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lundi 24 juin 2019

Batman Begins de Christopher Nolan (2005) - ★★★★★★★★☆☆



Pas facile d'adapter Batman, héros de Gotham City, et l'un des plus célèbres super-héros de l'univers de DC Comics. Lorsque sort sur les écrans de cinéma Batman Begins, le cinéaste britanico-américain Christopher Nolan n'est pas le premier à mettre les pieds dans le plat. Après une première tétralogie partagée entre Tim Burton et Joel Schumacher (Batman, en 1989, Batman : le Défi, en 1992, Batman Forever, en 1995 et Batman et Robin deux ans plus tard), il fallait un réalisateur de la trempe de l'auteur de Memento sorti cinq ans auparavant pour donner vie à un personnage hyper-charismatique sans tomber dans le ridicule ( le Batman et Robin de Joel Schumacher de triste mémoire). Et qui mieux encore que l'acteur Christian Bale, interprète principal et époustouflant The Machinist de Brad Anderson sorti un an auparavant pour incarner le personnage central ?

Comme son titre l'indique, Batman Begins revient tout d'abord sur les origines du mythe. De la tragédie qui endeuilla le jeune Bruce Wayne qui perdit ses deux parents lors d'un double meurtre commis par un pauvre individu, de ceux que tentait jadis de sortir de la misère le docteur Thomas Wayne (l'acteur Linus Roache), le père de Bruce. Convaincu d'être le responsable de la mort de ses deux parents (Bruce étant affublé d'une peur panique pour les chauve-souris, il contraint ce soir là sa mère et son père d'accepter de quitter une pièce de théâtre, les menant ainsi tout droit dans la ruelle où ils allaient perdre la vie), celui qui n'est encore qu'un enfant est désormais élevé par le majordome et homme de confiance des Wayne, Alfred Pennyworth (excellent Michael Caine). Lorsque quatorze ans plus tard, Bruce apprend que bientôt sera libéré l'homme qui a tué ses parents, il se rend au tribunal pour se faire justice lui-même et ainsi empêcher le criminel de recouvrer la liberté. Sermonné par son amie d'enfance Rachel Dawes (Katie Holmes), il s’exile en Asie où il vit de larcins avant d'être jeté en prison. Là-bas, il tente de survivre et se bat constamment contre certains de ses co-détenus. Mais un jour, il rencontre un individu du nom de Henri Ducart qui se charge alors de le prendre sous son aile et de le former afin de l'intégrer à ''La Ligue des Ombres'' dirigée par un certain Ra's Al Ghul. Lorsque vient le jour pour Bruce de prouver sa fidélité aux membres de la ligue, en désaccord total avec ses ambitions, il trahit Ra's Al Ghul, provoquant son décès et laissant pour mort Henri Ducart. Bruce quitte ainsi cette terre qui l'a accueilli durant un temps indéterminé, et retourne à Gotham afin de remettre de l'ordre dans une ville qui désormais est en proie à la violence et la corruption. C'est là-bas qu'il va notamment retrouver l'inspecteur Jim Gordon qui s'était occupé de l'affaire concernant le meurtre de ses parents, Lucius Fox, un inventeur de génie travaillant dans les sous-sols de l'empire Wayne, mais également Carmine Falcone, un truand qui a depuis toute ces années assis son pouvoir sur la ville...

Batman Begins évoque donc la naissance du mythe de l'homme-chauve-souris avec une classe folle. Christopher Nolan réunit un casting en béton qui, parmi les interprètes déjà cité plus haut compte également dans ses rangs, Liam Neeson (Henri Ducard / Ra's al Ghul), Gary Oldman (Jim Gordon), Morgan Freeman (Lucius Fox), Rutger Hauer ou encore Cillian Murphy dans le rôle de l'infâme docteur Crane doublé du terrifiant Épouvantail. En comparaison de la majorité des films centrant leur intrigue autour d'un ou de plusieurs héros au pouvoirs plus ou moins surnaturels, Bruce Wayne/Batman profite de l'ingéniosité du département expérimental de la société dirigée par le passé par son propre père. En effet, sans son accoutrement, Batman n'est qu'un homme comme tout le monde qui ne peut compter que sur ses muscles pour se sortir de situations périlleuses (la scène de la poutre dans la demeure des Wayne en feu). Ce qui différencie également Batman Begins des autres productions du genre, c'est la noirceur de son propos. Dans une ville pas ou peu éloignée technologiquement de ce que nous connaissons déjà, Christopher Nolan dépeint un univers pessimiste, violent, désagrégé et nocturne où la pluie tombe presque sans cesse. C'est dans cet univers extrêmement sombre que Batman va s'employer à remettre de l'ordre en ne combattant non pas UN ennemi, mais plusieurs.

