Trois ans après la sortie de Alien VS Predator de
Paul W. S. Anderson, les frères Greg et Colin Strause réalisent à
leur tout un crossover des sagas Alien et Predator.
Toujours située sur Terre, l'intrigue n'oppose cette fois-ci plus
les deux célèbres mythes fantastiques à des explorateurs à la
recherche d'une pyramide située dans une immense grotte souterraine
du Pôle Nord. Désormais, ce sont les habitants de Gunnison, petite
ville du Colorado située aux abords d'une forêt où s'est écrasé
le vaisseau du premier épisode, qui vont faire les frais de la
guerre qui oppose les Predators aux Xénomorphes. L’œuvre des
Strause s'ouvrant sur une traque forestière, tout en étant assez
éloignée de l'esprit de la Saga Alien,
offre une ouverture se rapprochant par contre de l'intrigue du
premier Predator réalisé en 1987 par le cinéaste
américain John McTiernan. Des passages assez
plaisants mais qui ne dureront qu'un instant puisque très vite
l'intrigue échappe au cadre de la forêt environnante pour s'établir
ensuite, et ce, jusqu'à la fin du film, dans la localité de
Gunninson. Une bourgade où vit son comptant d'adolescents abrutis,
son shérif d'origine mexicaine Eddie Morales, l'ancien repris de
justice Dallas Howard et frère aîné de Ricky, le livreur de pizza
amoureux de la belle Jesse. Eux mais également Kelly O 'Brien,
une ancienne soldate qui, heureusement pour le déroulement de
l'intrigue à choisi le bon moment pour revenir en ville.
Si l'on ne peut à aucun moment reprocher à
Aliens vs. Predator: Requiem
d'être
ennuyeux (l'action y est en effet permanente), le film de Greg et
Colin Strause pose d'épineux problèmes d'incohérences. A commencer
par la présence du vaisseau des predators en orbite autour de la
Terre. En effet, épaulés par la guide de haute montagne Alexa lors
du combat final de Alien vs.
Predator,
les predators auraient dû logiquement rebrousser chemin jusqu'à
leur planète, leur mission d'extermination des xénomorphes ayant
été achevée. Pourtant, on ne sait pour quelle raison (et
n'attendez pas que les frères Strause vous en donne une), voilà que
celui qui était déjà présent dans le premier crossover traîne à
dire adieu à notre jolie planète.
S'ensuit
alors une violente extraction du thorax du predator valeureux du
premier volet qui gît, mort sur un autel du vaisseau de ses
compagnons. La créature qui apparaît alors n'est plus celle à
laquelle nous étions habitués. L'un des rares intérêts que les
fans de la franchise Alien
pourraient porter à ce nouveau crossover est la naissance d'une
toute nouvelle créature. Un nouvel hybride. Après ceux de Alien,
le Huitième Passager
(le Xénomorphe), Aliens, le
Retour et
Alien, la Résurrection
(les Aliens Warriors), et celui de Alien3
(
le Dog Alien), Greg et Colin Strause inventent ce qui deviendra
logiquement le Predalien. Un hybride, on l'aura compris, du Predator
qui hébergea l'embryon et du Facehugger qui l'insémina. Une belle
idée sur le papier mais qui à l'écran s'avère décevant. Et ce
pour la même raison que les combats apparaissent illisibles à
l'écran : le film étant majoritairement tourné de nuit, et
sachant que les décors industriels et la couleurs même des
créatures sont dans un ton similaire, on n'y pratiquement rien. Le
style est brouillon, les éclairages se font rares et les mouvements
de caméra trop imprécis pour que l'on distingue quoi que ce soit à
l'écran.
Autre
point éminemment négatif : il s'agit ici du comportement du
predator dont on attend toujours de la part des cinéastes et du
scénariste Shane Salerno, une explication. Celui envers l'espèce
humaine. Car si l'on prend en compte les rapports qui s'établissent
entre cette race extraterrestre et l'héroïne du premier Alien
VS Predator,
il est clair que l'animosité qui les opposait avait disparu au
moment où ils s'alliaient pour combattre la reine des aliens. Sauf
qu'apparemment Greg et Colin Strause ont oublié cet aspect du récit
et laissent leur predator tuer sans fondements quelques humains, en
oubliant parfois même leurs valeurs de chasseurs en tuant
d'innocentes victimes.
Alors
que les deux frères cinéastes ne parviennent jamais à mettre en
valeur leurs créatures, Aliens
vs. Predator: Requiem
demeure tout de même de meilleure qualité que le premier crossover.
Malgré les difficultés que l'on éprouve à suivre dans le noir les
aventures de ces héros multiples dont on s'étonnera parfois de la
mort, le film est beaucoup plus plaisant à regarder que le
précédant. De plus, Aliens
vs. Predator: Requiem
nous réserve une toute petite surprise à la fin en nous présentant
le personnage qui jusqu'à maintenant était demeuré caché :
Miss Yutani qui n'est autre que la moitié du binôme ayant bâtit la
compagnie Weyland-Yutani formé de deux empires qui par le passé
étaient rivaux...
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire