Après les hommes et la
natation synchronisée (Le Grand Bain
de Gilles Lellouche), les handicapés et le basket (Chacun
Pour Tous
de Vianney Lebasque), les homosexuels et le water-polo (Les
Crevettes Pailletées
de Cédric Le Gallo et Maxime Govare), voici qu'est mise en lumière
une discipline qui, il n'y a pas si longtemps, était ''réservée''
aux hommes : le football féminin. Ce sont donc cette fois-ci
les femmes qui sont mises à l'honneur avec Une
Belle Équipe de
Mohamed Hamidi, dont le sympathique Jusqu'ici
tout va bien
était sortit sur les écrans français début 2019. Du football et
des femmes ? Pourquoi pas ! C'est ce que l'on appelle la
parité et il n'y a aucune raison pour qu'elles se contentent de
laver le short et le maillot de leur conjoint. Par contre, il va bien
falloir qu'un jour on cesse d'essorer le sujet jusqu'à ce qu'il n'en
demeure plus une goutte ! Parce qu'à force de reprendre
toujours le même thème en ne lui accordant qu'une légère variante
(pour faire avaler la pilule à un public qui ne se rend apparemment
pas encore compte qu'on le prend pour un idiot), le cinéma français
va finir par tourner en rond et se mordre la queue. Rien ne nous dit
d'ailleurs que l'on ne verra pas très bientôt sur grand écran une
équipe de volley-ball exclusivement constituée d'hommes de petite
taille, du tir à l'arc pour non voyants, ou un championnat
d'haltérophilie réservé aux transgenres. Essayez donc ensuite
d'aller défendre la comédie française face à ceux qui la
dénigrent quant on ne nous propose plus dans les salles obscures,
qu'une succession de ''Copier/coller''
du dernier grand succès comique de l'année (Le
Grand Bain en
2018, soit dit en passant).
Faut-il
pour autant rejeter en bloc le concept de Une
Belle Équipe ?
Pas forcément, non. Que l'on soit pour ou contre l’équité, macho
ou pas, que l'on aime le foot ou qu'il nous sorte par les yeux, tout
ce que l'on est en droit d'attendre du long-métrage de Mohamed
Hamidi, c'est qu'il nous fasse rire, ou du moins, nous divertir sans
que jamais, nous n'ayons le sentiment de n'être face qu'à un ersatz
de l'excellent Le Grand
Les Crevettes Pailletées.
Peut-être même qu'il conviendra à ces ''nerveux'' qui s'excitent
devant leur télé dès que l'on évoque la diffusion du moindre
match de football féminin, de découvrir que même leurs épouses
pourraient un jour cracher des ''enfoiré !'', ''enculé !'' ou
tout autre gracieuseté à un arbitre refusant l'obtention d'un but
au profit de leur équipe préférée. D'un point de vue de la mise
en scène, le réalisateur se repose sur des acquis instaurés par
ceux qui se sont engouffrés dans la brèche les premiers. C'est donc
du classique que Mohamed Hamidi nous propose en mettant à l'honneur
comme tant d'autres de nos jours, une petite ville du nord pourtant
sortie de l'imaginaire des scénaristes Alain-Michel Blanc, Camille
Fontaine et Mohamed Hamidi. En effet fictive, le tournage a quand
même eu lieu dans une commune française des ''Hauts de France'', à
Douai, où ont notamment vu le jour le réalisateur Christian de
Challonge et l'humoriste Hugues Duquesne.
''Il
faut choisir son camp...''
C'est
donc dans la petite commune imaginaire de Clourrières que le
réalisateur installe toute son équipe, et notamment un casting
riche des présences de Kad Merad, Alban Ivanov (très à la mode
actuellement), David Salles, André Wilms ou Guillaume Gouix. Côté
femmes, Céline Sallette, Sabrina Ouazani, Laure Calamy ou encore
Myra Tyliann, Manika Auxire et Marion Mezadorian viennent le
compléter fort logiquement puisque toutes unies, elle feront partie
de l'équipe de football féminin de Clourrières et porteront short,
maillot et chaussures à crampons. Si le sujet n'est pas neuf, on se
surprend tout de même à rire parfois. Et même assez souvent à
vrai dire. Manika Auxire fait l'unanimité avec son franc parler,
Laure Calamy est jubilatoire dans le rôle de l'épouse se rebellant,
Sabrina Ouazani est touchante en reprise de justice et Céline
Sallette est épatante en nouvelle directrice du club de foot. Du
coté des hommes, Kad Merad fait le taf même s'il reste toujours
aussi inexpressif, Alban Ivanov est drôle en Mimil pas très finaud.
Quant à Guillaume Gouix, Frédéric Pellegeay et David Salles, ils
campent (surtout pour les deux derniers), une belle brochette de
connard machos. On a évidemment droit à tous les poncifs du genre.
Entre les moqueries de la part de ces messieurs et leur incapacité à
s'occuper des enfants lorsque leurs épouses sont à l’entraînement.
Après, Une Belle Équipe fonctionne
autour d'un scénario ultra-minimaliste et surtout, peu profond. Ce
qui n'empêche pas la comédie de Mohamed Hamidi de respirer la bonne
humeur. Impossible de s'ennuyer devant cette équipe de foot féminin
plutôt réjouissante...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire