Une section d'une dizaine
de soldats s'apprête à partir pour une mission de reconnaissance et
de sécurité en pleine région marécageuse, dans le pays des
cajuns. Une promenade de trente-cinq kilomètres dirigée par le
sergent Poole. Pour l'accompagner, il a à ses cotés des caractères
aussi trempés que ceux de Bowden, un type instable, impétueux, et
qui ne suit que très succinctement les ordres de sa hiérarchie.
Haldrin, lui, est marié et a choisit par dépit d'entrer dans la
garde nationale de la Louisiane pour ne pas avoir à faire avec celle
du Texas. Le soldat Spencer à quand à lui réservé une petite
surprise à ses camarades: A l'issue de leur marche de trente-cinq
kilomètres, six prostituées les attendent lui et les autres dans le
village de Catahoula.
Poole effectue un petit
topo avant de partir en compagnie de la section au cœur de la forêt
avoisinante. Après quelques kilomètres, il se retrouvent coincés
devant une rivière que de fortes pluies ont transformée en crue.
L'un des soldats tombe sur un petit quai en bois où sont suspendus
les trophées d'une bande de chasseurs locaux. Quatre petites
embarcations traînent dans le coin et, après l'insistance de
quelques-uns des soldats, et malgré les avertissements de certains
d'entre eux, le sergent Poole accepte de monter dans trois d'entre
elles afin d'accéder au bord opposé.
Alors que la section est
au milieu de la rivière, l'un des soldats aperçoit les
propriétaires des embarcations sur la rive droite. L'homme prévient
le sergent Poole avant de tirer une salve de balles à blanc dans la
direction des indigènes. Les représailles ne se font pas attendre
et l'un des cajuns tire un coup de fusil en direction des soldats.
Poole prend une balle en pleine tête et meurt sur le coup. La
section tombe à l'eau et file se cacher derrière les arbres de la
rive opposée. Commence alors une course-poursuite entre les
habitants du coin, armés de fusils, et les soldats, armés de
mitraillettes chargées à blanc...
Le cinéaste Walter Hill
est, dans les années quatre-vingts, un fameux réalisateur de films
d'action dont les plus connus restent Les Guerrier De La Nuit et
48 Heures. Avec Sans Retour, il signe une œuvre
remarquable qui tient autant du film de guerre que d'action.
Rappelant le bijou de John Boorman, Délivrance, son film
lorgne également vers le survival, genre qui connut des prémices
dont on se rappelle la puissance dans les années soixante-dix
(Massacre A La Tronçonneuse,
La Dernière Maison Sur La Gauche,
La Colline A Des Yeux). Sans Retour n'est pas un
film d'horreur mais il parvient sans mal à créer le malaise. Ceci
étant dû à la forte impression de dépaysement que dégagent les
décors étouffants dans lesquels progressent les protagonistes.
Une longue traque dont
les victimes seront ceux prétendument entraînés à la survie. Sauf
que Walter Hill ne leur donne aucune chance en les armant d'armes
chargées à blanc. L'un des trappeurs lancés à leur poursuite
n'est autre que Brion James dont le visage de second rôle du
septième art est bien connu. L'angoisse naît également de la
permanente impression que les soldats sont épiés. Les cajuns ne
font finalement que se venger de la grossière erreur commise par les
soldats. Des hommes finalement pas si bien entraînés que cela et
qui tomberont les uns après les autres.
Plus encore que la traque
entre les chasseurs et leurs proies, c'est peut-être la dernière
partie du film qui prend le plus à la gorge. Car dans ce lieu au
premier abord réconfortant du petit village dans lequel se
retrouvent les quelques survivants se dégage une troublante
impression. Un peu comme celle que l'on doit ressentir lorsque nous
mettons les pieds chez quelqu'un sans y avoir été invités. On
retrouve ici les gueules sympathiques de quelques valeurs
sûres comme Keith Carradine, Powers Boothe, Fred Ward, Peter Coyote,
Alan Autry ou encore Sonny Landham (Predator). Sans Retour
demeure encore aujourd'hui l'un des meilleurs représentants en
matière de survival.
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