Dire que Batman Begins est une franche réussite serait un euphémisme. En réalité, le film de Christopher Nolan est l'un des tout meilleurs du genre. Entre séquences de bravoure, effets-spéciaux remarquable mais jamais tape-à-l’œil, sous-intrigues fascinantes et interprétation magistrale de la part d'un casting de première classe, Batman Begins offre au spectateur, plus qu'un film de super-héros. Il s'invite dans le néo-polar, dans l'espionnage (la découverte des futurs ''gadgets'' dont se servira Batman rappelle furieusement les séquences dans lesquelles James Bond fait connaissance avec ses futures armes dans chaque épisode de la franchise), dans le drame également, avec la mort des parents de Bruce ou lorsque la demeure familiale part en fumée (deux séquences véritablement poignantes) et s'octroie même quelques passages humoristiques (la couse-poursuite en batmobile sur les toits et dans les rues sombres de Gotham) bienvenus dans ce cadre parfois éminemment austère en regard des productions du genre qui parfois s'avèrent outrageusement colorées. L’œuvre de Christopher Nolan est sans conteste un ''blockbusters''. Mais pas de ces grosses machines à fric sans âme qui n'existent que pour attirer les billets verts. Non, Batman Begins est profond, touchant, divertissant et finalement sobre vu le contexte. Une merveille... Un chef-d’œuvre... qui connaîtra deux suites, en 2008 ainsi qu'en 2012. Mais ça, c'est une autre histoire...

vendredi 12 avril 2019

Blade Runner de Ridley Scott (1982) - ★★★★★★★☆☆☆



C'est à une cérémonie d'un genre un peu particulier à laquelle je m'apprête à assister. Quelques mots pour exprimer mon engouement face à l'idée de redécouvrir Blade Runner de Ridley Scott quelque trois décennies après ma première expérience. Autant dire que je suis fébrile car j'en avais conservé jusqu'ici un souvenir mitigé que je n'ai jamais pu expliquer. Maintenant que la maturité me colle à la peau depuis quelques années, il est temps de me lancer à nouveau dans cette adaptation du roman Les androïdes rêvent-ils de moutons électriques ? de l'écrivain américain spécialiste de la science-fiction, Philip K. Dick. Voyage au pays des ''Réplicants'', dans un Los Angeles étouffant, en 2019. Une visite guidée orchestrée par l'un des plus grands cinéastes américains, notamment interprétée par Harrison Ford, Rutger Hauer et Sean Young, et mise en musique par le compositeur grec Vangelis. Générique...

Nous sommes en 2019, et si le Los Angeles décrit par Ridley Scott ne ressemble pas tout à fait à celui que nous connaissons, il s'en rapproche pourtant dangereusement. Le quartier de Chinatown de New York semble à ce jour avoir traversé de part en part les États-Unis et avoir étendu son territoire jusqu'à Los Angeles donc, théâtre d'un récit bien moins complexe que dans mes souvenirs. Alors qu'un certain nombre de versions du film ont vu le jour depuis la sortie de la première en 1982, il s'agit ici du Director's Cut de Ridley Scott dans laquelle les voix off ont disparu, donnant au long-métrage un caractère beaucoup plus sombre tandis que le récit se clôt sur une fin beaucoup moins optimiste et laissant le champ libre au spectateur qui peut à loisir supposer du destin qui s'offre alors aux personnages de Rick Deckard (le Blade Runner du titre incarné par l'acteur Harrison Ford) et Rachel (Sean Young). L'univers de Blade Runner est noir, plongé dans une nuit perpétuelle et des pluies répétées qui s'invitent parfois à l'intérieur même des habitations, donnant ainsi un cachet visuel parfois similaire à l'un des autres grands films de science-fiction de Ridley Scott, Alien, le Huitième Passager sorti trois ans auparavant...

Aussi bien film de science-fiction, que d'amour et d'action, le troisième long-métrage de Ridley Scott propose une relecture personnelle de l'ouvrage de Philip K. Dick. Très sensiblement différent du matériaux de base, l’œuvre de Ridley Scott est souvent contemplative et parcourue de fulgurants visuels. A ce titre, les effets-spéciaux demeurent même à ce jour, d'une très grande qualité.. Dans un Los Angeles surpeuplé, enfumé, dans lequel les symboles venus d'Asie sont très présents (vendeurs de rue spécialisés dans la cuisine chinoise, panneaux publicitaires vidéos gigantesques projetés sur la façade de certains immeubles, ballons dirigeables, etc...), voitures volantes et autres effets-spéciaux saisissants, Rick Deckard a pour mission d'éliminer quatre ''réplicants'' de modèle Nexus-6 fabriqués par l'entreprise ''Tyrell Corporation'' . Des individus créés à partir de l'ADN humain dont la mort est programmée après quatre années d'existence et qui ont commis une série d'infractions. Leon, Pris, Zhora et leur chef Roy Batty (incarné par l'inquiétant Rutger Hauer) sont relativement dangereux. Mais alors que Rick Deckard est contraint de les retrouver puis de les éliminer, Roy Batty et ses trois compagnons, eux, ne désirent qu'une seule chose : que leur existence soit prolongée. C'est ainsi qu'ils vont tenter de remonter jusqu'à leur créateur, le fondateur même de la ''Tyrell Corporation''. Mais alors que Leon et Zhora sont abattus, Roy Batty et Pris se rendent chez Sebastian, un proche du docteur Eldon Tyrell afin de s'infiltrer au sommet de la tour ''Tyrell''...

