Comment foirer une
projection ? Ben tout d'abord en attendant que le film en
question passe sur un service de distribution de contenu internet
alors qu'il aurait sans doute été plus judicieux d'aller l'admirer
sur grand écran lors de sa sortie en salle. Et puis, quelle idée de
faire le choix de le découvrir doublé en français plutôt que dans
sa version originale ! Aussi bizarre que cela puisse paraître
sachant que l'avis des autres, ben j'm'en tape en général tant que
je n'ai pas découvert l'objet du litige en question, c'est en
français que j'ai choisi de découvrir The Batman
de Matt Reeves et non dans sa version originale. Pourquoi ?
Parce que !!!... Non, en fait, pour une raison aussi simple
qu'absurde : à trop lire et trop entendre que l'acteur qui
endosse le rôle-titre (Robert ''Twilight''
Pattinson) avait une voix d'adolescent en pleine mue, ben j'me suis
dit qu'envisager le film avec la voix de Thomas Roditi dans les
oreilles m'empêcherait certainement de grincer des dents. Sauf
que....... Sauf que si lui s'en sort plutôt pas (TROP) mal, dans la
longue liste des ''invités'', y'en a certains qui ont du soucis à
se faire. Ou plutôt, LE PUBLIC, LUI, a-t-il eu du soucis à se faire
parce dans le genre ''farces et attrapes'', la présence vocale
d'Emmanuel Karsen est des plus improbables. Nan mais ! Affubler
(voire, affliger) l'acteur Con O'Neill (et donc le personnage du chef
Mackenzie Bock) du timbre de voix si particulier et tellement
inapproprié de l'acteur et doubleur français cause plus de rires
que nécessaire... Ensuite, totalement obnubilé par la question du
''Wokisme''
ou de la ''Cancel
Culture'' au point de me demander si je ne devrais pas retourner
consulter mon psy, voilà que je me fais d'emblée une réflexion qui
ne tient qu'en trois mots : ''Une Catwoman noire ???''
Ouais,
pourquoi pas. Surtout que la chose s'avère en fait relativement
courante puisque entre 1967 et 1968, la chanteuse Eartha Kitt (la
chanson ''This is
my life''
parlera sans doute aux plus anciens) endossa le costume de la
''féline''
dans la série Batman
tandis que Halle Berry prêta ses traits au personnage en 2004 dans
Catwoman.
Sur ce point, rien de vraiment précis donc... si ce ne sont les
premières ébauches produites par ses créateurs, les créateurs de
comics Bill Finger et Bob Kane, dès le tout début des années
quarante ! Bon, ça reste un détail... Rappelons que Matt
Reeves fut tout de même l'auteur du sympathique Cloverfield
en 2008, du génial remake du film suédois de Tomas Alfredso,
Låt den rätte komma in titré
pour l'occasion Let me in
ainsi que des formidables La Planète des singes
: L'Affrontement en
2014 et La Planète des singes : Suprématie
en 2017 (de ce dernier, je l'avoue, je ne m'en suis pas encore
remis)... Bref, le genre de type dont on pourrait presque dire que
l'on peut aller voir ses œuvres les yeux fermés si cela ne devait
pas engendrer des difficultés de compréhension. The
Batman,
c'est quoi ? Trois heures ou presque d'un récit tout d'abord
relativement confus. Faute avouée étant généralement à moitié
pardonnée, j'avoue m'être rapidement levé de mon siège pour aller
chercher la traditionnelle dose de chocolat que ma compagne et moi
dévorons toujours devant un film. C'est peut-être ainsi la raison
pour laquelle entrer dans le film paru foncièrement rude. Avais-je
dès le départ manqué un ou plusieurs dialogues essentiels ?
Pas une, pas cinq ni quinze ou vingts minutes mais une bonne
demi-heure me fut nécessaire pour comprendre où voulaient en venir
le réalisateur et son scénariste Peter Craig et ainsi quelque peu
adhérer au concept ! Des sous-intrigues en veux-tu, en voilà,
pour autant de personnages à mémoriser. Advint ce qui devait alors
advenir (!?!) : The Batman
ne fut plus qu'une expérience faisant moins appel à la réflexion
et la concentration qu'à une certaine forme de contemplation...
Car
qu'on le veuille ou non, le long-métrage de Matt Reeves déchire
visuellement. La direction artistique confiée à une pléthore de
spécialistes dont je n'ai absolument pas envie d'énumérer la liste
car trop longue alliée à la photographie de Greig Fraser et à la
bande-son musicale de Michael Giacchino offre un spectacle
vertigineusement funèbre ! Tout est noir, sombre, pessimiste, fait
de bruit et de fureur. Les décors de James Chinlund tapent dans le
mille et Gotham City n'a presque jamais paru aussi austère et
nihiliste ! Oui mais voilà : qu'est-ce qu'on peut se faire
ch*#@ !!! Les références volontaires ou non à l'univers
vidéoludique créé par l'entreprise britannique de développement
de jeux vidéo Rocksteady
Studios
paraissent tellement nombreuses que j'avais chaque fois l'impression
de redécouvrir Batman:
Arkham City en
version ''Live'' !
Les combats eux-mêmes ''transpirent'' littéralement ce que les
amateurs de jeux vidéos en général et de l'univers de Batman en
particulier purent découvrir entre 2009 (date de sortie du jeu
Batman: Arkham
Asylum)
et 2015 (Batman:
Arkham Knight).
Tout ceci saupoudré d'une série d'énigmes et de séquences
plongées sous la pluie à peine dignes du génial
Se7en
de David Fincher. Et pour retenir quoi au final ? Ben pas grand
chose... Face à la trilogie ''poids-lourd''
réalisée par Christopher Nolan entre 2005 et 2012 (ouais, le gars
qui tourne aussi parfois des trucs très chiants genre ''branlette
intellectuelle'' comme Tenet)
et formée de Batman
Begins,
The
Dark Knight
et The
Dark Knight Rises,
le long-métrage de Matt Reeves est de mon avis personnel (et
visiblement assez peu partagé) la première fausse note d'un
cinéaste dont la carrière était jusque là exemplaire...
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