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samedi 7 septembre 2013

Collection HAXAN FILMS (des débuts prometteurs ... 1993-95)


1993 est l'année des clones. Des suites souvent sans intérêt (Amityville-Darkness) mais heureusement, parfois de bonne qualité (Evil Dead III : L'armée Des Ténèbres). 1993 sonne aussi l'arrivée sur le marché de la VHS d'un nouvel éditeur : HAXAN FILMS. La première fournée est plutôt convaincante même si elle sort très nettement des sentiers battus. Pas de morts-vivants, de vampires ou d'extraterrestres mais plutôt des hommes et des femmes comme nous, victimes de déviances particulièrement marquées.

C'est notamment le cas du héros de Nekromantik, Robert, récupérateur de cadavres qui en compagnie de sa petite amie va pratiquer d'étranges jeux sur un cadavre qu'il a ramené chez eux. Pas de poésie (quoique), beaucoup de détails sordides et une ambiance malsaine couplée à une réalisation amateur et essoufflée donnent à ce curieux objet une atmosphère putride évidente. Ca y est ; les édition HAXAN FILMS sont lancées sur les rails. Et pour ne pas laisser l'impression que Nekromantik n'a été qu'un heureux accident, les deux œuvres qui vont suivre sa sortie vont prouver que l'éditeur a les reins solides et un courage à toutes épreuves. Combat Shock et Incredible Torture Show (deux productions Troma) sont des bandes underground déjà cultes à l'époque, et HAXAN permet aux français de les découvrir enfin en version originale sous-titrée dans la langue de Molière. Le premier est une version gore et beaucoup plus pessimiste du chef-d’œuvre de Martin Scorsese, Taxi Driver. Ici l'on assiste à la longue agonie d'un ancien soldat du Vietnam. Au chômage, marié à une femme laide et père d'un bébé difforme victime de l'agent Orange, Franky et également harcelé par une bande de voyous auxquels il doit de l'argent. Combat Shock est une vision cauchemardesque de l'après-Vietnam et des difficultés de réinsertion dont on été victimes beaucoup de soldats. Drogue, chômage et folie sont le quotidien d'un homme qui peu à peu perd le fil de la réalité et plonge dans un bain de sang. Le film est particulièrement morbide est pessimiste et la fin, à la hauteur de celle du classique de Scorsese. Un monument.
Incredible Torture Show est une farce totalement absurde. Du grand-Guignol saupoudré d'un humour pas toujours très malin. C'est mal interprété, mal réalisé et les décors sont pauvres mais pourtant, ça marche. On a parfois l'impression d'assister aux dérives d'une secte. Du Z pur jus qui permet de passer un agréable moment en compagnie de Sardu, le maître de cérémonie...

1993 se termine, et l'on se demande ce que va bien pouvoir nous servir l'année suivante l'éditeur. Surtout, on espère que le rythme va s’accélérer car avec trois films seulement, la première année à créé une attente interminable. 1994 sera l'occasion pour l'éditeur de proposer cette fois-ci non pas trois films, mais cinq. Sur une année c'est peu, mais la sélection sera de choix avec, pour commencer, deux cassettes consacrées aux courts-métrages sado-masochistes de Richard Kern, réunis sous les titres Hardcore 1 & 2. De petites bandes assez violentes dont l'une restera sans doute comme le sommet dans la carrière du cinéaste : Fingered. Ensuite, place à l'immense Alessandro Jodorowski et son extraordinaire Santa Sangre. Exit l'amateurisme des premières sorties. HAXAN propose une œuvre riche et tentaculaire au cœur de la psyché d'un homme dont l'enfance à été marquée par un drame horrible. Le film est une merveille de construction, colorée, festive et dramatiquement belle. Un sommet dans la collection et un bon moyen de découvrir un cinéaste vraiment à part. Nekromantik 2 vient ensuite contenter les fans du premier d'autant plus que le cinéaste Jörg Buttgereit semble avoir possédé un budget en conséquence. Le film est bien meilleur que le précédent et quelques scènes marquent véritablement les esprits (l'accouplement qui se termine par la décapitation de l'amant et l'étouffante scène durant laquelle la jeune femme découpe le cadavre dans la baignoire). HAXAN soigne ses admirateurs. 
Pas de compromis et que du juteux pour cette seconde année qui se termine par une cassette plutôt inattendu puisqu'il s'agit d'un documentaire consacré à GG Allin, artiste musical aux propos et agissements extrêmes. Les images qui nous sont ici proposées n'ont rien de fictives. Rock 'N' Roll Overdose et un témoignage posthume assez bluffant. On ne reviendra pas ici sur les fantasmes scatologiques du bonhommes ni sur les images qui viennent les appuyer, mais sur le contenu qui permet de se faire une idée très précise d'un homme qui fit plusieurs séjours en HP avant de mourir d'une overdose. On retiendra également cette citation, représentative de cet artiste unique en son genre : "Mon esprit est une mitrailleuse, mon corps les balles et le public, la cible"...

En 1995, la première œuvre à voir le jour sous la houlette d'HAXAN FILMS est l'épouvantable Camp 731. Avec ce film, on atteint le degré ultime dans une collection qui jusqu'à maintenant n'a pas cessé de vouloir choquer. Le film, basé sur des événements réels, est une collection de scènes de tortures absolument gerbantes. Paradoxalement, le film est loin de faire partie des plus sanglants. Pourtant, les horreurs qui y sont étalées sont d'un goût plutôt douteux (la scène du chat jeté en pâture à une armée de rats affamés ou encore l'autopsie pratiquée sur l'enfant). Le Roi Des Morts quand à lui est une sorte de best-of sur le suicide. Heureusement, le film est d'un ennui mortel et les situations peu convaincantes, ce qui amoindri l'effet d'un tel sujet sur les téléspectateurs.

Suivront deux œuvres qui marqueront un léger essoufflement de la collection. La Plante qui aimait les Femmes et La Vie sexuelle de Roméo et Juliette. Deux comédies érotiques qui viennent cependant souffler un air frais sur une série d’œuvres particulièrement nauséeuses. Génération Z vient clore cette nouvelle année avec une série de courts-métrage qui rappelleront le binôme Hardcore 1 & 2 (le réalisateur Nick Zedd étant un proche ami de Richard Kern). Une très belle anthologie underground...


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