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samedi 14 septembre 2013

Le Cycle de la Chair et de L'esprit: Stereo de David Cronenberg (1969)



Dans un institut scientifique situé à Toronto au Canada, huit jeunes adultes acceptent d'être les sujets d'expérimentations visant à analyser leur comportement sous télépathie. D'abord séparés, deux d'entre eux vont donner leur accord pour que leur soit prélevé une partie de leur larynx. Ils vont également être opérés du cerveau. Peu à peu, des rencontres sont créées afin de mettre en relation d'éventuels dominant et dominés. Peu à peu, ils vont chacun à leur tour développer un don télépathique qui va agir sur leur comportement, et dont le but ultime semble être pour le professeur Luther Stringfellow, l’annihilation de l'image idéale que représente l'hétérosexualité, et celle, contrariée, que représente l'homosexualité. Le désir de Stringfellow étant d'amener ses sujet à une sorte d'omnisexualité sans tabous.

Mais l'expérience abouti parfois à des résultats inattendus. Deux sujets vont se suicider et un troisième va être victime de crises de schizophrénie, mettant ainsi le reste du groupe en danger...


Ce n'est rien que de dire que cette première œuvre dont semble fier on auteur est complexe. Après deux courts-métrages (Transfer et From The Drain), David Cronenberg réalise en effet un film particulièrement difficile et qui ouvre de belles perspectives à venir qui trouveront leur aboutissement dans une filmographie incroyablement riche et axée sur la génétique (de Frissons jusqu'au chef-d’œuvre Faux-Semblants). Ici, pas de transformation des corps. Tout est dans le suggestif. Le cinéaste s'attaque au cérébral tout comme il le fera plus tard avec son étonnant Scanners. Stereo est une épreuve sensorielle complexe pour ses sujets mais aussi pour le spectateur qui se perd facilement dans les limbes d'un récit qui ne souffre d'aucun décodage, ne facilitant ainsi jamais la compréhension des messages qui y sont livrés.

Tourné en noir et blanc, le film ressemble à s'y méprendre à un documentaire mais ne nous y trompons pas. Il s'agit bien d'une fiction, interprétée par des acteurs et actrices amateurs. Les locaux dans lesquels furent tournés les plans est une université désertée. Un lieu sinistre filmé sous tous les angles. Drogue, sexe et manipulations sensorielles sont la base d'une expérience visuelle hors du commun. D'ailleurs, pour perdre un peu plus son public, David Cronenberg n'y injecte aucun dialogue et aucune musique. Seule la voix de plusieurs intervenants (que nous ne verrons jamais) vient briser le silence de cet effrayant spectacle.

Les termes employés apparaissent comme des murs infranchissables pour notre compréhension, et l'on peut soupçonner le cinéaste d'avoir voulu parodier ces scientifiques qui expliquent à grands renforts de termes laborieux leur profession. De quoi écœurer les moins patients et motiver les autres à revoir cette œuvre étrange afin d'y percer quelque mystère qui serait resté sans réponse. 

En faisant l'impasse sur la complexité du scénario, on ne peut que reconnaître l'art de Dvid Cronenberg dans la maîtrise de la caméra. Le noir et blanc est somptueux et les cadrages réussis. Maintenant, doit-on appeler Stereo un film ou bien s'agit-il là que les prémices brouillons et prétentieux d'un cinéaste de génie en devenir ?
Chacun y trouvera sans doute sa réponse personnelle...

1 commentaire:

  1. bravo lolodelabastoutenbas
    j'avoue que j'ai regardé the shining sans avoir eu peur et meme que la fin m'a laissée ....coite =)
    bisouilles de moitoutenhaut (mais a droite de la carte apres le stop et la priorité )

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