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dimanche 14 janvier 2024

Hostel d'Eli Roth (2005) - ★★★★★★☆☆☆☆

 


 

 

Lorsque l'on pense davantage avec son chibre qu'avec son cerveau, voilà ce qui peut arriver à de jeunes gens venus des quatre coins de la planète pour des vacances à l'étranger, en Europe et plus précisément en Slovaquie où les femmes sont belles, chaudes et disposées à prendre leur pied avec de jeunes touristes américains. Josh, Paxton et leur nouvel ami, l'islandais Oli, vont l'apprendre à leurs dépends. Trois ans après avoir donné la nausée aux hypocondriaques de la planète toute entière avec son gerbant Cabin fever, le réalisateur, scénariste et acteur Eli Roth nous convie désormais à un voyage en terre inconnue. Pas celle de la populaire émission de télévision éponyme hexagonale qui mettait en scène des vedettes du cinéma ou de la chanson françaises mais plutôt de celles dont on ne préfère pas devenir les héros. Premier opus d'une trilogie qui en compte trois, Hostel navigue entre le torture-porn et le teen-movie. De ce dernier, le long-métrage s'impose comme la quintessence de la caricature. Comme le réalisateur l'a semble-t-il bien compris, le spectateur se fout royalement de ces jeunes qui ne pensent qu'à forniquer et fumer de l'herbe et n'attend qu'une seule chose : que le sang de ces créatures immatures et impudiques coule à flot. Et en la matière, Hostel se veut par la suite comme le remède idéal à la sinistrose. Votre existence est remplie de vide ? Vous ne savez pas quoi faire des cent prochaines minutes ? Allez donc jeter un œil à ce film dont certains d'entre vous ne ressortiront peut-être pas indemnes ! Mais quelle bande de petits connards... Exhibant leur statut de citoyens américains à la sortie d'une boite de nuit dont ils viennent d'être chassés ou se plaignant de l'absence de sous-titres lors de la diffusion d'une œuvre propre au pays qu'ils visitent, une irrépressible envie de voir Josh et Paxton servir de chair à saucisse à leur futurs tortionnaires et de les voir se faire durement frapper, dépecer, découper en morceaux et être réduits à l'état de cendres dans un four crématoire fait son petit bonhomme de chemin dans l'esprit du spectateur.


D'autant plus que la caractérisation de sa toute petite poignée de protagonistes est le dernier des soucis d'Eli Roth qui pourtant attendra quarante minutes avant que les choses sérieuses ne commencent véritablement. Mais d'ici là, et selon l'expression du bouseux qui sommeille parfois en nous, ''ça va baiser à couilles rabattues''. Jay Hernandez et Derek Richardson sont donc les pauvres héros de ce récit sordide, récipiendaires des volontés mortifères de richissimes donateurs près à débourser des sommes folles afin d'assouvir leur passion pour la torture. Accompagnés par l'acteur islandais Eytor Gudjonsson et quelques jolies interprètes féminines que l'on s'attendrait davantage à découvrir dans ces légions de vidéos postées sur des sites spécialisés dans le porno, les deux jeunes hommes vont voir du pays, passant subitement du rêve au cauchemar. Dès l'entame l'on apprend que Quentin Tarantino fut producteur exécutif sur le projet. Une preuve de bon goût pour certains, sans doute, mais que je ne partage pourtant absolument pas. On ne s'attendait sans doute à rien d'autre qu'à son très attendu étalage de sévices mais le film n'est au fond pas aussi dérangeant que cela. Il y a bien quelques atrocités perpétrées par de pseudos descendants du docteur Josef Mengele mais rien de véritablement choquant pour quiconque est un habitué du genre. Au pire, mamie fera un infarctus lors d'une projection familiale un bel après-midi de dimanche estival mais pour les autres, Hostel apparaîtra pour les non avertis comme une œuvre manquant cruellement de profondeur. Pas ou peu écrit, le long-métrage d'Eli Roth ne retient l'attention qu'à travers ses quelques séquences gore au demeurant réussies (en dehors de cette orbite énucléée du plus mauvais effet rappelant le gore ''cannibalistique'' transalpin des années quatre-vingt) ou pour ses jolies interprètes féminines pour lesquelles s'exhiber à poil devant la caméra n'est vraiment pas un problème. Au delà de ces quelques considérations, Hostel passera surtout pour un sympathique divertissement, vite vu et surtout, vite oublié...

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