Se pose parfois la
question de l'intérêt d'une ou de plusieurs suites ou même celui
de produire et réaliser remakes et préquelles ! Question à
laquelle semble avoir brillamment répondu le réalisateur japonais
Takashi Shimizu en 2003, unique dépositaire de l'une des plus
fameuses franchises issues de la J-Horror... Du moins jusqu'à ce que
d'autres prennent ensuite la relève dès l'année 2009 avec The
Grudge 3 (Toby Wilkins) et le diptyque de Ryûta Miyake
(Ju-on : Kuroi Shōjo et Ju-on : Shiroi Rōjo),
en 2014 et 2015 avec Ju-on : Owari no Hajimari et Ju-on
-Za Fainaru de Masayuki Ochiai et enfin en 2020 avec le
remake The Grudge de Nicolas Pesce. Tout comme pour le
volet précédent, Ju-on: The Grudge 2 s'ouvre sur un
texte explicatif, lequel est ensuite suivi d'une séquence nous
présentant l'héroïne principale de ce nouveau récit: Kyoko Harase
(l'actrice Noriko Sakai), actrice de films d'épouvante, est sur la
route à bord d'une voiture conduite par son époux lorsque survient
un accident causé par Toshio, lequel est toujours incarné par le
jeune Yuya Ozeki. