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vendredi 12 janvier 2024

Tendre Dracula (La grande trouille) de Pierre Grunstein (1974) - ★★★☆☆☆☆☆☆☆

 


 

C'est horrible à dire mais qu'est-ce que l'on aura surtout retenu de la florissante carrière de l'acteur français Bernard Menez ? Cette très fumante séquence du Chaud lapin de Pascal Thomas lors de laquelle il chia, sans le savoir, sur une pelle tenue par deux jeunes garnements près d'un buisson avant d'inspecter les lieux pour découvrir que le fruit de son labeur avait disparu. Sur un C.V, cela peut faire désordre lorsque l'on est un tant soit peu ambitieux mais peut vous ouvrir grandes les portes du temple du Nanar où a un peu trop systématiquement sa place Bernard Menez. Il est des œuvres telles que Tendre Dracula qui font travailler l'imaginaire bien avant qu'elles ne fussent offertes à la boulimie des cinéphages. Si les parodies sont une monnaie courante dans le septième art, il en est certaines qui forcément touchent plus précisément le public hexagonal. Et même si Plus moche que Frankenstein tu meurs d'Armando Crispino est bien originaire d'Italie, la seule présence du très populaire Aldo Maccione dans nos contrées poussa sans doute certains chauvins d'origine française à se l'approprier. Il demeure pourtant quelques exemples de parodies fantastiques bien de chez nous dont Les Charlots contre Dracula de Jean-Pierre Desagnat demeure encore aujourd'hui comme l'un des plus ''brillants'' exemples. Vampirisme encore à l'évocation de Dracula père et fils d'Edouard Molinaro qui deux ans après Tendre Dracula allait confronter l'immense Christopher Lee à Bernard Menez. Mais avant cela, c'est donc à un autre très grand interprète britannique que l'acteur français allait se frotter dans cette chose parfaitement incongrue signée de Pierre Grunstein dont le métier de réalisateur allait stopper à l'issue de ce seul long-métrage pour se consacrer à la production d'un certain nombre d'excellents films (L'aile ou la cuisse, La course à l'échalotte, Uranus ou encore le diptyque Jean de Florette et Manon des sources). Surtout connu pour sa carrière dans le cinéma d'épouvante, l'acteur Peter Cushing interpréta notamment à plusieurs reprises le personnages du professeur Abraham Van Helsing, célèbre chasseur de vampires souvent confronté à son ami, l'acteur Christopher Lee, lequel incarnait de son côté le fameux Dracula ! Tendre Dracula apparaît comme un caillou dans une chaussure dans une carrière souvent exemplaire car si même le film de Pierre Grunstein réunit quelques sympathiques interprètes hexagonaux à l'image de Miou-Miou ou de Julien Guiomar, il n'est pas honteux de reconnaître que de visionner le film jusqu'à son terme n'est pas vraiment une partie de plaisir.


Également exploité en salle sous le titre La grande trouille, Tendre Dracula se permet quelques incartades dans des domaines parfois inattendus qui n'arrangent rien à l'affaire. Comme ces quelques passages qui transforment le film en comédie musicale. La même année, Miou-Miou venait de tourner Les valseuses de Bertrand Blier avec Gérard Depardieu et Patrick Dewaere et auprès desquels la jeune actrice se désapa très facilement. On ne s'étonnera donc pas de la voir ici exhiber sa très belle silhouette dénudée tout au long du long-métrage, suivie de très près par Nathalie Courval qui juste avant avait joué auprès de Claude Brasseur, Guy Marchand et Robert Castel dans Attention les yeux ! de Gérard Pirès et dans lequel elle interprétait la compagne d'un réalisateur contraint d'adapter La chartreuse de Parme en une version pornographique. Julien Guiomar se fait relativement discret (du moins lorsqu'il n'est pas à l'image) dans le rôle d'un producteur contraignant deux de ses employés ainsi que deux jeunes et jolies femmes à se rendre chez un acteur spécialisé dans le cinéma d'horreur afin de le convaincre de bien vouloir continuer sa carrière dans le genre qui le rendit célèbre malgré ses réticences. Écrit par Justin Lenoir et notamment produit par Claude Berri et Christian Fechner, Tendre Dracula est un grand fourre-tout souvent indigeste, entre comédie musicale, érotisme, gore, épouvante et comédie dont nous ne retiendrons qu'un ou deux plans vraiment superbes, un Bernard Menez hurlant de douleur lorsque l'actrice italienne Alida Valli lui grave à la jambe gauche et jusqu'au sang son prénom ou un Peter Cushing doublé en français par le génial Jean Rochefort. Comme dans tout bon ou mauvais film de vampire, nos quatre personnages sont accueillis au sein d'une bâtisse qui possède un certain charme (la salle de bain, les longs couloirs), lesquels vont subir toutes sortes de maltraitances dont certaines auront comme issue quelques plans gore plutôt sympathiques. Mais pas de quoi se pâmer d'admiration devant cette piètre comédie d'épouvante qui n'ameutera au fond que les plus curieux ou les fans absolus de films de vampires qui voudraient compléter leur collection...

 

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