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mercredi 14 août 2013

Les Vécés Étaient Fermés De L'intérieur de Patrice Leconte (1975)



Il faut parfois s'armer d'un sacré courage pour suivre une œuvre cinématographique jusqu'au générique de fin. Au panthéon du cinéma Z, le film de Patrice Leconte trône en bonne place. Il faut dire que Les Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur est un ratage complet et ce ne sont pas les présences de Coluche (qui était bien meilleur comique qu'acteur si l'on excepte son interprétation du pompiste Lambert dans Tchao Pantin de Claude Berri) et de Jean Rochefort (qui parait-il mis une pression terrible sur le réalisateur en contestant chacun de ses choix de mise en scène).

Un agent de la RATP est retrouvé mort à l'intérieur des toilettes de son appartement. Apparemment, l'homme a été victime d'une explosion. Le plus étrange dans cette affaire est que la porte est fermée de l'intérieur. Le commissaire Pichard et l'inspecteur Charbonnier enquête.

Alors évidemment, avec un tel synopsis, on s'attend à un film ubuesque, surtout lorsque l'on sait que le film se base sur un scénario original du dessinateur Marcel Gotlib. L'affiche, signée Jean Solé, promet une intrigue comico-angoissante mais l'espoir qu'elle fait naître meurt dans l'œuf. Et ce en raison d'un montage effectué à la truelle. Effectivement, Les plans s'enchainent, les acteurs passant d'un lieu à un autre sans véritable liaison. Ce qui, il faut le reconnaître, à tendance à perdre quelque peu le spectateur dans un récit qui se veut déjà confus. Le cadrage fait peine et rappelle déjà les défauts des premiers courts-métrages de Leconte. Lui qui eut justement le temps de s'entrainer sur ces derniers, il est étonnant de constater qu'aucune amélioration n'est effective dans Les Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur. Le film fut parait-il un bide au cinéma. Preuve s'il en est que la présence d'un acteur aussi grand que Jean Rochefort et d'un humoriste aussi populaire que Coluche ne suffisent pas toujours à attirer le public dans les salles. D'autant plus que la critique ne fut pas tendre avec le film de Patrice Leconte.

Malgré tout, le film semble avoir trouvé depuis, un certains nombre d'admirateurs qui l'encensent. A les entendre, c'est l'aspect cynique et volontairement grotesque de certaines situations qui auraient rebuté une bonne partie du public qui n'aurait alors pas adhéré à cet esprit bouffon. Ce qui aurait pu être vrai si l'on n'avait aucun point de comparaison à mettre en face de ce film. Car, mince. Même si l'on n'aime pas Les Vécés Étaient Fermés De L'Intérieur, cela n'empêche pas au contraire d'avoir une admiration et une dépendance totale pour des œuvres telles que Le Téléphone Sonne Toujours Deux Fois (les Inconnus) ou La Cité De La Peur (Les Nuls).

Mais alors, y-a-t-il quelque chose de positif à retirer de ces Vécés...?
Même en y réfléchissant, l'heure passée (sur une heure treize de film) à regarder le plafond, à faire la liste des courses dans sa tête, à fermer l'œil d'ennui avant de sursauter sur la musique de Paul Misraki ou bien de rêver qu'enfin tout est fini lorsque survient le miraculeux prélude de Chopin, il n'y a vraiment rien de bon dans cette œuvre. A moins que... Oui, à moins que, comme le disent les fans de cette purge, c'est parce que l'on n'a pas compris le sens véritable de cette première œuvre de Patrice Leconte. L'homme qui, tout de même, nous offrira plus tard des films aussi cultes que Les Bronzés, Viens Chez Moi, J'Habite Chez Une Copine, Tandem ou Monsieur Hire.

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