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dimanche 18 décembre 2022

48 heures et 48 heures de plus de Walter Hill (1983 & 1990)

 


 

Producteur, scénariste mais aussi et surtout réalisateur d'innombrables longs-métrages particulièrement efficaces, Walter Hill sort du tournage de l'oppressant Southern Comfort lorsqu'il tourne le premier volet du diptyque 48 Hours. Sorti sur les écrans en 1982, 48 Heures met en scène l'acteur Nick Nolte dans le rôle de l'inspecteur de police Jack Cates. Les deux hommes se retrouveront tout d'abord sur le tournage d'Extrême préjudice en 1987 puis sur celui de 48 heures de plus trois ans plus tard. Face à Nick Nolte, Eddie Murphy entame sa carrière d'acteur à l'écran après s'être notamment fait connaître en tant qu'humoriste dans l'émission de télévision américaine Saturday Night Live. Le mythe est né puisqu'avec 48 heures, l'afro-américain va entamer une carrière émaillée d'énormes succès populaires parmi lesquels le génial Un fauteuil pour deux de John Landis dès l'année suivante, Le Flic de Beverly Hills de Martin Brest en 1984 ou encore Un prince à New York lui aussi réalisé par John Landis en 1988. Comme on le soupçonne assez rapidement, 48 heures est un buddy movie qui oppose donc un flic coriace à un détenu (ici, en l'occurrence Eddie Murphy dans le rôle de Reggie Hammond), lequel purge une peine de prison dont il lui reste six mois à effectuer lorsque l'inspecteur Jack Cates le prend en charge afin que le taulard l'aide à enquêter sur deux hommes qui se sont rendus responsables de la mort de l'un de ses collègues (Jonathan Banks dans le court rôle de l'inspecteur Algren). James Remar et Sonny Landham incarnent ces deux criminels en cavale que l'improbable duo va poursuivre dans les rues de San Francisco. Le premier débute sa carrière au cinéma à la fin des années soixante-dix et apparaît notamment déjà auprès de Walter Hill dans le film culte de Les guerriers de la nuit en 1979 tandis que le second y incarnera le petit rôle d'un flic avant d'apparaître dans le rôle du soldat mercenaire Billy Sole dans l'excellent Predator de John McTiernan en 1987. 48 Heures mêle comédie, action et policier tandis que Nick Nolte et son acolyte Eddie Murphy campent un duo efficace qui pourtant, et cela demeure flagrant surtout si l'on compare le film à ce qui s'est fait les années suivantes, a quelque peu vieilli. L'on pouvait envisager que l'engouement demeurerait intact mais l'intrigue et le rythme s'avèrent aujourd'hui relativement poussifs tandis qu'à l'époque le film n'était rien moins qu'un modèle de Budy Movie. Le long-métrage de Walter Hill n'en demeure pas moins une excellente comédie policière campée par un tonitruant duo et par des méchants particulièrement sadiques et charismatiques. Une œuvre qui servira d'ailleurs sûrement de références pour les ''copies'' qui verront le jours des années plus tard à l'image de la géniale franchise de Richard Donner, L'arme fatale...


