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jeudi 5 septembre 2019

Rinne de Takashi Shimizu (2005) - ★★★★★★★★☆☆



Alors que l'on aurait pu légitimement penser qu'après la saga Ringu d'Hideo Nakata, ou bien son extraordinaire Honogurai Mizu no Soko Kara, qu'après celle initiée par Takashi Shimizu dès 2000 sous le titre Ju-On ou après Janghwa, Hongryeon de Kim Jee-woon, le tour d'horizon des films de fantômes japonais était définitivement arrivé à terme, l'année 2005 allait prouver que le genre pouvait encore engendrer une histoire aussi solide qu'originale malgré un genre souvent investi par la J-Horror et auquel le cinéma américain s'était lui-même attaqué dès l'année 2002 avec le remake de Ringu réalisé par le cinéaste Gore Verbinski sous le titre The Ring. Même si évoquer tel ou tel long-métrage comme porte-drapeau d'un cinéma japonais entièrement dévolu aux esprits chevelus, comment ne pas reconnaître qu'à travers Rinne, Takashi Shimizu a sans doute accouché d'un quasi chef-d’œuvre en la matière, renouvelant avec un culot extraordinaire, le thème de la réincarnation tout d'abord, mais aussi ensuite, celui des revenants plus communément évoqués sous le nom de morts-vivants ?

Nombreuses sont donc les histoires de fantômes japonais et parmi elles, plusieurs classiques ont vu le jour. Revenir au beau milieu des années 2000 alors que les États-Unis ont débarqué avec leurs mains sales afin d'enfoncer le clou et vainement montrer à la face du monde qu'ils sont meilleurs que les japonais dans ce domaine, Takashi Shimizu ose le pari insensé de démontrer qu'il demeure l'un des indétrônables rois du genre avec une fois encore, cette même thématique qui a rendu son classique Ju-On célèbre dans le monde. Mais plutôt que de bêtement répéter la même histoire, le cinéaste choisi d'inscrire son récit sous la forme d'une mise en abîme du cinéma. L'héroïne Nagisa Sugiura, formidablement interprétée par l'actrice Yûka, incarne la vedette d'un film en devenir dont l'intrigue tourne autour d'un massacre ayant été réellement perpétré dans un hôtel il y a des années et depuis abandonné. Hasard ou destin gravé dans le marbre, la jeune femme est depuis toute petite victime de cauchemars dans lesquels elle se voit pénétrer un hôtel qui n'est autre que celui où eu lieu le dit massacre. Un édifice dans lequel elle n'a cependant jamais mis les pieds. Mieux : elle se voit offrir le rôle principal de la dernière victime d'un homme qui avant de se suicider laissa derrière lui plus d'une dizaine de cadavres...

C'est sur ce postulat de départ que Takashi Shimizu imagine et met en place un récit d'une maîtrise absolue se situant sur plusieurs plans. D'abord temporels puisque l'héroïne vogue entre passé et présent, ces deux plans finissant même par s'entremêler. Le réalisateur mêle également réalité et fiction tout en se jouant de ces deux aspects de l'intrigue en les nouant de manière à ce que le spectateur ne sache plus trop où se situe la frontière entre l'une et l'autre. Aidé par de discrets et formidables effets-spéciaux, Rinne est une véritable plongée dans un abîme de consciences altérées par l'éventualité d'une existence passée sous d'autres traits en une époque trouble et révolue. Si le film de Takashi Shimizu souffre de quelques longueurs durant un premier temps, le cinéaste parvient à ''accrocher'' le spectateur grâce à l'incroyable alchimie qui s'opère entre les personnages venus du passé et ceux du présent. D'ailleurs, le spectateur connaissant par cœur Ju-On remarquera les similitudes quant à la mise en place d'une conclusion aussi évocatrice et bouleversante que celle de ce véritable classique de la J-Horror. Chaque pas allant dans le sens de la vérité donne lieu à des visions cauchemardesques ahurissantes redéfinissant la thématique même du retour à la vie. L'actrice Yûka est littéralement habitée par son personnage. Une Nagisa Sugiura se mouvant dans deux mondes distincts mais passant de l'un à l'autre par l'entremise d'effets-visuels remarquables. Et que dire de la partition musicale du compositeur japonais Kenji Kawai, vénéneuse, et qui hante chaque couloir de cet hôtel presque digne de trôner aux côtés d'un certain ''Overlook''... ? Si ce n'était certaines longueurs, Rinne pourrait sans conteste prétendre au titre de chef-d’œuvre. En tout état de cause, le film de Takashi Shimizu demeure l'un des meilleurs du genre... A découvrir d'urgence...

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