L'une des questions que se pose le spectateur en découvrant l'univers adapté par Ridley Scott sur grand écran est l'origine du héros qu'un élément fondamental laisse supposer faire partie lui-même des ''réplicants''. Harrison Ford campe un flic dans une sorte de Néo-Western futuriste dans lequel les combats atteignent leur point culminant lors d'un final extraordinaire entre le héros et Roy Batty. Rutger Hauer y offre l'une de ses plus fameuses interprétations tandis que Sean Young et Daryl Hannah y déversent un flot de sensualité/sexualité particulièrement troublant accentué par la partition musicale de Vangelis. Pourtant, on peut se demander dans quelle mesure le film de Ridley Scott n'usurpe pas son titre de chef-d’œuvre de la science-fiction. Car en effet, du récit de Philip K. Dick, le cinéaste a beau réaliser une œuvre visuellement stupéfiante et bien interprétée, le scénario demeure cependant relativement faible, du moins dans cette version datant de 1992 (il en existe sept au total !!!). Un bon film de science-fiction, certes, mais certainement pas le meilleur du lot...

jeudi 9 novembre 2017

Split Second de Tony Maylam et Ian Sharp (1992) - ★★★★★★☆☆☆☆



Dix ans tout rond après la sortie du Blade Runner de Ridley Scott, les cinéastes Tony Maylam et Ian Sharp sortent en duo le film d'action, policier, d'épouvante et de science-fiction (rien que ça!) Split Second. Un long-métrage dont l'ambiance rappellera inévitablement aux amateurs de science-fiction celle du classique de Ridley Scott. Londres a remplacé Los Angeles et l'intrigue ne se situe pas dans un lointain futur (Blade Runner datait de 1982 et situait sont époque, en 2019) mais en 2008. Les deux cinéastes y prévoient donc un réchauffement de la planète tel que les eaux de la capitale anglaise sont montées de plusieurs niveaux. C'est dans ce triste décor, sombre, ressemblant parfois un vaste champ de ruine qu'enquête Harley Stone, passionné de motos (devinez de quelle marque), flic de métier, qui depuis la mort de son ancien coéquipier est obsédé à l'idée de retrouver celui qui en est responsable. Imposé par son supérieur, ce flic décidément hors du commun va désormais devoir travailler en compagnie de Dick Durkin, une toute nouvelle recrue.

C'est à partir d'un scénario écrit par le producteur et scénariste Gary Scott Thompson (lequel a écrit ceux de Hollow Man de Paul Verhoeven et des deux premiers volets de la saga Fast and Furious respectivement réalisés par Rob Cohen et John Singleton) que le duo réalise un film qui n'atteindra jamais les hautes sphères de la science-fiction tout en conservant tout de même un certain charme du à ses allures de nanar. Car effectivement, Split Second possède presque tous les éléments lui conférant ce titre. Déjà, les décors, inspirés des œuvres de science-fiction les plus ténébreuses sans jamais les égaler. Presque un rip-off dans son genre, d'autant plus qu'en fouillant la bête, on pourra éventuellement comparer une fois encore le film de Tony Maylam et Ian Sharp à un autre classique, lui aussi signé Ridley Scott : Alien, le Huitième Passager.
Si Ian Sharp est l'auteur d'une dizaine de téléfilms et d'épisodes de séries télévisées, il n'a apparemment réalisé que quatre longs-métrages pour le cinéma. Tony Maylam, lui, est surtout connu chez nous pour avoir réalisé en 1981 l'un des plus fameux slashers de l'histoire du genre avec The Burning (Carnage) dont les excellents effets-spéciaux étaient assurés par le maître en la matière, Tom Savini. C'est ainsi donc que les deux britanniques se retrouvent sur le tournage de Split Second en 1992. Une série B avec tout ce qu'elle comporte de bon et de mauvais. Une bonne dose d'action, un duo efficace (c'est d'ailleurs lorsque le nouveau coéquipier du héros débarque que le film devient véritablement intéressant), un séduisant personnage féminin que l'on aurait aimé un peu plus... dévêtue. Mais également des décors plutôt tristes. Qui confèrent parfois à l'ensemble les allures d'un film pour la télévision.

