J'ai loupé les trois
premiers épisodes, et donc, j'vois pas pourquoi je me donnerai la
peine de me lancer dans l'aventure Star Wars
en débutant par le quatrième épisode. Et puis, comme je n'ai
jamais eu envie de faire partie de la moindre confrérie, de la
moindre secte et n'ai point envie que l'on me nomme adepte, ou fan
(concept dans lequel s'enferment des groupes d'individus sédentaires
devenus actifs depuis qu'ils ont remarqué que d'autres partagent
comme eux les mêmes goûts) de la moindre franchise
cinématographique (à l'exception du cinéma Z). Voilà ce que
j'aurai pu dire si à l'âge de cinq ans, en 1977, année de sortie chez nous
du premier volet de la saga Star Wars (mais
demeurant donc chronologiquement le quatrième), j'avais été en mesure de
m'exprimer ainsi. Pourtant, ce que j'exprimais à l'âge ou l'acné
me refusait quelques conquêtes féminines était tout aussi proche
tout en étant radical : ''Star
Wars ? C'est une
merde grouillant d'extraterrestres en arrière-plan, confus et
inadapté à ma vision de la science-fiction qui ne dépasse pas le
cadre du petit écran et des séries Star Trek
et The Twilight Zone !''.
Pourtant, aujourd'hui, quarante-deux ans plus tard, alors que ma
culture cinématographique m'a ouvert l'esprit plus que je n'aurai pu
l'imaginer fut un temps, voilà que je me décide tout à coup à
faire une pause dans le cycle que je consacre à notre Pierre Richard
national. Depuis Star Wars- Épisode IV,
beaucoup d'eau a coulé sous les ponts. Les trois premiers volets
chronologiques fort justement regroupés sous l'appellation
''Prélogie''
ont vu le jour entre les années 1999 et 2005. Les trois suivant la
première trilogie produite entre 1977 et 1983 (regroupant les
épisodes IV, V et VI) ayant vu le jour entre 2015 et 2019. Avec le
temps, les choses se sont donc accélérées au cours des années
2000 avec pas moins de six long-métrages parmi lesquels des
''produits
dérivés''
au titre desquels, Solo: A Star Wars Story
qui demeure, me semble-t-il le dernier film consacré à l'univers
Star Wars
à ce jour...
Commençons
par le commencement. Star Wars- Épisode IV
est le premier volet à voir le jour sur les écrans américains le
25 mai 1977 et un peu moins de quatre mois après en France (le 11
septembre de la même année). Un tournage épuisant, plus long que
prévu, causant un dépassement de budget évident dû en partie au
temps alloué aux effets-spéciaux. Loin d'être encore mondialement
connus, Mark Hamil, Harrison Ford (qui n'a pas encore interprété le
célèbre personnage d'Indiana Jones au cinéma auprès de Steven
Spielberg) et Carrie Fisher n'exigent heureusement pas de cachet
mirobolant (en moyenne, entre 750 et 850 dollars par semaine). C'est
déjà ça de prix. Le réalisateur, connut alors pour ne pas être
des plus communicatif sur le tournage a déjà derrière lui deux
long-métrages. Le premier, THX 1138,
est un bide. Trop expérimental. Trop froid. Le second fonctionne
bien et peut se voir comme une version grand format de la série
culte Happy days.
Il s'intitule American Graffiti.
Bien que son premier film n'ait pas très bien marché, George Lucas
décide de persévérer dans le domaine de la science-fiction et
après plusieurs remaniements de scripts, il trouve enfin son
histoire...
George
Lucas choisit comme terrain de jeu, la Tunisie. Son désert servira
de cadre pour les scènes situées sur la planète Tatooine, (berceau
des bandits les plus dangereux éclairé par deux étoiles). Le tournage débute dans
les pires conditions puisque la pluie s'invite sur le tournage. Les
camions chargés de matériel s'embourbent tandis que la pluie laisse la
place libre à des tornades de vent qui grippent la mécanique (les
différents modèles de R2-D2 tombent régulièrement en panne).
D'autres séquences seront tournées dans le Middlesex ainsi qu'à
Londres. L'équipe des effets-spéciaux parmi laquelle on trouve
notamment les célèbres Rob Bottin et Phil Tippet est en charge
d'étoffer la faune de créatures extraterrestres que le spectateur
découvrira lors de la fameuse séquence de la ''Cantine'',
George Lucas estimant que leur nombre n'est pas suffisant pour rendre
compte de leur densité. A noter que les concepteurs des masques en
latex les arboreront eux-même lors du tournage...
Le tournage débute le 22 mars 1976 en Tunisie...
''A
long time ago in a galaxy far, far away...''
