Mutator de
John R. Bowey. Le titre à lui seul ne laisse rien présager de bon.
Traduit chez nous sous les différentes appellations La Nuit de
tous les Dangers
et Coup de Griffe Mortel,
l’œuvre de John R. Bowey a tout d'un téléfilm fantastique de
très moyenne facture. C'est à se demander d'ailleurs s'il n'a pas
été produit pour la télévision américaine. Un détail que je
suis malheureusement incapable de préciser vu le peu d'informations
qui circulent sur ce croisement improbable entre le Alien
de Ridley Scott, L'Ascenseur
(faites donc preuve d'imagination), L’île du
Docteur Moreau
(mouais, bon...) ou n'importe quel film ayant pour sujet la
lycanthropie. Ou dans le cas qui nous préoccupe ici, la
chatcanthropie. Navré d'user d'un néologisme aussi stupide, mais
alors, comment nommer ces créatures issues de mutations (d'où le
titre) génétiques, fruits du croisement entre des cellules humaines
et félines ? Principalement incarné par l'acteur Brion James,
interprète d'une foule de personnages dans des œuvres plus ou moins
réussies (Blade Runner,
Mort sur le Grill,
48 Heures
parmi les meilleures et donc, ce Mutator
pour les pires), le film de John R. Bowey est une engeance qui ne
pourra combler que le vide affectif des amateurs de films
fantastiques et d'épouvante à court d'expériences horrifiques, ou
les seuls possesseurs d'écrans de télévision à l'ancienne. Soit,
un gros cul et une diagonale ridicule.
L'intrigue
se situant exclusivement dans des locaux à l'architecture parfois
étonnement bâtie, le film met en scène un groupe réduit d'agents
de sécurité censés protéger les secrets qu'ils renferment.
Propriété d'un certain Axelrod (incarné par Brian O'Shagunessy),
ce laboratoire va très vite devenir le théâtre d'un massacre dont
feront les frais ses employés ainsi que la propre fille du boss et
deux de ses amis préoccupés par les animaux enfermés dans des
cages au vu d'expériences de vivisection.
Faut
pas se voiler la face : le contenu est à l'avenant du titre.
Mauvais ! Très mauvais. Si ce n'était l'action, qui grâce aux
différentes tournures que prennent les événements, ne maintenait
pas un semblant d'intérêt, suivre les aventures poussives d'une
dizaine d'individus qui ne trouvent rien de mieux que de rester
enfermés dans l'établissement plutôt que de chercher à prendre la
fuite serait très vite ennuyeux. D'autant qu'en matière d'horreur,
l'amateur risque de se retrouver très rapidement en manque de viande
sanguinolente. En effet, Mutator
se révèle en la matière, particulièrement avare. Bien que nantis
d'une force et de griffes puissantes, les Chats-Garous
ne laissent que très peu de traces sur le corps de leurs victimes.
Durant la quasi-totalité du long-métrage, le cinéaste ne se
contente que d'en montrer le minimum. Quelques horribles borborygmes
dégueulés par ses créatures, quelques pattes velues enserrant et
griffant leurs victimes, et surtout, une gelée qui tombe au sol,
s'insinue à peu près partout, signifiant sans doute la salive de
bestioles venues en découvre avec l'espèce humaine. Les victimes,
elles, meurent sans stigmates. Du moins dans un premier temps.
Quelques gouttes versées et surtout, aucune blessure apparente.
Jusqu'à ce que l'équipe chargée des effets-spéciaux s'éveille de
son long coma et nous fasse bénéficier de rares effets plutôt
sympathiques pour une production aussi faible. Un visage horriblement
griffé que n'aurait sans doute pas renié un Freddy Krueger du
dimanche, et enfin, la révélation des créatures dans leur
ensemble. Les dommages collatéraux se situant surtout au niveau d'un
scénario tenant en quelques lignes, l'interprétation et le rythme
assurent le minimum syndical. Pas sûr pourtant que le spectateur
lambda ait vraiment envie de perdre une heure trente devant Mutator.
Bon, y'a quand même une bonne nouvelle : le gros con de service
y meurt dans de jolies flammes !!! A réserver aux amateurs de
nanars et autres séries Z, donc...
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