Le rôle principal, les deux cinéastes le confient à Rutger Hauer (Hitcher, Les Rescapés de Sobibor)qui, justement, interprétait l'un des rôles importants de Blade Runner. L'acteur en fait des tonnes. Dans un rôle de flic surarmé, un brin psychotique. Obsédé. Face au jeune Neil Duncan. La nouvelle recrue, c'est lui. Un peu maladroit, il tente par tous les moyens de se faite accepter par Harley Stone. Mais l'emploie de la psychologie n'étant pas le fort de ce dernier, on appréciera le changement d'attitude de Dick Durkin. Au contact du vieux loup, il changera de méthodes et d'accoutrement. Assez amusant dans l'ensemble, le duo fonctionne enfin, et le film également. Quant à la touche de féminité, c'est la séduisante actrice anglo-canadienne Kim Cattral (Police Académy, Le Bûcher des Vanités, Star Trek 6 : Terre Inconnue) qui l'apporte. Une présence qui fait du bien dans un monde où la faune nocturne, particulièrement bigarrée, inquiète tout de même sur le devenir de l'humanité.

Outre les genres cités plus haut, le film ne s'embarrasse pas de la moindre cohésion entre les divers thématiques abordées et mélange ainsi, enquête policière, créature monstrueuse, meurtres en série, rituels sataniques, et croyez-le ou non, l'émulsion fonctionne plutôt bien. Si le monstre demeure plus drôle que véritablement effrayant (les occasions de sursauter manquent à l'appel), on appréciera avant tout le duo antinomique formé par Rutger Hauer et Neil Duncan. Un couple à l'écran qui rappellera forcément à beaucoup d'entre nous, celui que formèrent au cinéma les acteurs Mel Gibson et Danny Glover dans la série de films L'Arme Fatale...

jeudi 23 juin 2016

Spetters de Paul Verhoeven (1980)



A Rotterdam, Rien, Hans et Eef rêvent d'ascension. Les deux premiers sont charpentiers et travaillent pour le compte du père de Hans tandis que Eef travaille, lui, comme garagiste. Tous les trois sont passionnés de moto-cross et supporters du champion hollandais de la discipline, Gerrit Witkamp (Rutger Hauer) que Rien espère pouvoir un jour affronter sur les pistes. Un jour, lors d'une compétition locale animée par le reporter Frans Henkhof, et alors que Rien vient de remporter la victoire, lui et ses deux compagnons font la connaissance de Fientje qui en compagnie de son frère tient une baraque à frites.
Mais la belle en a assez de vendre des croquettes et des saucisses et rêve d'aventure et d'argent. C'est ainsi qu'elle commence à voir de plus en plus Rien alors qu'il est lui-même fiancé à Maya, Fientje voyant une opportunité financière à fréquenter celui qui déjà est considérer comme un futur grand champion de moto-cross. Eef et Hans essaient de s'accaparer l'attention de Fientje mais celle-ci s'accroche à Rien au grand désarroi de Maya. La vendeuse de frites obtient auprès du reporter Frans Henkhof un contrat d'exclusivité qui rapporte une jolie somme d'argent à Rien qui, de plus, lui permet d'être sponsorisé par une grande marque de motos.

Au guidon de leur tout nouvel engin, Hans et lui partent sur les routes les essayer mais un drame survient : Rien est éjecté de la route par un conducteur de voiture imprudent et percute une borne en béton. Le voici désormais paralysé des deux jambes et incapable de se déplacer sans fauteuil roulant. Lors d'une visite à l’hôpital effectuée par Fientje, Rien demande à la jeune femme de ne plus venir le voir. Attristée, celle-ci n'en demeure pas moins convaincue qu'il lui faut changer de vie, quitte à aller voir ailleurs. Et pourquoi pas auprès de l'un des deux amis de Rien...
Pour son cinquième film de sa période hollandaise, le cinéaste Paul Verhoeven réalise un film coup de poing qui sous ses allures de chronique adolescente cache une œuvre parfois très crue(lle), cyniquement drôle (à titre d'exemple : à sa sortie de l’hôpital, Rien se voit offrir un fauteuil roulant, rappelant sa passion pour la moto), et très critique envers la religion et la famille.

« C'est une salope, comme les putains de Babylone... »

Dans une moindre mesure, l'actrice Renée Soutendijk, qui campera plus tard la veuve noir de De Vierde Man, s’immisce déjà dans la vie de nos personnages avec la ferme intention de les « sucer » jusqu'à la moelle. Elle vampirise en effet de ses atours les trois jeunes hommes (véritables gamins qui pour s'octroyer les faveurs de la belle n'hésitent pas à s'adonner à un concours de bites). Une putain comme éructé par le père bigot de Eef (Toon Agterberg) qui passera de l'un à l'autre sans la moindre moralité. Le père de Eef justement... Un être violent, qui prêche la bonne parole tout en battant son fils au grenier. Un fils qui sous la ceinture demeure aussi mou qu'un escargot et s'en prend avec virulence aux homosexuels. Spetters ne serait-il pas une œuvre homophobe et le personnage de Eef son reflet le plus radical ? A moins que ce comportement ne soit consécutif à une identité sexuelle mal assumée ?

