Le 14 Novembre 2001, Alain Marécaux et son épouse Edith sont arrêtés par la police et leurs enfants séparés et confiés à des familles d'accueil. Lorsqu'il apprend qu'il est accusé de viol sur enfants, l'huissier est abasourdi. Lui qui porte une attention toute particulière aux siens, il ne comprends pas qu'il puisse être le sujet de telles accusations. Il apprend bientôt qu'une dizaine d'autres personnes ont été arrêtées pour les mêmes raisons.
Il est très vite
contacté par Maître Hubert Delarue, avocat et proche collaborateur
de celle qui aurait normalement dû défendre Alain Marécaux. C'est
donc cet homme d'expérience qui va tout tenter pour faire libérer
son innocent client. Mais le combat risque d'être rude car entre la
police qui le pousse à bout afin d'obtenir des aveux et Burgaud, le
jeune et ambitieux juge qui instruit l'affaire, Alain n'est pas sorti
d'affaire.
En effet, Burgaud choisit
de traiter le dossier à charge en ne prenant en compte que les
témoignages des accusateurs Myriam Badaoui, Aurélie Grenon et leurs
compagnons respectifs. Le jeune huissier est incarcéré dans la
prison de Bauvais. Là, il reçoit la visite régulière de sa sœur
et de son avocat.
Lorsque Alain Marécaux
apprend le décès de sa mère, c'est la chute. Son étude ayant des
difficultés, il est obligé de la revendre à un prix dérisoire.
Quand à Édith, sa femme, elle est enfin libérée. Un espoir pour
le condamné qui espère obtenir lui aussi une libération. Mais la
demande de Maître Hubert Delarue est rejetée. De plus, Alain
apprend que sa femme l'a finalement quitté pour un autre homme. N'y
pouvant plus, l'huissier tente de se suicider par voie
médicamenteuse. Et comme il n'y parvient pas, il décide de se
lancer dans une grève de la faim...
Basé sur le livre écrit
par Alain Marécaux lui-même, le scénario s'inspire donc évidemment
de la terrifiante mésaventure qu'une quinzaine de personnes et lui
ont vécu entre 2001 et 2005. Il ne pouvait rien arriver de pire pour
un père respectable que d'être reconnu coupable de pédophilie.
Présumé Coupable
décortique le processus qui mène un homme innocent derrière les
barreaux, ainsi que tout les éléments qui en découlent.
La plupart des gens qui
se sont intéressés à l'affaire d'une oreille distraite n'ont pu
finalement que relever les grandes lignes de cette affaire. L’œuvre
signée Vincent Garenq permet de la découvrir sous un jour nouveau.
En effet, le film s'attarde sur la personnalité exclusive de Alain
Marécaux. Son vécu en prison, l'éloignement de certains de ses
proches, les conséquences sur sa vie professionnelle. La mort de sa
mère surtout. Le départ de son épouse et l'impossibilité pour lui
de revoir ses enfants jusqu'à son acquittement. Mais tout aussi
difficile que la perte de sa mère, ce qui semble avoir le plus
affecté le condamné, c'est la suspicion qui planait au dessus de
lui sur les éventuels attouchements perpétrés sur l'un de ses fils
dont il était accusé.
Philippe Torreton donne
la pleine mesure de son immense talent dans ce difficile rôle. Il
ira jusqu'à perdre plus de vingt kilos pour appuyer la lente agonie
vécue par son personnage lors de la grève de la faim. Wladimir
Yordanoff campe lui un avocat remarquable à tous les égards.
Humanité, soutien et réconfort sont peut-être parmi les éléments
essentiels (outre la présence de la sœur et du père de l'accusé)
qui ont permis à l'huissier de survivre au milieu hostile que
représente la prison. A propos d'hostilité, on reviendra également
sur la performance de Raphaël Ferret qui interprète le rôle du
juge Burgaud. La ressemble et la froideur de ces deux personnages
(réels et fictifs) sont saisissants, et l'on comprend un peu mieux
le piège infernal duquel l'accusé à tort à eut tant de mal à se
dépêtrer.
Présumé Coupable
est donc un excellent film,
témoignage d'une sordide histoire d'erreur judiciaire dans laquelle
beaucoup ont laissé des plumes. Remarquable...
Ainsi que le témoignage des victimes, quelques années plus tard:
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