Fausse suite du premier volet bien que certains éléments rattachent le récit de cette séquelle à l'original, 48 heures de plus sort huit ans après 48 heures et semble rendre tout d'abord hommage au cinéma de l'italien Sergio Leone avec son ouverture à la manière du chef-d’œuvre Il était une fois dans l'Ouest de 1969. sauf qu'ici, les chevaux se situent sous le capot de grosses cylindrées pilotées par trois individus qui n'ont rien à envier aux deux criminels du premier volet. Trois terreurs en blouson noirs, armés jusqu'aux dents et au faciès de croquemitaine ! Cette fois-ci, la collaboration entre le flic et Reggie (qui purgea ENCORE une peine de prison de sept années) va s'avérer plus que nécessaire puisque les deux hommes vont personnellement avoir à faire avec Malcom Price (l'acteur Ted Markland), Willie Hickok (David Anthony Marshall) et Cherry Ganz (Andrew Divoff). Si les trois hommes veulent abattre Reggie, c'est parce qu'un étrange individu se faisant appeler L'ange bleu les a engagé pour cela. Et si l'un de ces trois criminels s'acharne à vouloir tuer l'inspecteur Jack Cates, c'est parce que ce dernier tua des années en arrière son frère Albert Ganz, l'un des deux malfaiteurs que l'on pouvait voir dans 48 heures. Une nouvelle fois confiée au compositeur James Horner, la bande musicale de 48 heures de plus ressemble étrangement à celle que composa Roy Budd en 1980 pour Commando que réalisa Ian Sharp. Non seulement certains accords semblent avoir été ''empruntés'' aux compositions de ce dernier mais l'usage là aussi de Steel Drums paraît écarter le moindre doute à ce sujet ! Parmi les seconds rôles l'on retrouve Brion James dans le rôle de l'inspecteur Ben Kehoe qui déjà était présent dans le premier volet tandis que Kevin Tighe incarne l'infâme Blake Wilson, lequel tente par tous les moyens possibles de nuire à la carrière de Jack Cates...

 

mercredi 19 octobre 2022

House III de James Isaac (1990) - ★★★★☆☆☆☆☆☆

 


 

Considérant que le titre original de ce House III fut sur le territoire américain The Horror Show, on ne s'étonnera pas d'apprendre que ce troisième faux volet de la franchise House initiée en 1986 par le réalisateur Steve Miner sous le même titre n'a absolument rien à voir avec ce petit mais cultissime film d'horreur. Partant également du principe que tout film, tous genres et toutes époques confondus contiennent leur lot de demeures, n'importe quel cinéaste peut s'enorgueillir du droit de titrer ainsi son film sans prendre le risque d'être taxé d'opportunisme... Hein ? Quoi ? Ouais, quand même un peu dans le cas qui nous intéresse puisque le producteur dont les amateurs de cinéma d'horreur et d'épouvante connaissent avant tout comme étant l'auteur du slasher Vendredi 13. Producteur de La dernière maison sur la gauche de Wes Craven ou de AL : Mutant aquatique en liberté dont il fut également le réalisateur, Sean S. Cunningham a en outre produit entre la série de longs-métrages portant sur la franchise House. De l'original datant donc de 1986 jusqu'au quatrième et dernier volet réalisé par Lewis Abernathy en 1992. le troisième, lui, n'ayant absolument plus rien en commun avec les deux premiers (plus les mêmes réalisateurs, plus le même scénariste, plus les mêmes interprètes, plus le même contexte mais par contre, le même compositeur, Harry Manfredini), il est difficile de reconnaître ce qui fit le charme du long-métrage signé de Steve Miner. Lequel, d'ailleurs, signa à titre d'exemples les second et troisième volet de la franchise Vendredi 13 en 1981 et 1982, Lake Placid en 1999 ou l'infâme Le Jour des morts en 2007, lequel est honteusement considéré comme étant le remake du chef-d’œuvre éponyme signé par le maître du genre, George Romero vingt et un ans en arrière !


