tournage qui du moins se sera déroulé dans des conditions bien meilleures que celles du précédent volet, Le Secret de la Planète des Singes. Si le succès n'est pas véritablement au rendez-vous, c'est sans doute parce que les producteurs, convaincus que le public débarquera en masse dans les salles obscure, ne s'est penchée suffisamment sur la promotion du long-métrage de Don Taylor et que les adolescents, ceux qui en partie constituaient jusqu'à maintenant le public ne semble pas très émus devant le synopsis d'un troisième épisode qui se penche avant tout sur les personnages de Zira et Cornelius et abandonne la science-fiction et l'action des deux premiers opus.
Toujours est-il que pour La Conquête de la Planète des Singes, on fait désormais appel au cinéaste J. Lee Thompson, lequel est connu pour avoir notamment réalisé Les Cannons de Navarone et la première version des Nerfs à Vif. De la série de films originaux dont la chronologie s'étant de 1968 à 1973, le réalisateur, scénariste et producteur britannique sera le seul a avoir la charge d'en réaliser deux. Celui-ci, donc, mais également le dernier, La Bataille de la Planète des Singes. Alors que le troisième volet ressemblait davantage à une histoire d'amour débarrassé de l'action et de la science-fiction des deux précédents, J. Lee Thompson fixe très vite ses objectifs : La Conquête de la Planète des Singes sera une œuvre engagée s'inspirant très fortement des Émeutes de Watts qui eurent lieu entre le 11 et le 17 août 1965 et qui virent s'affronter la communauté noire du quartier de Watts, dont la majorité des habitants est noire, et les forces de l'ordre. Des émeutes justifiées par l'absence de politique contre la ségrégation raciale, l'élément déclencheur ayant été une dispute entre les forces de l'ordre et trois membres d'une famille noire.J. Lee Thompson en conservera la force politique.

Pourtant, le script original, toujours écrit de la main de Paul Dehn et une fois encore inspiré par le roman de Pierre Boule, concentrait son intrigue autour du cirque et de son propriétaire, Armando (toujours interprété par l'acteur Ricardo Montalban). Une sorte de Freaks, la Monstrueuse Parade version simiesque. Un cirque abritant notamment Milo, l'enfant de Zira et Cornelius, lequel et d'autres, devaient subir les mauvais traitements infligés par un maître du nom de Breck. Mais alors que dans les grandes lignes ce script connaît de profondes modifications, le personnage de Breck qu'interprétera l'acteur Don Murray passera par plusieurs changements avant de devenir Gouverneur. Zira et Cornelius morts dans le précédent épisode, leurs personnages disparaissent fort logiquement dans cette nouvelle mouture. Ce qui n'empêche pas l'acteur Roddy McDowall de reprendre du service sous les traits de César (anciennement Milo), le fils du couple singes. Si La Conquête de la Planète des Singes n'est peut-être pas la meilleure séquelle possible, le scénario de Paul Dehn offre une alternative alléchante à l'épisode précédent.

Vingt ans après les événements situés autour des Évadés de la Planète des Singes, un virus décime les populations canines et félines. Afin de remplacer ces animaux de compagnie, il est décidé que les singes prendront leur place. Malheureusement, en raison de leurs compétences accrues en comparaison de celles des chats et des chiens, les chimpanzés deviennent peu à peu les esclaves de leurs maîtres. En découvrant le sort réservé à ses semblables, César, maintenant âgé de vingt ans, décide de leur enseigner ce qu'il a acquis dans le but bien précis de mener une révolte contre les humains...
Des humains asservissant chimpanzés et Gorilles. Un état proche du fascisme qui gangrena l'Europe durant la première moitié du vingtième siècle et dont J. Lee Thompson use de certains aspect iconographiques afin de décrire un monde à venir (celui du tout début des années quatre-vingt dix, le film ayant été tourné vingt ans auparavant) dans lequel hommes et femmes semblent avoir perdu une part de leur humanité en infligeant à leurs animaux de compagnie des traitements similaires à ceux dont fut notamment victime la communauté noire durant les « traites négrières » qui s'étalèrent sur plusieurs siècles. Ça n'est donc pas par hasard si, outre l'humaniste Ricardo Montalban, le seul véritable exemple d'humanité demeure dans le personnage de MacDonald, rôle interprété par l'acteur noir Hari Rhodes.

Le ton est donné. Finit les spectacle familial des Évadés de la Planète des Singes. Milo, devenu une fois sa capture, César, est débarrassé du regard attachant que possédaient déjà ses parents. Roddy McDowall semble aussi à l'aise qu'à l’accoutumé même si cette fois-ci, il se devra d'interpréter le rôle délicat du meneur de la révolte. Après une première et longue partie durant laquelle J. Lee Thompson nous inflige le traitement décadent subit par des primates tenus en laisse, violemment éduqués et parfois même torturés par une autorité dont l'appartenance avec une certaine Schutzstaffel (dont les membres furent connus sous le nom de SS) ne fait aucun doute, le moment est venu pour César d'apprendre à ses congénères comment trouver le moyen de se défaire des entraves qui les retiennent et de prendre le pouvoir. S'il demeure un aspect du film qui manque de sens et qui pourtant se révélait inévitable (surtout au vu du faible budget dont les fonds maigrissent à vue d’œil au fil des épisodes), c'est dans l'évolution des singes. Comment expliquer qu'en 1991, les primates de La Conquête de la Planète des Singes se dressent déjà presque aussi droits que les hommes alors qu'il leur faudrait normalement un nombre incalculable d'années pour en arriver là ? Toujours est-il qu'à part ce détail qui n'a en fait, plus vraiment d'importance, J. Lee Thompson en profite pour lancer une charge virulente contre certains aspects de la société américaine de l'époque et qui, malheureusement, n'a pas vraiment changée depuis. Si La Conquête de la Planète des Singes demeure d'un intérêt certain, c'est à travers cette montée en puissance du règne des primates, de la révolte qui en découle, et des portes qu'il laisse ouvertes à une hypothétique suite... qui ne tardera pas à être mise en œuvre puisque dès l'année suivante, J. Lee Thompson rempilera pour le cinquième et dernier volet de la saga, La Bataille de la planète des singes...

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