Je sais ce que vous allez
me dire. Que Crimewave n'est pas l’œuvre de Joel et
Ethan Coen mais de Sam Raimi. Je vous répondrai que oui. Mais qu'en
ayant participé activement à l'écriture du scénario, la présence
de ce film dans ce cycle consacré aux frères Coen y gagne une
certaine légitimité. D'ailleurs, si l'on oppose les œuvres
séminales respectivement réalisées par les trois hommes (d'un côté
Evil Dead, le film culte que tourna Sam Raimi en 1981,
et le second que réalisèrent les frères Coen en 1987, Arizona
Junior), le fait est que Crimewave demeure
comme une sorte de conglomérat mixant l'esprit fertile des trois
cinéastes. Une comédie totalement déjantée qui pour son propre
malheur est certainement sortie trop vite. Alors que la comédie de
Joel et Ethan Coen allait patienter encore deux ans avant de voir le
jour dans les salles obscures, Crimwave
(connu chez nous sous le titre Mort sur le Grill)
allait frapper les esprits de par son aspect cartoonesque
parfaitement assumé par son auteur. Un esprit qu'il conservera
d'ailleurs lors de la réalisation de Evil Dead
2 en 1987, assurant ainsi lui-même l'écriture du scénario en
collaboration avec un certain Scott Spiegel.
Décrire
Crimewave en
seulement quelques mots serait réducteur. Dire qu'il s'agit d'une
comédie loufoque est vrai, mais pas seulement. Sam Raimi dit
temporairement adieu au gore mais les frères Coen et lui impriment
au film le même état d'esprit que dans les films cités plus haut.
Rien n'est plus flagrant que la collaboration entre les trois hommes.
Nombreux sont les éléments qui viennent étayer l'hypothèse selon
laquelle le film a été écrit à six mains. Du
pénitencier Hudsucker dont le nom sera repris dans l'excellent et
tout autant cartoonesque The Hudsucker Proxy
(Le Grand Saut)
des frères Coen, jusqu'à la présence de l'acteur Bruce Campbell,
principal interprète de la trilogie Evil Dead.
Le
récit de Crimewave s'articule
autour du personnage de Vic Ajax, triste victime d'une erreur
judiciaire, reconnu coupable de meurtres, et condamné à griller sur
la chaise électrique (d'où l'étonnante traduction française du
titre original, Crimewave
signifiant en réalité vague de crimes). Le principe du film de Sam
Raimi étant de remonter dans le temps jusqu'aux prémices de
l'intrigue devant mener le héros à la mort. Fou amoureux d'une
jolie blonde qui l'ignore copieusement, Vic Ajax va se retrouver au
centre d'un jeu de massacre commandité par un certain Ernest Trend,
de l'entreprise Trend-Odegard
Security,
laquelle est en partie la propriété d'un certain Odegard. Celui-ci
ayant l'intention de vendre très prochainement ses parts de
l'entreprise à Renaldo The Heel, Ernest Trend propose à deux
dératiseurs d'éliminer Odegard. Mais alors que Faron Crush et
Arthur Coddish, les deux dératiseurs en question mettent un terme à
l'existence de Odegard, la présence d'un témoin inattendu en la
personne d'Helene, l'épouse d'Ernest va faire basculer ce qui devait
être un meurtre unique en une vague d'assassinats. A mesure que la
nuit s'écoule, Crush et Coddish vont malencontreusement tuer leur
employeur et tenter d'éliminer tous les témoins de l'affaire...
Crimewave
peut
se voir comme une comédie déjantée absolument géniale comme un
parfait nanar. Le jeu outré participant au rejet d'une partie du
public qui ne s'attendait très certainement pas à un tel
déferlement de scènes absurdes, c'est sans doute cet aspect de
l’œuvre de Raimi qui en fait aujourd'hui un film aussi essentiel
que son tout premier long-métrage. Autant certains y voient un
navet, autant d'autres considèrent Crimewave
comme
une œuvre culte. Un délire total, fourmillant de dialogues farfelus
et de scènes à l'imagination incroyablement fertile. Le film de Sam
Raimi est l'ancêtre des mangas-live et peut-être considéré, lui,
comme un Tex Avery-live tant le travail sur l'éclairage et le son
rappellent parfois, et même très souvent les célèbres œuvres du
réalisateur de films d'animations. Mort sur le Grill est l'exemple
type d'une collaboration réussie entre deux univers qui
s'entrechoquent. Une véritable réussite...
un lien vers ce film peut-être? ou au moins un lien vers un lien VERS ce film... ça rendrait ce genre d'article plus utile, parce que là, je reconnais un certain talent d'écriture et à la limite ça donne envie de voir le film, mais à part ça, ça ne permet pas d'aller bien loin! alors on fait comment? d'autant que via ta liste de tes sites préférés, il doit très certainement y avoir moyen d'y arriver. mais où? comment? merci d'avance. à moins que tu aies la trouille d'aller aussi loin que tes camarades bloggers qui partagent à tour de bras, c'est pas très grave si tu as décidé de ne pas aller jusqu'au bout (rien ne t'y oblige, d'ailleurs) mais c'est extrêmement frustrant pour tes lecteurs... parce que sur 99% des blogs on a pris l'habitude de dl les films présentés! du coup, et tu le comprendras aisément, on se demande si ta prose est juste masturbatoire ou liée à un réel désir informatif... bref, merci, mais dommage.
RépondreSupprimer