Plusieurs aspects du long-métrage de James Isaac (qui dans sa carrière de cinéaste ne tournera que quatre longs-métrages dont Jason X en 2001) demeurent relativement outrageants ! À commencer par le fait que le film s'inscrive dans une franchise sans pour autant entretenir le moindre rapport avec les épisodes précédents, ça, on l'aura compris. Mais il y a pire puisque en Italie, lors de sa sortie, le film sera renommé sous le titre de La Casa 7. Sachant que dans les salles du pays de naissance de Léonard de Vinci, Evil Dead 1 & 2 de Sam Raimi sortirent sous ceux de La Casa 1 & 2. Sachant également qu'entre les premier, second et septième, plusieurs longs-métrages sortirent sous le même titre, profitant ainsi du succès des films cultes de Sam Raimi.. En grattant un peu plus profondément, on mettra également à jours une filiation aussi inattendue et non officielle que celle ci-dessus : car qui a vu, qui connaît et peut-être même qui n'a fait qu'entendre parler de Shocker de Wes Craven et principalement de son synopsis sait combien House III lui doit tout................. À moins que................. À moins qu'il ne s'agisse du contraire puisque si l'on examine les dates de sortie des deux longs-métrages, celle de House III fut antérieure à celle du film de Wes Craven. Mais que les fans de l'auteur des Griffes de la nuit ou de l’œuvre originale La colline a des yeux se rassurent. Sachant que le bonhomme fut derrière le personnage de Freddy Krugger et sachant également que celui de Horace Pinker possède quelques-uns de ses attributs, il semble évident que les fuites, si fuites il y eut, eurent plus de chance de provenir de l'équipe de Wes Craven que de celle de Sean S. Cunningham ou James Isaac !


Bon, à part ça, que vaut House III ? Ben en fait, pas grand chose à vrai dire. Et puisque l'on a abordé le sujet, on peut considérer ce ''troisième'' volet de la franchise House comme un sous-Shocker, justement. Et ce, malgré la présence de Lance Henriksen dans le rôle du flic et père de famille Lucas McCarthy et de Brion James dans celui de Max Jenkie, l'alter ego du Horace Pinker de Shocker. L'un comme l'autre, ces deux là sont deux tueurs en séries psychopathes qui vont terminer leurs jours sur la chaise électrique. On notera d'ailleurs que l'exécution de Max Jenkie demeure l'une des rares séquences mémorables du long-métrage. Bien crade, elle annonce ce que l'on sait  déjà : que le bonhomme, par delà la mort, reviendra pourrir la vie de Lucas et de sa petite famille (Donna, Bonnie et Scott respectivement interprétés par Rita Taggart, Dedee Pfeiffer (qui n'est autre que la sœur cadette de Michelle Pfeiffer) et Aron Eisenberg). Après, tout ceci est emballé sous les oripeaux d'un téléfilm visuellement pénible et typique de ces années quatre-vingt dix naissantes dont pas mal d’œuvres fantastiques pâtirent du style visuel ! James Isaac laissera sa place de réalisateur au profit de Lewis Abernathy qui se chargera donc deux ans plus tard de la dernière mouture de la franchise...

 

vendredi 12 avril 2019

Blade Runner de Ridley Scott (1982) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est à une cérémonie d'un genre un peu particulier à laquelle je m'apprête à assister. Quelques mots pour exprimer mon engouement face à l'idée de redécouvrir Blade Runner de Ridley Scott quelque trois décennies après ma première expérience. Autant dire que je suis fébrile car j'en avais conservé jusqu'ici un souvenir mitigé que je n'ai jamais pu expliquer. Maintenant que la maturité me colle à la peau depuis quelques années, il est temps de me lancer à nouveau dans cette adaptation du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de l'écrivain américain spécialiste de la science-fiction, Philip K. Dick. Voyage au pays des ''Réplicants'', dans un Los Angeles étouffant, en 2019. Une visite guidée orchestrée par l'un des plus grands cinéastes américains, notamment interprétée par Harrison Ford, Rutger Hauer et Sean Young, et mise en musique par le compositeur grec Vangelis. Générique...

Nous sommes en 2019, et si le Los Angeles décrit par Ridley Scott ne ressemble pas tout à fait à celui que nous connaissons, il s'en rapproche pourtant dangereusement. Le quartier de Chinatown de New York semble à ce jour avoir traversé de part en part les États-Unis et avoir étendu son territoire jusqu'à Los Angeles donc, théâtre d'un récit bien moins complexe que dans mes souvenirs. Alors qu'un certain nombre de versions du film ont vu le jour depuis la sortie de la première en 1982, il s'agit ici du Director's Cut de Ridley Scott dans laquelle les voix off ont disparu, donnant au long-métrage un caractère beaucoup plus sombre tandis que le récit se clôt sur une fin beaucoup moins optimiste et laissant le champ libre au spectateur qui peut à loisir supposer du destin qui s'offre alors aux personnages de Rick Deckard (le Blade Runner du titre incarné par l'acteur Harrison Ford) et Rachel (Sean Young). L'univers de Blade Runner est noir, plongé dans une nuit perpétuelle et des pluies répétées qui s'invitent parfois à l'intérieur même des habitations, donnant ainsi un cachet visuel parfois similaire à l'un des autres grands films de science-fiction de Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager sorti trois ans auparavant...

