Dans un institut
scientifique situé à Toronto au Canada, huit jeunes adultes
acceptent d'être les sujets d'expérimentations visant à analyser
leur comportement sous télépathie. D'abord séparés, deux d'entre
eux vont donner leur accord pour que leur soit prélevé une partie
de leur larynx. Ils vont également être opérés du cerveau. Peu à
peu, des rencontres sont créées afin de mettre en relation
d'éventuels dominant et dominés. Peu à peu, ils vont chacun à
leur tour développer un don télépathique qui va agir sur leur
comportement, et dont le but ultime semble être pour le professeur
Luther Stringfellow, l’annihilation de l'image idéale que
représente l'hétérosexualité, et celle, contrariée, que
représente l'homosexualité. Le désir de Stringfellow étant
d'amener ses sujet à une sorte d'omnisexualité sans tabous.
Mais l'expérience abouti
parfois à des résultats inattendus. Deux sujets vont se suicider et
un troisième va être victime de crises de schizophrénie, mettant
ainsi le reste du groupe en danger...
Ce n'est rien que de dire
que cette première œuvre dont semble fier on auteur est complexe.
Après deux courts-métrages (Transfer et From The Drain),
David Cronenberg réalise en effet un film particulièrement
difficile et qui ouvre de belles perspectives à venir qui
trouveront leur aboutissement dans une filmographie incroyablement
riche et axée sur la génétique (de Frissons jusqu'au
chef-d’œuvre Faux-Semblants). Ici, pas de transformation
des corps. Tout est dans le suggestif. Le cinéaste s'attaque au
cérébral tout comme il le fera plus tard avec son étonnant
Scanners. Stereo est une épreuve sensorielle complexe
pour ses sujets mais aussi pour le spectateur qui se perd facilement
dans les limbes d'un récit qui ne souffre d'aucun décodage, ne
facilitant ainsi jamais la compréhension des messages qui y sont
livrés.
Tourné en noir et blanc,
le film ressemble à s'y méprendre à un documentaire mais ne nous y
trompons pas. Il s'agit bien d'une fiction, interprétée par des
acteurs et actrices amateurs. Les locaux dans lesquels furent tournés
les plans est une université désertée. Un lieu sinistre filmé
sous tous les angles. Drogue, sexe et manipulations sensorielles sont
la base d'une expérience visuelle hors du commun. D'ailleurs, pour
perdre un peu plus son public, David Cronenberg n'y injecte aucun
dialogue et aucune musique. Seule la voix de plusieurs intervenants
(que nous ne verrons jamais) vient briser le silence de cet effrayant
spectacle.
Les termes employés
apparaissent comme des murs infranchissables pour notre
compréhension, et l'on peut soupçonner le cinéaste d'avoir voulu
parodier ces scientifiques qui expliquent à grands renforts de
termes laborieux leur profession. De quoi écœurer les moins
patients et motiver les autres à revoir cette œuvre étrange afin
d'y percer quelque mystère qui serait resté sans réponse.
En faisant l'impasse sur
la complexité du scénario, on ne peut que reconnaître l'art de
Dvid Cronenberg dans la maîtrise de la caméra. Le noir et blanc
est somptueux et les cadrages réussis. Maintenant, doit-on appeler
Stereo un film ou bien s'agit-il là que les prémices
brouillons et prétentieux d'un cinéaste de génie en devenir ?
Chacun y trouvera sans
doute sa réponse personnelle...
bravo lolodelabastoutenbas
RépondreSupprimerj'avoue que j'ai regardé the shining sans avoir eu peur et meme que la fin m'a laissée ....coite =)
bisouilles de moitoutenhaut (mais a droite de la carte apres le stop et la priorité )