Le film de Paul Verhoeven est donc particulièrement cru. Et même cruel. Cru parce qu'il n'hésite pas à montrer des pénis en gros plan, et notamment lors d'une fellation et d'un traumatisant viol homosexuel. Cruel parce qu'il s'attaque à trois jeunes gens, s'ils ne sont pas tout à fait irréprochables en fonction de l'angle que l'on décide de choisir ici, ne méritent sans doute pas le sort qui leur est destiné. Aux commandes du scénario, Gerard Soeteman, encore et toujours lui. La musique cette fois-ci a été confiée à Ton Scherpenzeel. Alors qu'il est sorti aux Pays-Bas en 1980, les spectateurs français ont dû patienter plus de vingt ans pour pouvoir officiellement le découvrir... Il s'agit ici de l'une des œuvres les plus radicales du cinéaste. A noter, la présence discrète du duo formé par Rutger Hauer et Jeroen Krabbe dans l'oeuvre précédente du cinéaste hollandais, Soldaat van Oranje. Spetters est un très bon film, l'avant dernier de sa période hollandaise...

mercredi 22 juin 2016

Soldaat van Oranje de Paul Verhoeven (1977)



Alors que la Seconde Guerre Mondiale va bientôt frapper aux portes de l'Europe, les étudiants Erik Lanshof, Guus Le Jeune, Nico, Alex, Jan et Robby font connaissance lors d'un traditionnel bizutage. Une amitié nait entre ces six jeunes hommes mais la guerre va bientôt changer leur existence. L'Allemagne nazie prend possession du territoire hollandais et Erik et ses amis doivent désormais choisir leur camp. Si certains ont pris la décision de servir leur pays en résistant à l'envahisseur, d'autres vont opter pour la collaboration.
Alors que les juifs sont chassés du pays et envoyés en Pologne où leurs chances de survie sont maigres, Erik offre à son ami Jan l'occasion de fuir vers l'Angleterre à bord d'un hydravion. Mais rien ne se passe comme prévu pour ce boxeur amateur qui est alors arrêté puis interrogé par la Gestapo.

Si Erik a choisit de servir son pays, aidé de son plus fidèle compagnon Guus, et d'Alex, Nico, lui, fils d'une mère allemande, choisit volontairement le camp adverse. Robby, accepte de collaborer avec les allemands non pas par choix mais par contrainte, sa fiancée Esther étant juive elle-même. Malgré les divergences de choix de ces six amis, leur amitié et leur complicité demeurera intacte. Jusqu'à un certain point...

Quatrième long-métrage du cinéaste Hollandais Paul Verhoeven, Soldaat van Oranje, n'est rien de moins qu'un très grand film. Un chef-d’œuvre qui aborde la Seconde Guerre Mondiale sous un angle de vue sensiblement différent puisqu'ici c'est la participation des Pays-Bas à l'événement qui est décrite. La photographie a cette fois-ci été confiée à l'allemand Jost Vacano, Jan de Bont quittant pour un temps le navire (il retrouvera Paul Verhoeven dès 1983 avec l'excellent De Vierde man). On retrouve aux commandes du scénario l'éternel Gerard Soeteman qui aux côtés du cinéaste adapte ici dans l'ouvrage autobiographique d'Erik Hazelhoff, Soldaat van Oranje '40-'45, le récit réel vécu par l'écrivain lui-même.

Le compositeur Rogier Van Oterloo est une fois de plus l'auteur de la superbe bande originale qui accompagne Soldaat van Oranje. Si Rutger Hauer est bien l'interprète principal (et magnifique) de cette œuvre judicieusement décrite comme un film de guerre épique, il ne faut surtout pas omettre l'interprétation des actrices et acteurs qui l'accompagnent. De Derek de Lint à Belinda Meuldijk en passant par Eddy Habbema, Lex Van Delden, Edward Fox, Susan Penhaligon ou Huib Rooymans, tous font un travail magnifique. Sans oublier évidemment l'acteur Jeroen Krabbé dont il s'agit ici de la toute première collaboration avec Paul Verhoeven (on le verra par la suite dans les très controversés Spetters et surtout dans le rôle principal de De Vierde Man). Le film coutera à la production environ cinq millions de florins mais demeurera le plus grand succès de l'année 1977 aux Pays-Bas puisqu'il fera plus d'un million et demi d'entrées dans son pays d'origine.

Après avoir foulé les territoires de la prostitution à travers une comédie grivoise et au travers d'un drame social ; après avoir sublimé une très belle histoire d'amour, Paul Verhoeven s'attaque donc pour la toute première fois à un chantier impressionnant. Un film de guerre, mais pas seulement. Un film sur l'amitié, la seule, la vraie, de celle qui ne se défait pas même lorsque des choix cruciaux font tout pour la mettre en péril. On y découvre ainsi toute l'horreur d'une guerre abominable. Tortures, interrogatoires, mais également collaboration, et fort heureusement, héroïsme, bravoure et témérité. Deux heures trente. Cent quarante minutes d'un bonheur exquis. De ces œuvres qui vous affublent d'une banane extraordinaire. Traité avec beaucoup de pudeur et interprété par d'immenses interprètes, Soldaat van Oranje sait distiller, au delà de l'action inhérente à ce genre d'ouvrage, une émotion véritablement palpable et un humour qui fait un bien immense. Soldaat van Oranje est une œuvre qui vit et respire. Derrière les agissements de l'occupant se cache également un profond message : l'homme dans toute sa splendeur et son humanité. Je le répète : Soldaat van Oranje est un très grand film, un chef-d’œuvre...