Aussi bien film de science-fiction, que d'amour et d'action, le troisième long-métrage de Ridley Scott propose une relecture personnelle de l'ouvrage de Philip K. Dick. Très sensiblement différent du matériaux de base, l’œuvre de Ridley Scott est souvent contemplative et parcourue de fulgurants visuels. A ce titre, les effets-spéciaux demeurent même à ce jour, d'une très grande qualité.. Dans un Los Angeles surpeuplé, enfumé, dans lequel les symboles venus d'Asie sont très présents (vendeurs de rue spécialisés dans la cuisine chinoise, panneaux publicitaires vidéos gigantesques projetés sur la façade de certains immeubles, ballons dirigeables, etc...), voitures volantes et autres effets-spéciaux saisissants, Rick Deckard a pour mission d'éliminer quatre ''réplicants'' de modèle Nexus-6 fabriqués par l'entreprise ''Tyrell Corporation'' . Des individus créés à partir de l'ADN humain dont la mort est programmée après quatre années d'existence et qui ont commis une série d'infractions. Leon, Pris, Zhora et leur chef Roy Batty (incarné par l'inquiétant Rutger Hauer) sont relativement dangereux. Mais alors que Rick Deckard est contraint de les retrouver puis de les éliminer, Roy Batty et ses trois compagnons, eux, ne désirent qu'une seule chose : que leur existence soit prolongée. C'est ainsi qu'ils vont tenter de remonter jusqu'à leur créateur, le fondateur même de la ''Tyrell Corporation''. Mais alors que Leon et Zhora sont abattus, Roy Batty et Pris se rendent chez Sebastian, un proche du docteur Eldon Tyrell afin de s'infiltrer au sommet de la tour ''Tyrell''...

L'une des questions que se pose le spectateur en découvrant l'univers adapté par Ridley Scott sur grand écran est l'origine du héros qu'un élément fondamental laisse supposer faire partie lui-même des ''réplicants''. Harrison Ford campe un flic dans une sorte de Néo-Western futuriste dans lequel les combats atteignent leur point culminant lors d'un final extraordinaire entre le héros et Roy Batty. Rutger Hauer y offre l'une de ses plus fameuses interprétations tandis que Sean Young et Daryl Hannah y déversent un flot de sensualité/sexualité particulièrement troublant accentué par la partition musicale de Vangelis. Pourtant, on peut se demander dans quelle mesure le film de Ridley Scott n'usurpe pas son titre de chef-d’œuvre de la science-fiction. Car en effet, du récit de Philip K. Dick, le cinéaste a beau réaliser une œuvre visuellement stupéfiante et bien interprétée, le scénario demeure cependant relativement faible, du moins dans cette version datant de 1992 (il en existe sept au total !!!). Un bon film de science-fiction, certes, mais certainement pas le meilleur du lot...

