Il
faut parfois s'armer d'un sacré courage pour suivre une œuvre
cinématographique jusqu'au générique de fin. Au panthéon du
cinéma Z, le film de Patrice Leconte trône en bonne place. Il faut
dire que Les
Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur est
un ratage complet et ce ne sont pas les présences de Coluche (qui
était bien meilleur comique qu'acteur si l'on excepte son
interprétation du pompiste Lambert dans Tchao
Pantin de
Claude Berri) et de Jean Rochefort (qui parait-il mis une pression
terrible sur le réalisateur en contestant chacun de ses choix de
mise en scène).
Un
agent de la RATP est retrouvé mort à l'intérieur des toilettes de
son appartement. Apparemment, l'homme a été victime d'une
explosion. Le plus étrange dans cette affaire est que la porte est
fermée de l'intérieur. Le commissaire Pichard et l'inspecteur
Charbonnier enquête.
Alors
évidemment, avec un tel synopsis, on s'attend à un film ubuesque,
surtout lorsque l'on sait que le film se base sur un scénario
original du dessinateur Marcel Gotlib. L'affiche, signée Jean Solé,
promet une intrigue comico-angoissante mais l'espoir qu'elle fait
naître meurt dans l'œuf. Et ce en raison d'un montage effectué à
la truelle. Effectivement, Les plans s'enchainent, les acteurs
passant d'un lieu à un autre sans véritable liaison. Ce qui, il
faut le reconnaître, à tendance à perdre quelque peu le spectateur
dans un récit qui se veut déjà confus. Le cadrage fait peine et
rappelle déjà les défauts des premiers courts-métrages de
Leconte. Lui qui eut justement le temps de s'entrainer sur ces
derniers, il est étonnant de constater qu'aucune amélioration n'est
effective dans Les
Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur. Le
film fut parait-il un bide au cinéma. Preuve s'il en est que la
présence d'un acteur aussi grand que Jean Rochefort et d'un
humoriste aussi populaire que Coluche ne suffisent pas toujours à
attirer le public dans les salles. D'autant plus que la critique ne
fut pas tendre avec le film de Patrice Leconte.
Malgré
tout, le film semble avoir trouvé depuis, un certains nombre
d'admirateurs qui l'encensent. A les entendre, c'est l'aspect cynique
et volontairement grotesque de certaines situations qui auraient
rebuté une bonne partie du public qui n'aurait alors pas adhéré à
cet esprit bouffon. Ce qui aurait pu être vrai si l'on n'avait aucun
point de comparaison à mettre en face de ce film. Car, mince. Même
si l'on n'aime pas Les
Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur,
cela n'empêche pas au contraire d'avoir une admiration et une
dépendance totale pour des œuvres telles que Le
Téléphone Sonne Toujours Deux Fois
(les Inconnus) ou
La Cité De La Peur
(Les Nuls).
Mais
alors, y-a-t-il quelque chose de positif à retirer de ces Vécés...?
Même
en y réfléchissant, l'heure passée (sur une heure treize de film)
à regarder le plafond, à faire la liste des courses dans sa tête,
à fermer l'œil d'ennui avant de sursauter sur la musique de Paul
Misraki ou bien de rêver qu'enfin tout est fini lorsque survient le
miraculeux prélude de Chopin, il n'y a vraiment rien de bon dans
cette œuvre. A moins que... Oui, à moins que, comme le disent les
fans de cette purge,
c'est parce que l'on n'a pas compris le sens véritable de cette
première œuvre de Patrice Leconte. L'homme qui, tout de même, nous
offrira plus tard des films aussi cultes que Les
Bronzés,
Viens
Chez Moi, J'Habite Chez Une Copine,
Tandem
ou
Monsieur
Hire.
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