Lorsque l'on pense
davantage avec son chibre qu'avec son cerveau, voilà ce qui peut
arriver à de jeunes gens venus des quatre coins de la planète pour
des vacances à l'étranger, en Europe et plus précisément en
Slovaquie où les femmes sont belles, chaudes et disposées à
prendre leur pied avec de jeunes touristes américains. Josh, Paxton
et leur nouvel ami, l'islandais Oli, vont l'apprendre à leurs
dépends. Trois ans après avoir donné la nausée aux
hypocondriaques de la planète toute entière avec son gerbant Cabin
fever,
le réalisateur, scénariste et acteur Eli Roth nous convie désormais
à un voyage en terre inconnue. Pas celle de la populaire émission
de télévision éponyme hexagonale qui mettait en scène des
vedettes du cinéma ou de la chanson françaises mais plutôt de
celles dont on ne préfère pas devenir les héros. Premier opus
d'une trilogie qui en compte trois, Hostel
navigue entre le torture-porn et le teen-movie. De ce dernier, le
long-métrage s'impose comme la quintessence de la caricature. Comme
le réalisateur l'a semble-t-il bien compris, le spectateur se fout
royalement de ces jeunes qui ne pensent qu'à forniquer et fumer de
l'herbe et n'attend qu'une seule chose : que le sang de ces
créatures immatures et impudiques coule à flot. Et en la matière,
Hostel se
veut par la suite comme le remède idéal à la sinistrose. Votre
existence est remplie de vide ? Vous ne savez pas quoi faire des
cent prochaines minutes ? Allez donc jeter un œil à ce film
dont certains d'entre vous ne ressortiront peut-être pas indemnes !
Mais quelle bande de petits connards... Exhibant leur statut de
citoyens américains à la sortie d'une boite de nuit dont ils
viennent d'être chassés ou se plaignant de l'absence de sous-titres
lors de la diffusion d'une œuvre propre au pays qu'ils visitent, une
irrépressible envie de voir Josh et Paxton servir de chair à
saucisse à leur futurs tortionnaires et de les voir se faire
durement frapper, dépecer, découper en morceaux et être réduits à
l'état de cendres dans un four crématoire fait son petit bonhomme
de chemin dans l'esprit du spectateur.
D'autant
plus que la caractérisation de sa toute petite poignée de
protagonistes est le dernier des soucis d'Eli Roth qui pourtant
attendra quarante minutes avant que les choses sérieuses ne
commencent véritablement. Mais d'ici là, et selon l'expression du
bouseux qui sommeille parfois en nous, ''ça va baiser à couilles
rabattues''. Jay Hernandez et Derek Richardson sont donc les pauvres
héros de ce récit sordide, récipiendaires des volontés mortifères
de richissimes donateurs près à débourser des sommes folles afin
d'assouvir leur passion pour la torture. Accompagnés par l'acteur
islandais Eytor Gudjonsson et quelques jolies interprètes féminines
que l'on s'attendrait davantage à découvrir dans ces légions de
vidéos postées sur des sites spécialisés dans le porno, les deux
jeunes hommes vont voir du pays, passant subitement du rêve au
cauchemar. Dès l'entame l'on apprend que Quentin Tarantino fut
producteur exécutif sur le projet. Une preuve de bon goût pour
certains, sans doute, mais que je ne partage pourtant absolument pas.
On ne s'attendait sans doute à rien d'autre qu'à son très attendu
étalage de sévices mais le film n'est au fond pas aussi dérangeant
que cela. Il y a bien quelques atrocités perpétrées par de pseudos
descendants du docteur Josef Mengele mais rien de véritablement
choquant pour quiconque est un habitué du genre. Au pire, mamie fera
un infarctus lors d'une projection familiale un bel après-midi de
dimanche estival mais pour les autres, Hostel
apparaîtra pour les non avertis comme une œuvre manquant
cruellement de profondeur. Pas ou peu écrit, le long-métrage d'Eli
Roth ne retient l'attention qu'à travers ses quelques séquences
gore au demeurant réussies (en dehors de cette orbite énucléée du
plus mauvais effet rappelant le gore ''cannibalistique'' transalpin
des années quatre-vingt) ou pour ses jolies interprètes féminines
pour lesquelles s'exhiber à poil devant la caméra n'est vraiment
pas un problème. Au delà de ces quelques considérations, Hostel
passera surtout pour un sympathique divertissement, vite vu et
surtout, vite oublié...
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