Wouaw !!! Un film
prônant des valeurs pacifistes fondamentales. Comme c'est beau,
comme c'est malin, comme c'est brillant... comme idée, sur le
papier... Parce que sur grand écran, aidé par des moyens financiers
revus drastiquement à la baisse, ça peut faire très mal aux yeux,
voire causer des traumatismes irréversibles aux muscles zygomatiques
essentiels au rire. Mais rire, très chers compatriotes, ça
peut vous sauver une vie. Ou du moins, dans le cas présent, une
journée. Ou plus simplement, une paire d'heures. Surtout lorsque
dehors les températures sont revues à la baisse, qu'il pleut, et
que le soleil, contrairement à vous, prend son congé à partir
d'octobre. « Si quelqu’un te frappe sur la joue droite,
tends-lui aussi la gauche » a
l'air de communiquer aux spectateurs le cinéaste espagnol Juan
Piquer Simon, nous ayant déjà infligé quelques nanars
d'anthologie. Vous en reprendrez bien un peu, de cette filmographie
aussi indispensable pour l'amateur de films Z qu'une paire de poumons
l'est si l'on veut respirer dans de bonnes conditions. Masochiste que
celui qui se lance dans la projection d'un Supersonic
Man
dont le titre à lui seul suffirait à faire fuir n'importe quel
individu saint d'esprit. A moins que justement soit recherché l'appétissant
contenu de ce film de super-héros bancal ridiculisant sans doute
involontairement l'univers DC et l'un de ses plus fiers
représentants : Superman.
Je parlais donc de valeurs... celles qui mènent Kronos sur notre
planète afin de traquer le mal pour que la paix revienne sur Terre.
Face à lui, l'abominable Dr Gulk, dont le projet ultime est de
dominer le monde.
« Puisse la grande force de la galaxie
m'accompagner... »
Malgré
la forte impression que le film de Juan Piquer Simon laisse traîner
derrière lui, Supersonic Man
n'est pas d'origine turc mais bien un film espagnol. Trois ans après
s'être inspiré du roman Voyage
au Centre de la terre
de Jules Verne pour son insipide Continent
Fantastique,
l'espagnol s'intéresse donc de très près au phénomène des
super-héros un an après l'immense succès de Superman
du cinéaste américain Richard Donner en 1978. La comparaison entre
ce dernier et Supersonic Man
s'arrêtant là, ce nanar de haute volée constitue sans doute, à
l'image des 7 Gladiateurs
de Bruno Mattei pour le péplum, l'un des pires représentants du
genre super-héros. Une œuvre éminemment plus proche de Supermen
Dönyuör du
turc Kunt Tulgar que du personnage incarné alors par l'acteur
Christopher Reeves. On peut même élargir le point de comparaison
aux « Super
Sentai »
japonais qui couraient durant notre enfance sur nos petits écrans de
télévision, tels Spectreman,
X-Or,
ou encore Bioman.
Croisement
entre Superman, Batman et même Flash Gordon pour l'écusson qu'il
porte sur la poitrine, l'homme Supersonic est un individu bien
installé sur notre planète qui lors de la prononciation de la
phrase « Puisse la grande force de la galaxie
m'accompagner... », se transforme en un super-héros volant tel
une enclume drapée d'une cape et d'un costume rouge et bleu sur fond
vert. Autant dire que le ridicule est au rendez-vous. Certaines
séquences aux dialogues aussi insipides que le meilleur des soap
opera font ressembler l’œuvre de Juan Piquer Simon à des Feux
de l'Amour
sous perfusion de science-fiction ringarde. Incarné par Richard
Yesteran, notre héros est opposé à un Dr Gulik interprété par
Cameron Mitchel (Le Dernier
des Vikings,
Le Silence qui tue,
Space Mutiny,
etc...) dont on se demande toujours ce qu'il est venu foutre dans une
production aussi navrante. A noter la présence d'un ersatz du
célèbre Robby le robot de Planète
Interdite
dans une version cubique relativement grotesque. Supersonic
Man est
kitsch, ringard (et devait déjà l'être à l'époque) et d'un
intérêt parfois discutable. Encore une œuvre à ne pas mettre
entre n'importe quelles mains. Aficionados de séries Z, bonjour!
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