mercredi 7 novembre 2018

Mutator de John R. Bowey (1989) - ★★★★☆☆☆☆☆☆



Mutator de John R. Bowey. Le titre à lui seul ne laisse rien présager de bon. Traduit chez nous sous les différentes appellations La Nuit de tous les Dangers et Coup de Griffe Mortel, l’œuvre de John R. Bowey a tout d'un téléfilm fantastique de très moyenne facture. C'est à se demander d'ailleurs s'il n'a pas été produit pour la télévision américaine. Un détail que je suis malheureusement incapable de préciser vu le peu d'informations qui circulent sur ce croisement improbable entre le Alien de Ridley Scott, L'Ascenseur (faites donc preuve d'imagination), L’île du Docteur Moreau (mouais, bon...) ou n'importe quel film ayant pour sujet la lycanthropie. Ou dans le cas qui nous préoccupe ici, la chatcanthropie. Navré d'user d'un néologisme aussi stupide, mais alors, comment nommer ces créatures issues de mutations (d'où le titre) génétiques, fruits du croisement entre des cellules humaines et félines ? Principalement incarné par l'acteur Brion James, interprète d'une foule de personnages dans des œuvres plus ou moins réussies (Blade Runner, Mort sur le Grill, 48 Heures parmi les meilleures et donc, ce Mutator pour les pires), le film de John R. Bowey est une engeance qui ne pourra combler que le vide affectif des amateurs de films fantastiques et d'épouvante à court d'expériences horrifiques, ou les seuls possesseurs d'écrans de télévision à l'ancienne. Soit, un gros cul et une diagonale ridicule.

L'intrigue se situant exclusivement dans des locaux à l'architecture parfois étonnement bâtie, le film met en scène un groupe réduit d'agents de sécurité censés protéger les secrets qu'ils renferment. Propriété d'un certain Axelrod (incarné par Brian O'Shagunessy), ce laboratoire va très vite devenir le théâtre d'un massacre dont feront les frais ses employés ainsi que la propre fille du boss et deux de ses amis préoccupés par les animaux enfermés dans des cages au vu d'expériences de vivisection.

Faut pas se voiler la face : le contenu est à l'avenant du titre. Mauvais ! Très mauvais. Si ce n'était l'action, qui grâce aux différentes tournures que prennent les événements, ne maintenait pas un semblant d'intérêt, suivre les aventures poussives d'une dizaine d'individus qui ne trouvent rien de mieux que de rester enfermés dans l'établissement plutôt que de chercher à prendre la fuite serait très vite ennuyeux. D'autant qu'en matière d'horreur, l'amateur risque de se retrouver très rapidement en manque de viande sanguinolente. En effet, Mutator se révèle en la matière, particulièrement avare. Bien que nantis d'une force et de griffes puissantes, les Chats-Garous ne laissent que très peu de traces sur le corps de leurs victimes. Durant la quasi-totalité du long-métrage, le cinéaste ne se contente que d'en montrer le minimum. Quelques horribles borborygmes dégueulés par ses créatures, quelques pattes velues enserrant et griffant leurs victimes, et surtout, une gelée qui tombe au sol, s'insinue à peu près partout, signifiant sans doute la salive de bestioles venues en découvre avec l'espèce humaine. Les victimes, elles, meurent sans stigmates. Du moins dans un premier temps. Quelques gouttes versées et surtout, aucune blessure apparente. Jusqu'à ce que l'équipe chargée des effets-spéciaux s'éveille de son long coma et nous fasse bénéficier de rares effets plutôt sympathiques pour une production aussi faible. Un visage horriblement griffé que n'aurait sans doute pas renié un Freddy Krueger du dimanche, et enfin, la révélation des créatures dans leur ensemble. Les dommages collatéraux se situant surtout au niveau d'un scénario tenant en quelques lignes, l'interprétation et le rythme assurent le minimum syndical. Pas sûr pourtant que le spectateur lambda ait vraiment envie de perdre une heure trente devant Mutator. Bon, y'a quand même une bonne nouvelle : le gros con de service y meurt dans de jolies flammes !!! A réserver aux amateurs de nanars et autres séries Z, donc...

