Taylor est mort. Et avec lui a disparue notre bonne vieille planète,
théâtre d'un affrontement entre des humains asservis et des singes
qui ont pris le pouvoir. Une bombe ! C'est une bombe qui a
faillit mettre un terme à la saga La Planète des Singes.
Une tentative qui avait déjà échouée lorsque fut décidé de
donner une suite au premier volet. Et une autre qui fera taire ceux
qui désiraient tant qu'une fois pour toute, le sujet soit enterré.
Puisque notre planète n'est plus mais qu'il faut désormais trouver
LE subterfuge qui permettra de tourner un troisième épisode, on
fait appel au scénariste Paul Dehn, qui avait déjà œuvré sur le
précédent volet, prenant la relève de Michael Wilson et Rod
Serling (le papa de la fameuse Quatrième Dimension).
Le scénariste est frileux à l'idée de travailler dans l'ombre du
tyrannique Mort Abrahams. Mais heureusement, celui-ci débarqué de
l'aventure, le scénariste peut travailler librement. Après Franklin
J. Schaffner et le courageux Ted Post qui perdit une large partie du
contrôle sur son œuvre, c'est au tour du cinéaste Don Taylor de
prendre les commandes du troisième volet intitulé Les Évadés
de la Planète des Singes. Une œuvre qui se plante tout
juste au milieu d'une carrière s'étant étoffée d'une bonne
cinquantaine de longs-métrages. Richard D. Zanuck
quittant la 20th
Century Fox pour réapparaître chez Warner Bros, c'est pourtant bien
la société de production créée en 1915 par William Fox qui
continue de produire le troisième volet de la saga. Alors que Le
Secret de la Planète des Singes voyait
le budget revu à la baisse en employant, par exemple, les décors du
premier long-métrage, la production décide une fois encore de
serrer la ceinture en terme de financement. Six millions de dollars
d'investissement pour le premier, cinq au départ, puis finalement
deux et demi pour le second, et enfin, à peine plus de deux pour
Les Évadés de la Planète des
Singes.
En relisant le roman de Pierre Boule, le scénariste Paul Dehn
imagine pour cette troisième aventure, un voyage dans le temps
devant ramener ses principaux protagonistes sur la Terre des années
soixante-dix, et plus précisément en 1973. Une date correspondant à
deux années postérieures seulement à celle de la sortie du film.
La Fox et les producteurs du film peuvent se frotter les mains. Les
décors ainsi que les costumes ne nécessitent pratiquement aucun
financement puisque le film se tournera cette fois-ci directement
dans les « décors en dur » de la ville de Los Angeles.
L'autre économie importante que feront les financiers de cette
troisième aventure se situant au niveau des maquillages, bien moins
nombreux puisque les gorilles, les orangs-outangs ainsi que les
chimpanzés laissent désormais la place à seulement trois individus
de cette dernière espèce. Alors qu'il lui faut généralement
beaucoup plus de temps pour écrire le script d'un film, Paul Dehn se
dépasse et propose un scénario après seulement trois semaines
d'écriture. Alors que l'actrice Kim Hunter demeurait fidèle au
personnage du Docteur Zira qu'elle interprétait depuis le premier
volet, c'est après avoir abandonné le rôle du Docteur Cornelius
dans le second que l'épatant Roddy McDowall réapparaît sous les
traits du très attachant chimpanzé.
En
substance, le résultat des
Évadés de la Planète des Singe
au cinéma se révèle une assez bonne surprise et sans doute
demeure-t-il comme la meilleure suite au long-métrage original.
D'une certaine manière, ou d'un point de vue strictement
chronologique, ce troisième épisode peut se voir comme une
préquelle aux aventures de Taylor puisque l'intrigue se situant dans
le passé, elle remonte bien avant que la Terre ait vécu le
renversement majeur qu'on lui connaît dans le premier et le second
opus. Puisque les méchants des deux premiers épisodes ne sont plus,
il fallait leur trouver un remplaçant. Ici, il s'agit du Docteur
Otto Hasslein, conseiller
scientifique du président
des États-Unis. Un individu suspect dirigeant ses actions en
fonction de ses craintes envers le futur de la planète. Car Zira et
Cornelius, seuls survivants en compagnie du Docteur Milo et témoins
du drame qui se jouera deux millénaires plus tard ont bien du mal à
retenir leur langue. Sur la femelle qui au contact de Hasslein
livrera bientôt le terrible secret que son compagnon la contraignait
à garder pour elle.
Aux côtés de Roddy McDowall et Kim Hunter, le
casting est constitué de Bradford Dillman et Natalie Trundy qui
campent respectivement les personnages du Docteur Lewis Dixon et du
Docteur Stephanie Branton, deux zoologistes qui prendront soin des
deux primates lors de leurs différentes escapades. De la séance
devant une commission jusqu'à leur exposition devant les médias en
passant par l'intérêt que leur porte Hasslein (l'acteur Eric
Braeden), nos deux singes vont avoir fort à faire pour conserver
tout leur calme. D'une très bonne facture, Les
Évadés de la Planète des Singe
pêche parfois en raison de quelques grotesques et inutiles
situations, à l'image de la réunion féminine à laquelle participe
Zira. Une fois encore, la conclusion est le théâtre d'une fin
pessimiste qui laisse pourtant cette fois-ci une porte de sortie à
l'éventualité d'un quatrième épisode. Un opus qui verra le jour
dès l'année suivante en 1972 sous la houlette du cinéaste J. Lee
Thompson. A noter la présence de l'acteur Riccardo Montalban dans
le rôle d'Armando, le propriétaire d'un cirque. Un rôle qu'il
reprendra l'année suivante. Quant au compositeur Jerry Goldsmith,
après avoir été écarté du second long-métrage, il a ici composé
pour la seconde et dernière fois la bande originale des Évadés
de la Planète des Singes...
j ai revue le film , il est super , comme les premier.
RépondreSupprimerJ'ai du en voir un... mais lequel ? Mais comme Star Wars (alors là, vu aucun... et oui !), ça ne me branche pas...
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