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jeudi 11 janvier 2024

Les SEGPAS de Ali Boughéraba et Hakim Boughéraba (2022) - ★★☆☆☆☆☆☆☆☆

 


 

On tire pas mal d'avantages d'être le compagnon d'une prof de musique. Non seulement, elle peut élargir nos connaissances en la matière et nous permettre de passer d'Autechre, Plaid, AC/DC ou Bjork à Chopin, Bach ou Schubert et nous offrir également l'opportunité d'en apprendre un peu plus sur les conditions d'enseignement ou sur certains critères menant à la mise en place d'encadrements spécifiques. C'est ainsi que j'ai très récemment pu apprendre ce qu'était une classe SEGPA. Pour celles et ceux qui ignoreraient encore sa signification, disons qu'elle est l'équivalent de nos anciennes classes pré-professionnelles de niveau qui à l'époque étaient plus communément connues sous l'acronyme CCPN. Malgré tout, il semblerait qu'en comparaison le niveau ait encore atteint un cran en dessous avec les SEGPA. Autant dire que cette honteuse étiquette qui collait à la peau de celles et ceux qui faisaient partie à l'époque des classes de CCPN pourrait de nos jours permettre à ceux qui la fréquentèrent de se vanter d'y avoir posé les fesses au vu du niveau intellectuel dramatiquement bas des individus que l'on retrouve désormais au sein des Sections d'enseignement général et professionnel adapté ! Je ne pensais pas un jour l'écrire mais oui, j'ai regardé Les SEGPAS des frères Ali et Hakim Bougheraba. À défaut de pouvoir télécharger en toute illégalité la suite qui est récemment sortie sur les écrans, je me suis dis qu'il fallait tout de même commencer par le début avant de se lancer sans filet de protection dans le visionnage de la séquelle qui, paraît-il, fait de véritables ravages dans les salles de cinéma. Les SEGPAS, c'est... comment dire...Comme de se rendre dans un boui-boui et exiger que l'on nous serve en plat principal les restes de l'avant-veille traînant depuis plus de quarante-huit heures tout au fond d'une benne à ordures frappée par les rayons du Soleil en plein mois d'un juillet caniculaire ! Autant dire qu'il est inutile de faire un dessin.


Si la gastro-entérite ne sera pas assurée en fin de projection, j'imagine aisément que la perte de neurones aura pour conséquences que de m'élever au niveau des légions de crétins qui ont dernièrement foutu le bordel dans les salles de cinéma projetant Les SEGPA au ski ! Toujours pas convaincu qu'il vaut mieux se chopper des hémorroïdes ou des furoncles au cul que de perdre une heure quarante de vie devant cette engeance ? Deux noms : Camille Lellouche, qui dans un concours de la personnalité la plus vulgaire le remporterait sans doute dix années de suite et.... ET.... EEEEEET ? Cyril Hanouna, ce faiseur de merde qui transforme non pas le plomb en or mais le petit écran en authentique décharge publique ! La première joue, le second produit... À l'origine, le film est l'adaptation d'une web série produite par Hanouna. Et comme les réseaux et le cinéma ne font pas toujours bon ménage, nous ne serons pas surpris de découvrir que le film des frères Bougheraba est une bonne grosse merde marchant sur les plates-bandes d'un certain Michael Youn... en pire. ''Branlé'' en aussi peu de temps qu'il faut pour le dire, Les SEGPAS prouve surtout que s'improviser réalisateur ou scénariste n'est pas à la portée de tout le monde. Dans le monde idéal d'Ali et Hakim Bougheraba, un seul regard suffit pour qu'une jolie blonde aux yeux bleus, intelligente et cultivée, française de souche et d'un milieu apparemment aisé tombe sous le charme d'un beur des cités, pas très instruit, au langage réduit à sa propre expression et se coltinant des potes du même acabit. On s'en doute, le premier long-métrage des deux frangins est caricatural. Mais à un tel point que les deux hommes en oublient l'essentiel : mettre de côté le temps de quelques séquences la gaudriole pour étudier en profondeur la caractéristique de ces jeunes garçons pas tout à fait comme les autres mais qui devant la caméra ne diffèrent au fond pas tellement de ces tribus d'individus qui contaminent désormais le cinéma hexagonal depuis un certain nombre d'années.


Ces personnages censés représenter une partie de la population française mais que les auteurs ne permettent pas toujours de voir sortis grandis de leur expérience. Des pseudos-interprètes qui vivent plus sûrement leur personnage comme celui qu'ils ''incarnent'' dans la vie de tous les jours qu'ils ne les interprètent. Des dialogues tellement pauvres que cette bande d'acteurs en herbe a dû se sentir atrocement brimée. Le nombre ne faisant pas forcément la force, les deux réalisateurs ont conjointement écrit le scénario auprès de leur frère Ichem. Et ça n'est pas parce qu'on s'y met à trois que le résultat sera à la hauteur comme le prouvent justement les dialogues. Lourde et basique, l'écriture à la hauteur d'une mise en scène qui ne fait que reproduire des schémas qui remontent au moins à l'époque où Claude Zidi réalisait Les Sous-doués. Mais là où ce dernier avait le génie de la situation, ici, Ali et Hakim Bougheraba se contentent de ce qu'ils croient constituer l'essentiel. À l'image de cette soirée qui intervient tellement tôt au sein du récit qu'on ne croit pas un seul instant que certains potes de la bande de Ichem (l'acteur et scénariste Ichem Bougheraba) puissent s'y vautrer dans la luxure au bras de jeunes femmes consentantes. À moins que ces dernières n'aient le fantasme directement pointé en direction des cités ! Quitte à faire dans la caricature, pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour injecter à cette vision opportuniste, une famille française impeccable, nantie, blonde jusqu'au racines du cuir chevelu, le regard océan, mais le racisme comme principale tare ? En cultivant l'image dégradante de leurs SEGPAS, Ali et Hakim Bougheraba signent une comédie ratée, sans profondeur, bref, le terrain d’entraînement idéal pour tous ces crétins qui un an plus tard allaient foutre le souk lors de la projection de Les SEGPA au ski !

 

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