mercredi 16 août 2017

Cycle les Frères Coen: Crimewave de Sam raimi (1985) ★★★★★★★★☆☆



Je sais ce que vous allez me dire. Que Crimewave n'est pas l’œuvre de Joel et Ethan Coen mais de Sam Raimi. Je vous répondrai que oui. Mais qu'en ayant participé activement à l'écriture du scénario, la présence de ce film dans ce cycle consacré aux frères Coen y gagne une certaine légitimité. D'ailleurs, si l'on oppose les œuvres séminales respectivement réalisées par les trois hommes (d'un côté Evil Dead, le film culte que tourna Sam Raimi en 1981, et le second que réalisèrent les frères Coen en 1987, Arizona Junior), le fait est que Crimewave demeure comme une sorte de conglomérat mixant l'esprit fertile des trois cinéastes. Une comédie totalement déjantée qui pour son propre malheur est certainement sortie trop vite. Alors que la comédie de Joel et Ethan Coen allait patienter encore deux ans avant de voir le jour dans les salles obscures, Crimwave (connu chez nous sous le titre Mort sur le Grill) allait frapper les esprits de par son aspect cartoonesque parfaitement assumé par son auteur. Un esprit qu'il conservera d'ailleurs lors de la réalisation de Evil Dead 2 en 1987, assurant ainsi lui-même l'écriture du scénario en collaboration avec un certain Scott Spiegel.
Décrire Crimewave en seulement quelques mots serait réducteur. Dire qu'il s'agit d'une comédie loufoque est vrai, mais pas seulement. Sam Raimi dit temporairement adieu au gore mais les frères Coen et lui impriment au film le même état d'esprit que dans les films cités plus haut. Rien n'est plus flagrant que la collaboration entre les trois hommes. Nombreux sont les éléments qui viennent étayer l'hypothèse selon laquelle le film a été écrit à six mains. Du pénitencier Hudsucker dont le nom sera repris dans l'excellent et tout autant cartoonesque The Hudsucker Proxy (Le Grand Saut) des frères Coen, jusqu'à la présence de l'acteur Bruce Campbell, principal interprète de la trilogie Evil Dead.

Le récit de Crimewave s'articule autour du personnage de Vic Ajax, triste victime d'une erreur judiciaire, reconnu coupable de meurtres, et condamné à griller sur la chaise électrique (d'où l'étonnante traduction française du titre original, Crimewave signifiant en réalité vague de crimes). Le principe du film de Sam Raimi étant de remonter dans le temps jusqu'aux prémices de l'intrigue devant mener le héros à la mort. Fou amoureux d'une jolie blonde qui l'ignore copieusement, Vic Ajax va se retrouver au centre d'un jeu de massacre commandité par un certain Ernest Trend, de l'entreprise Trend-Odegard Security, laquelle est en partie la propriété d'un certain Odegard. Celui-ci ayant l'intention de vendre très prochainement ses parts de l'entreprise à Renaldo The Heel, Ernest Trend propose à deux dératiseurs d'éliminer Odegard. Mais alors que Faron Crush et Arthur Coddish, les deux dératiseurs en question mettent un terme à l'existence de Odegard, la présence d'un témoin inattendu en la personne d'Helene, l'épouse d'Ernest va faire basculer ce qui devait être un meurtre unique en une vague d'assassinats. A mesure que la nuit s'écoule, Crush et Coddish vont malencontreusement tuer leur employeur et tenter d'éliminer tous les témoins de l'affaire...

Crimewave peut se voir comme une comédie déjantée absolument géniale comme un parfait nanar. Le jeu outré participant au rejet d'une partie du public qui ne s'attendait très certainement pas à un tel déferlement de scènes absurdes, c'est sans doute cet aspect de l’œuvre de Raimi qui en fait aujourd'hui un film aussi essentiel que son tout premier long-métrage. Autant certains y voient un navet, autant d'autres considèrent Crimewave comme une œuvre culte. Un délire total, fourmillant de dialogues farfelus et de scènes à l'imagination incroyablement fertile. Le film de Sam Raimi est l'ancêtre des mangas-live et peut-être considéré, lui, comme un Tex Avery-live tant le travail sur l'éclairage et le son rappellent parfois, et même très souvent les célèbres œuvres du réalisateur de films d'animations. Mort sur le Grill est l'exemple type d'une collaboration réussie entre deux univers qui s'entrechoquent. Une véritable réussite...