mardi 21 juin 2016

Keetje Tippel de Paul Verhoeven (1975)



Embarquée dans la soute d'un bateau en compagnie de ses parents et de ses frères et sœurs, la jeune Keetje Tippel et les siens ont quitté Frise pour les faubourgs d'Amsterdam où ils comptent bien réussir leur vie et devenir riche. Mais leur désillusion est grande lorsqu'ils constatent que la maison qui leur a été promise n'est qu'un taudis insalubre, investit par les rats et prenant l'eau les jours de pluie. Un type de l'assistance propose cependant au père de Keetje de travailler dans une écurie. Quant à Keetje, il lui offre un travail de teinturière mais les choses se compliquent lorsque la jeune femme s'en prend vivement à l'une de ses collègues dont elle enfonce le visage dans un bain d'acide. Elle est renvoyée sur le champ mais ne tarde pas à retrouver du travail auprès d'un chapelier.

Un jour, alors qu'elle et ses patrons partent vendre dans un orphelinat le fruit de leur labeur, Keetje y aperçoit sa jeune sœur Mina entièrement nue en compagnie d'autre femmes. Keetje comprend qu'elle n'a pas mis les pieds dans un orphelinat mais dans un bordel où travaille Mina. Invitée à proposer elle-même ses services auprès d'un vieux dégoûtant, Keetje met un pied dans le monde de la prostitution. Et comme la jeune femme en a marre de la précarité dans laquelle elle vit, elle va peu à peu plonger et faire des passes. C'est lors de l'une d'entre elles qu'elle fait la connaissance d'Hugo, un homme charmant et apparemment riche qui va la prendre sous sa coupe. Mais alors que Keetje rêve de grandeur, elle déchante très vite lorsqu'elle se rend compte que sa relation avec Hugo risque d'être éphémère...

Troisième long-métrage du cinéaste hollandais Paul Verhoeven, Keetje Tippel est aussi le premier en « costumes ». En effet, le récit se situe au dix-neuvième siècle dans un faubourg d'Amsterdam aux allures de Whitechapel. Des ruelles sombres, enfumées, et l'ombre de Keetje Tipper, jeune fille issue d'une famille pauvre qui voudrait s'en sortir. Pour ce troisième film, on retrouve le quintet de l’œuvre précédente, Turks Fruit. Aux côtés de Paul Verhoeven, le scénariste Gerard Soeteman, le photographe Jan de Bont, l'acteur Rutger Hauer et l'actrice Monique van de Ven dans le rôle de Keetje Tippel.

On est très vite embarqué dans ce biopic inspiré d'un ouvrage autobiographique de l'écrivain Neel Doff qui vécut elle-même dans une pauvreté extrême avant de s'en extraire en posant pour des peintres belges de renom. Paul Verhoeven décrit un faubourg crasseux, envahit par la vermine, contrastant étonnamment avec les quartiers marchands d'une ville où expansion et faillite cohabitent. Le travail remarquable de Jan de Bont (alors compagnon de l'actrice principale) donne lieu à des images parfois magnifiques. Alors que Paul Verhoeven s'apprête à tourner une fresque de très grande ampleur, le budget, pourtant très important pour l'époque l'oblige à revoir ses ambitions à la baisse. Il y décrit trois étapes dans l'existence de son héroïne. Tout d'abord la pauvreté, qu'elle est pour l'instant forcée d'accepter. Un famille nombreuse, une demeure qui tombe en ruine, parfois noyée sous les eaux (un chiot y mourra noyé), et surtout, une sœur, Mina, qui mène la vie dure aux siens, leur imposant tous ses caprices puisqu'elle est la seul à faire véritablement vivre sa famille en vendant son corps. Un contraste saisissant entre cette dernière, pas vraiment jolie, véritable garce (elle se torche les fesses à l'aide d'un ouvrage de Jules Verne appartenant à sa sœur) et Keetje, encore pure et vierge. Ensuite, c'est pour cette dernière, la découverte de la belle vie. Les jolies robes, la nourriture à volonté, mais aussi et surtout les désillusions. Ce qui l’amènera à choisir un camp mitoyen. Celui des révolutionnaires dont la voix gronde jusqu'à l'affrontement final. Elle quitte le confort des bras d'Hugo dont elle n'a pas grand chose à attendre de toute manière, et évite le retour vers les siens, et donc la pauvreté.