Le film s'ouvre sur un générique en forme de déroulant
résumant les événements précédent l'intrigue à venir. Les
spectateurs les plus pointilleux remarqueront désormais la présence
d'un ''New Hope'' ( ''Un nouvel espoir''), sous titre
qui était absent de la version d'origine, en 1977. Puis nous
assistons à l'attaque d'un vaisseau rebelle par les forces de
l'Empire (un régime politique imaginaire dominant la galaxie et
prenant place au cœur de ce quatrième épisode) à bord duquel se
trouvent les droïdes R2-D2 (petit, de forme ovoïde et s'exprimant
dans un langage électronique) et C-3PO (de forme humanoïde et ayant
choisi de s'exprimer dans notre langue bien qu'il connaisse
d'innombrables dialectes). Ces deux là, respectivement incarnés par
le nain Kenny Baker et par Anthony Daniels, ce dernier possédant une
silhouette étonnamment mince, parviennent à fuir le vaisseau et
attérissent en catastrophe sur la surface de Tatooïne, une planète
entièrement recouverte de sable. C'est là qu'ils font la
connaissance de Luke Skywalker. Élevé par son oncle Owen Lars et
par sa tante Beru Whitesun, le jeune homme rêve de quitter ses
proches pour se rendre à l'Académie de Jedi afin d'y suivre une
formation. Retenu par son oncle qui rêve d'en faire un fermier (on
peut également supposer qu'en le retenant, il choisit de lui éviter
de connaître le même sort que son père, un ancien jedi mort au
combat, tué par un certain Dark Vador), Luke découvre tout à fait
par hasard un message holographique enregistré par la Princesse Leia
en réparant R2-D2 et adressé à un certain Obi-Wan Kenobi, un
maître jedi qui vit justement sur Tatooïne. En apprenant cela,
R2-D2 prend la fuite le soir venu pour rencontrer celui qui fut son
maître afin de lui transmettre le message. Le lendemain matin, Luke
et C-3PO partent à la recherche de R2-D2 mais tombent dans un piège
tendu par des hommes des sables. Heureusement pour eux, arrive un
étranger qui les délivre. Et cet homme n'est autre que Obi-Wan
Kenobi. Plus tard, et alors que ce dernier demande à Luke de lui
venir en aide, c'est de retour à la ferme et constatant la mort
tragique de son oncle et de sa tante que le jeune homme décide
d'accompagner Obi-Wan Kenobi...
Voici donc comment débutent les fantastiques aventures
de Luke Skywalker et de ses deux compagnons droïdes, auxquels vont
se joindre bientôt les célèbre Princesse Leia Chewbacca et Han
Solo, face auxquels nous découvrirons les représentant de la face
obscure de la Force parmi lesquels Grand Moff Tarkin (l'acteur Peter
Cushing), Dark Vador (l'imposant David Prowse et son 1m96) et les
fameux stormtroopers, ou soldats impériaux... Ce qui marque très
rapidement les esprits lorsque démarre le récit de Star Wars-
Épisode IV, c'est la qualité remarquable de ses
effets-spéciaux. En effet, à part 2001,
l'Odyssée de l'Espace huit
ans auparavant, on n'avait jamais rien vu d'aussi beau. Même Star
Trek, le Film de
Robert Wise qui sortira pourtant deux ans plus tard n'arrivera jamais
vraiment à faire mieux. De très beaux effets-spéciaux donc, mais
qui à l'époque ne satisfont pas tout à fait George Lucas qui,
patiemment, attendra jusqu'en 1997, année où il remontera son film
et y ajoutera un certain nombre d'effets-spéciaux numériques
visibles dans la version Star
Wars- Épisode IV : Un Nouvel espoir.
Ces ajouts n’entachent en rien les qualités de l’œuvre
originale et étoffent au contraire son contenu visuel.
Bien que la somme d'informations à digérer soit pour l'époque
relativement importante, les raccourcis scénaristiques employés par
George Lucas permettent une lecture du récit plutôt confortable. Le
cinéaste nous convie à un spectacle à l'imaginaire débridé aussi
merveilleux qu'inquiétant, avec ses créatures tantôt attachantes
(R2-D2 est étrangement ''vivant'' malgré son apparence de
boite de conserve), tantôt intimidantes. George Lucas offre
l'opportunité à chaque espèce de s'exprimer dans sa propre langue
(ici, pas de traducteur universel cher à l'univers Star Trek).
Et même si la plupart sont intraduisibles, le film gagne en épaisseur
et en réalisme. La bande originale est signée du compositeur
américain John Williams et on y reconnaît déjà le fameux air du
''Star Wars Theme''... Star
Wars- Épisode IV aussi
bien grand public qu'à conseiller aux enfants, George Lucas ayant eu le désir de
proposer un film de science-fiction beaucoup moins sombre et froid
que son THX
1138.
Avec un budget de 11 500 000 dollars, le film de George Lucas
rencontre un immense succès et en cinq années, le film rapportera
dans le monde plus de cinq-cent trente millions de dollars. Un
véritable jackpot pour le cinéaste, les producteurs et certains
interprètes qui toucheront un pourcentage sur les recettes. Une
suite intitulée Star
Wars, épisode V : L'Empire contre-attaque fut
mise en chantier et cette fois-ci, elle fut entièrement produite par le seul
George Lucas...
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