dimanche 13 juillet 2014

Sans Retour de Walter Hill (1981)



Une section d'une dizaine de soldats s'apprête à partir pour une mission de reconnaissance et de sécurité en pleine région marécageuse, dans le pays des cajuns. Une promenade de trente-cinq kilomètres dirigée par le sergent Poole. Pour l'accompagner, il a à ses cotés des caractères aussi trempés que ceux de Bowden, un type instable, impétueux, et qui ne suit que très succinctement les ordres de sa hiérarchie. Haldrin, lui, est marié et a choisit par dépit d'entrer dans la garde nationale de la Louisiane pour ne pas avoir à faire avec celle du Texas. Le soldat Spencer à quand à lui réservé une petite surprise à ses camarades: A l'issue de leur marche de trente-cinq kilomètres, six prostituées les attendent lui et les autres dans le village de Catahoula.

Poole effectue un petit topo avant de partir en compagnie de la section au cœur de la forêt avoisinante. Après quelques kilomètres, il se retrouvent coincés devant une rivière que de fortes pluies ont transformée en crue. L'un des soldats tombe sur un petit quai en bois où sont suspendus les trophées d'une bande de chasseurs locaux. Quatre petites embarcations traînent dans le coin et, après l'insistance de quelques-uns des soldats, et malgré les avertissements de certains d'entre eux, le sergent Poole accepte de monter dans trois d'entre elles afin d'accéder au bord opposé.

Alors que la section est au milieu de la rivière, l'un des soldats aperçoit les propriétaires des embarcations sur la rive droite. L'homme prévient le sergent Poole avant de tirer une salve de balles à blanc dans la direction des indigènes. Les représailles ne se font pas attendre et l'un des cajuns tire un coup de fusil en direction des soldats. Poole prend une balle en pleine tête et meurt sur le coup. La section tombe à l'eau et file se cacher derrière les arbres de la rive opposée. Commence alors une course-poursuite entre les habitants du coin, armés de fusils, et les soldats, armés de mitraillettes chargées à blanc...


Le cinéaste Walter Hill est, dans les années quatre-vingts, un fameux réalisateur de films d'action dont les plus connus restent Les Guerrier De La Nuit et 48 Heures. Avec Sans Retour, il signe une œuvre remarquable qui tient autant du film de guerre que d'action. Rappelant le bijou de John Boorman, Délivrance, son film lorgne également vers le survival, genre qui connut des prémices dont on se rappelle la puissance dans les années soixante-dix (Massacre A La Tronçonneuse, La Dernière Maison Sur La Gauche, La Colline A Des Yeux). Sans Retour n'est pas un film d'horreur mais il parvient sans mal à créer le malaise. Ceci étant dû à la forte impression de dépaysement que dégagent les décors étouffants dans lesquels progressent les protagonistes.

Une longue traque dont les victimes seront ceux prétendument entraînés à la survie. Sauf que Walter Hill ne leur donne aucune chance en les armant d'armes chargées à blanc. L'un des trappeurs lancés à leur poursuite n'est autre que Brion James dont le visage de second rôle du septième art est bien connu. L'angoisse naît également de la permanente impression que les soldats sont épiés. Les cajuns ne font finalement que se venger de la grossière erreur commise par les soldats. Des hommes finalement pas si bien entraînés que cela et qui tomberont les uns après les autres.

Plus encore que la traque entre les chasseurs et leurs proies, c'est peut-être la dernière partie du film qui prend le plus à la gorge. Car dans ce lieu au premier abord réconfortant du petit village dans lequel se retrouvent les quelques survivants se dégage une troublante impression. Un peu comme celle que l'on doit ressentir lorsque nous mettons les pieds chez quelqu'un sans y avoir été invités. On retrouve ici les gueules sympathiques de quelques valeurs sûres comme Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Peter Coyote, Alan Autry ou encore Sonny Landham (Predator). Sans Retour demeure encore aujourd'hui l'un des meilleurs représentants en matière de survival.

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