Dans son désir de s'accaparer une existence différente faite de dentelles et de cuillères en argent, la jeune Keetje Tippet dont la fortune demeure l'unique but (elle ne cesse d'en parler, même auprès de ses nouveaux « tuteurs » qui veillent sur son bien être) vampirise littéralement le seul qui peut encore la sortir de sa condition. Keetje Tippel est une belle réussite mais qui fait presque regretter que Paul Verhoeven n'ait pu aller au bout de ses ambitions. Comme pour Turks Fruit, c'est une fois encore le compositeur Rogier van Otterloo qui est aux commandes de la partition musicale. Quand au couple formé un instant par Rutger Hauer et Monique van de Ven, s'il est parfaitement interprété, il demeure bien différent de celui du film précédent dans lequel l'amour transpirait véritablement à chaque plan quant ici, l'intérêt prévaut sur les sentiments. Une belle réussite...

lundi 20 juin 2016

Turks Fruit de Paul Verhoeven (1973)



Deuxième long-métrage de la période hollandaise du cinéaste Paul Verhoeven, Turks Fruit est sans aucun doute l'un de ses plus réussis. Une histoire d'amour émouvante et fantasque évoquée de manière aussi forte, violente, passionnée et crue que l'aurait sans doute abordée le cinéaste d'origine polonaise Andrzej Zulawski. Un récit bouleversant magnifié par la musique de Rogier Van Oterloo. Paul Verhoeven et son scénariste attitré depuis ses débuts, Gerard Soeteman, rêvent depuis toujours d'adapter l’œuvre de l'un des plus grands écrivains hollandais d'après-guerre, Jan Wolkers.

Tout commence par un aperçu de l'existence au temps présent d'Eric Vonk, sculpteur génial, créatif, impulsif, mais également narcissique, dominateur, et comme l'affirmera plus tard celle qu'il aime à la folie, très égoïste. Pour comprendre ce qui l'a poussé à détruire tout ce qu'il a créé à l'image d'Olga, son épouse, son amante, et sa muse, à laisser pourrir ce dernier repas qu'il avait composé pour elle, laissant les vers investir la viande décomposée, à coucher avec toutes les femmes qu'il croise sans jamais ressentir la moindre empathie pour l'une ou l'autre, le cinéaste hollandais remonte le fil de l'histoire de ce couple hors norme.

D'un côté, donc, l'artiste Eric. De l'autre la jeune et jolie Olga. Fille d'un couple de propriétaires d'un magasin bourgeois. La rencontre entre les futurs amants, puis, les futurs mariés est à l'image de l'urgence dans laquelle ils vont vivre leur passion : alors même qu'il fait du stop, Olga prend à bord de sa voiture Eric qui n'est encore pour elle qu'un inconnu. Moins d'une demi-heure plus tard, il a déjà glissé sa main entre les jambes de la jeune femme naturellement rousse et lui a fait l'amour sur la banquette arrière. Moins d'une heure après, les voilà déjà tous deux victimes d'un accident de la route. Ensanglanté, Eric porte le corps sans vie d'Olga, elle aussi le visage et les habits recouvert de sang. Quelque part, ce mélange des fluides est le symbole d'une union qui promet d'être éternelle. Comme l'on échange son sang lors de rituels qui finalisent un pacte. Des symboles, le film en compte beaucoup, le premier faisant partie des plus marquant puisqu'au moment de connaître l'orgasme entre les cuisses d'Olga, Eric déclenche innocemment le liquide de nettoyage du pare-brise, donnant l'illusion de l'éjaculation qu'il est lui-même en train de vivre.

Turks Fruit est cru, oui, mais dans la passion. Il n'y a rien de véritablement dégueulasse dans cette œuvre dont l'aspect parfois graphiquement agressif en a incommodé certains lors de sa sortie. En parlant de fluides, le film semble avoir une prédispositions pour tous ceux qu'exsude le corps humain. Qu'il s'agisse de sang, de pisse, de merde, de sperme ou de vomi, tout y passe. Mais Paul Verhoeven ne se contente pas d'un message scatologique. Il en évite la radicalité en immisçant dans son histoire d'amour, des thématiques terrifiantes qui à l'image de la maladie et de l'amour achèvent de nous convaincre que l'on est bien là face à une œuvre complexe et non pas seulement devant une romance à l'eau de rose. Le personnage d'Olga apparaît d'abord quelque peu artificiel face à la personnalité d'Eric. Pourtant, au fil de l'aventure, on note une progression dans son comportement et sa personnalité. Des conflits intérieurs involontairement mis à nu par l’immature Eric qui apprend de la bouche de celle qu'il aime toute l'horreur des propos qu'a pu tenir la mère d'Olga lorsqu'il a fallut l'amputer d'un sein. Ou bien, pire encore, et alors qu'elle l'a abandonné pour un autre, on assiste au retour de la jeune femme, atteinte à son tour d'un mal incurable, de ceux qu'elle a tant redouté toute sa vie, épaulée jusqu'à la fin par un Eric toujours aussi follement amoureux de sa femme qu'elle que fussent les conséquence physiques et comportementales liées à la maladie. L'amour, le vrai...

