Producteur, scénariste
mais aussi et surtout réalisateur d'innombrables longs-métrages
particulièrement efficaces, Walter Hill sort du tournage de
l'oppressant Southern Comfort lorsqu'il
tourne le premier volet du diptyque 48 Hours.
Sorti sur les écrans en 1982, 48 Heures
met en scène l'acteur Nick Nolte dans le rôle de l'inspecteur de
police Jack Cates. Les deux hommes se retrouveront tout d'abord sur
le tournage d'Extrême préjudice
en 1987 puis sur celui de 48 heures de plus
trois ans plus tard. Face à Nick Nolte, Eddie Murphy entame sa
carrière d'acteur à l'écran après s'être notamment fait
connaître en tant qu'humoriste dans l'émission de télévision
américaine
Saturday Night Live.
Le mythe est né puisqu'avec 48 heures,
l'afro-américain va entamer une carrière émaillée d'énormes
succès populaires parmi lesquels le génial Un
fauteuil pour deux
de John Landis dès l'année suivante, Le Flic
de Beverly Hills
de Martin Brest en 1984 ou encore Un prince à
New York
lui aussi réalisé par John Landis en 1988. Comme on le soupçonne
assez rapidement, 48 heures
est un buddy movie qui oppose donc un flic coriace à un détenu
(ici, en l'occurrence Eddie Murphy dans le rôle de Reggie Hammond),
lequel purge une peine de prison dont il lui reste six mois à
effectuer lorsque l'inspecteur Jack Cates le prend en charge afin que
le taulard l'aide à enquêter sur deux hommes qui se sont rendus
responsables de la mort de l'un de ses collègues (Jonathan Banks
dans le court rôle de l'inspecteur Algren). James Remar et Sonny
Landham incarnent ces deux criminels en cavale que l'improbable duo
va poursuivre dans les rues de San Francisco. Le premier débute sa
carrière au cinéma à la fin des années soixante-dix et apparaît
notamment déjà auprès de Walter Hill dans le film culte de Les
guerriers de la nuit
en 1979 tandis que le second y incarnera le petit rôle d'un flic
avant d'apparaître dans le rôle du soldat mercenaire Billy Sole
dans l'excellent Predator
de John McTiernan en 1987. 48 Heures mêle
comédie, action et policier tandis que Nick Nolte et son acolyte
Eddie Murphy campent un duo efficace qui pourtant, et cela demeure
flagrant surtout si l'on compare le film à ce qui s'est fait les
années suivantes, a quelque peu vieilli. L'on pouvait envisager que
l'engouement demeurerait intact mais l'intrigue et le rythme
s'avèrent aujourd'hui relativement poussifs tandis qu'à l'époque
le film n'était rien moins qu'un modèle de Budy Movie. Le
long-métrage de Walter Hill n'en demeure pas moins une excellente
comédie policière campée par un tonitruant duo et par des méchants
particulièrement sadiques et charismatiques. Une œuvre qui servira
d'ailleurs sûrement de références pour les ''copies'' qui verront
le jours des années plus tard à l'image de la géniale franchise de
Richard Donner, L'arme fatale...
Fausse
suite du premier volet bien que certains éléments rattachent le
récit de cette séquelle à l'original, 48
heures de plus sort
huit ans après 48 heures
et semble rendre tout d'abord hommage au cinéma de l'italien Sergio
Leone avec son ouverture à la manière du chef-d’œuvre Il
était une fois dans l'Ouest
de 1969. sauf qu'ici, les chevaux se situent sous le capot de grosses
cylindrées pilotées par trois individus qui n'ont rien à envier
aux deux criminels du premier volet. Trois terreurs en blouson noirs,
armés jusqu'aux dents et au faciès de croquemitaine ! Cette
fois-ci, la collaboration entre le flic et Reggie (qui purgea ENCORE
une peine de prison de sept années) va s'avérer plus que nécessaire
puisque les deux hommes vont personnellement avoir à faire avec
Malcom Price (l'acteur Ted Markland), Willie Hickok (David Anthony
Marshall) et Cherry Ganz (Andrew Divoff). Si les trois hommes veulent
abattre Reggie, c'est parce qu'un étrange individu se faisant
appeler L'ange
bleu
les a engagé pour cela. Et si l'un de ces trois criminels s'acharne
à vouloir tuer l'inspecteur Jack Cates, c'est parce que ce dernier
tua des années en arrière son frère Albert Ganz, l'un des deux
malfaiteurs que l'on pouvait voir dans 48 heures.
Une nouvelle fois confiée au compositeur James Horner, la bande
musicale de 48 heures de plus
ressemble étrangement à celle que composa Roy Budd en 1980 pour
Commando
que réalisa Ian Sharp. Non seulement certains accords semblent avoir
été ''empruntés'' aux compositions de ce dernier mais l'usage là
aussi de Steel
Drums
paraît écarter le moindre doute à ce sujet ! Parmi les
seconds rôles l'on retrouve Brion James dans le rôle de
l'inspecteur Ben Kehoe qui déjà était présent dans le premier
volet tandis que Kevin Tighe incarne l'infâme Blake Wilson, lequel
tente par tous les moyens possibles de nuire à la carrière de Jack
Cates...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire