On tire pas mal
d'avantages d'être le compagnon d'une prof de musique. Non
seulement, elle peut élargir nos connaissances en la matière et
nous permettre de passer d'Autechre, Plaid, AC/DC ou Bjork à Chopin,
Bach ou Schubert et nous offrir également l'opportunité d'en
apprendre un peu plus sur les conditions d'enseignement ou sur
certains critères menant à la mise en place d'encadrements
spécifiques. C'est ainsi que j'ai très récemment pu apprendre ce
qu'était une classe SEGPA. Pour celles et ceux qui ignoreraient
encore sa signification, disons qu'elle est l'équivalent de nos
anciennes classes pré-professionnelles de niveau qui à l'époque
étaient plus communément connues sous l'acronyme CCPN.
Malgré tout, il semblerait qu'en comparaison le niveau ait encore
atteint un cran en dessous avec les SEGPA.
Autant dire que cette honteuse étiquette qui collait à la peau de
celles et ceux qui faisaient partie à l'époque des classes de CCPN
pourrait de nos jours permettre à ceux qui la fréquentèrent de se
vanter d'y avoir posé les fesses au vu du niveau intellectuel
dramatiquement bas des individus que l'on retrouve désormais au sein
des Sections d'enseignement général et professionnel adapté !
Je ne pensais pas un jour l'écrire mais oui, j'ai regardé Les
SEGPAS
des frères Ali et Hakim Bougheraba. À défaut de pouvoir
télécharger en toute illégalité la suite qui est récemment
sortie sur les écrans, je me suis dis qu'il fallait tout de même
commencer par le début avant de se lancer sans filet de protection
dans le visionnage de la séquelle qui, paraît-il, fait de
véritables ravages dans les salles de cinéma. Les
SEGPAS,
c'est... comment dire...Comme de se rendre dans un boui-boui et
exiger que l'on nous serve en plat principal les restes de
l'avant-veille traînant depuis plus de quarante-huit heures tout au
fond d'une benne à ordures frappée par les rayons du Soleil en
plein mois d'un juillet caniculaire ! Autant dire qu'il est
inutile de faire un dessin.
Si
la gastro-entérite ne sera pas assurée en fin de projection,
j'imagine aisément que la perte de neurones aura pour conséquences
que de m'élever au niveau des légions de crétins qui ont
dernièrement foutu le bordel dans les salles de cinéma projetant
Les SEGPA au ski !
Toujours pas convaincu qu'il vaut mieux se chopper des hémorroïdes
ou des furoncles au cul que de perdre une heure quarante de vie
devant cette engeance ? Deux noms : Camille Lellouche, qui dans
un concours de la personnalité la plus vulgaire le remporterait sans
doute dix années de suite et.... ET.... EEEEEET ? Cyril
Hanouna, ce faiseur de merde qui transforme non pas le plomb en or
mais le petit écran en authentique décharge publique ! La
première joue, le second produit... À l'origine, le film est
l'adaptation d'une web série produite par Hanouna. Et comme les
réseaux et le cinéma ne font pas toujours bon ménage, nous ne
serons pas surpris de découvrir que le film des frères Bougheraba
est une bonne grosse merde marchant sur les plates-bandes d'un
certain Michael Youn... en pire. ''Branlé'' en aussi peu de temps
qu'il faut pour le dire, Les SEGPAS
prouve surtout que s'improviser réalisateur ou scénariste n'est pas
à la portée de tout le monde. Dans le monde idéal d'Ali et
Hakim Bougheraba, un seul regard suffit pour qu'une jolie blonde aux
yeux bleus, intelligente et cultivée, française de souche et d'un
milieu apparemment aisé tombe sous le charme d'un beur des cités,
pas très instruit, au langage réduit à sa propre expression et se
coltinant des potes du même acabit. On s'en doute, le premier
long-métrage des deux frangins est caricatural. Mais à un tel point
que les deux hommes en oublient l'essentiel : mettre de côté
le temps de quelques séquences la gaudriole pour étudier en
profondeur la caractéristique de ces jeunes garçons pas tout à
fait comme les autres mais qui devant la caméra ne diffèrent au
fond pas tellement de ces tribus d'individus qui contaminent
désormais le cinéma hexagonal depuis un certain nombre d'années.
Ces
personnages censés représenter une partie de la population
française mais que les auteurs ne permettent pas toujours de voir
sortis grandis de leur expérience. Des pseudos-interprètes qui
vivent plus sûrement leur personnage comme celui qu'ils
''incarnent'' dans la vie de tous les jours qu'ils ne les
interprètent. Des dialogues tellement pauvres que cette bande
d'acteurs en herbe a dû se sentir atrocement brimée. Le nombre ne
faisant pas forcément la force, les deux réalisateurs ont
conjointement écrit le scénario auprès de leur frère Ichem. Et ça
n'est pas parce qu'on s'y met à trois que le résultat sera à la
hauteur comme le prouvent justement les dialogues. Lourde et basique,
l'écriture à la hauteur d'une mise en scène qui ne fait que
reproduire des schémas qui remontent au moins à l'époque où
Claude Zidi réalisait Les Sous-doués.
Mais là où ce dernier avait le génie de la situation, ici, Ali et
Hakim Bougheraba se contentent de ce qu'ils croient constituer
l'essentiel. À l'image de cette soirée qui intervient tellement tôt
au sein du récit qu'on ne croit pas un seul instant que certains
potes de la bande de Ichem (l'acteur et scénariste Ichem Bougheraba)
puissent s'y vautrer dans la luxure au bras de jeunes femmes
consentantes. À moins que ces dernières n'aient le fantasme
directement pointé en direction des cités ! Quitte à faire
dans la caricature, pourquoi ne pas profiter de l'occasion pour
injecter à cette vision opportuniste, une famille française
impeccable, nantie, blonde jusqu'au racines du cuir chevelu, le
regard océan, mais le racisme comme principale tare ? En
cultivant l'image dégradante de leurs SEGPAS,
Ali et Hakim Bougheraba signent une comédie ratée, sans
profondeur, bref, le terrain d’entraînement idéal pour tous ces
crétins qui un an plus tard allaient foutre le souk lors de la
projection de Les SEGPA au ski !
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