Turks Fruit est loin du film vulgaire qu'il a l'air d'être. En réalité, il s'agit d'une magnifique histoire d'amour liant un homme et une femme jusqu'aux confins de la maladie et de la mort. Outre la présence de Gerard Soeteman en tant que scénariste, on retrouve de nouveau à la photographie, Jan de Bont, qui tomba sous le charme de l'actrice Monique van de Ven qui interprète Olga durant le tournage. Quant au personnage d'Eric, son interprète est l'acteur Hollandais Rutger Hauer qui après Turks Fruit participera ensuite à quatre autres longs-métrages de Paul Verhoeven...

jeudi 25 octobre 2012

Hitcher de Robert Harmon (1986)

Jim Halsey parcourt les États-Unis afin de convoyer une voiture jusqu'à San Diego en Californie. En pleine nuit, alors qu'une tempête fait rage, il s'arrête au bort de la route et accepte de prendre en stop John Ryder. Lorsque Jim lui demande où il veut se rendre, celui-reste silencieux. Alors que la voiture dépasse un véhicule garé au bord de l'autoroute, Jim tente de ralentir mais John l'en empêche. Lorsque le jeune homme demande à l'auto-stoppeur les raisons de son comportement, ce dernier affirme avoir tué le propriétaire de la voiture. John joue avec son hôte un jeu pervers, mais Jim parvient à se débarrasser de son encombrant invité.

Le lendemain matin, et alors qu'il roule tranquillement, Jim laisse passer une voiture familiale avec à son bord un couple, leurs enfants et... John. Tentant d'avertir les propriétaire du véhicule qu'ils ont embarqué un dingue, Jim est victime d'un accident. Lorsqu'il retrouve tous ses sens, il reprend la route et tombe nez à nez avec la voiture familiale, stoppée sur le bas côté de la route, avec à l'intérieur, les cadavres des propriétaires. Jim fuit la scène de crime et roule à vive allure jusqu'à un restaurant situé au milieu de nulle part et tenu par la jeune Nash. L'enseigne n'est pas encore ouverte mais il supplie la jeune femme, qui accepte de le laisser utiliser le téléphone. Une fois la police avertie, Nash offre à Jim un repas à l'intérieur duquel il trouve un doigt humain. Prenant la fuite, il sort du restaurant au moment même où la police débarque. Mis à terre et fouillé, le couteau dont s'est servi John pour commettre ses méfaits est découvert sur lui.
Jim est alors, menotté, arrêté, puis emmené au poste de police. Une fois là-bas, il est interrogé par le sergent Starr. Devant le refus de Jim d'avouer être le responsable des meurtres, Jim est enfermé dans une cellule. Le jeune homme s'endort mais, lorsqu'il se réveille plus tard, il constate que la porte de sa cellule est ouverte et que les agents de police présents au poste ont tous été tués...

Hitcher est la première œuvre de Robert Harmon en tant que réalisateur. Après avoir tourné une dizaine de films entre 1986 et 2004, Harmon semble s'être cantonné depuis dans la réalisation de téléfilms pour la télévision. C. Thomas Howell, avant de jouer le rôle de Jim Halsey, interpréta celui de Tyler dans E.T. L'Extra-Terrestre de Steven Spielberg et de Ponyboy Curtis dans Outsiders de Francis Ford Coppola. Quand à Rutger Hauer et Jennifer Jason Leigh, ce n'est pas la première fois qu'ils jouent ensemble puisqu'ils se sont déjà croisés sur le tournage de La Chair Et Le Sang de Paul Verhoeven.

Le film propose un ingénieux mélange de thriller, de suspens et d'épouvante. Concernant cette dernière, elle se situe surtout dans la première partie avec une ambiance particulièrement lugubre. Le rythme imposé par Robert Harmon empêche toute lassitude et malgré la répétitivité liée à la quasi-absence de scénario (la banale et infernale course-poursuite entre un bourreau et sa proie), les scènes s'enchainent sur un tempo effréné, parcourues d'instants de violence particulièrement graphiques. Hitcher ne lésine jamais sur les explosions et le sang. Les cadavres s'accumulent autour de Jim, qui passe de victime à suspect sans jamais parvenir à convaincre l'autorité, le spectateur étant seul témoin de son innocence. Le film rappelle étonnamment deux œuvres marquantes des années 70-80. Tout d'abord le Duel de Steven Spielberg et sa course-poursuite située sur une route désespérément abandonnée. Ensuite, le Terminator de James Cameron. En effet, le tueur de Hitcher, à sa manière de revenir sans cesse à la charge sans que rien ne semble pouvoir l'arrêter rappelle l'implacable machine venue du futur pour tuer Sarah Connors. Si le rôle tenu par Rutger Hauer ne dévie pas d'un iota, celui interprété par C. Thomas Howell gagne en assurance. On passera outre certaines invraisemblances comme celle qui voit le tueur parvenir à toujours mettre le grappin sur sa victime et sur cette dernière à vouloir sauver la vie de son prochain au risque de perdre la sienne.
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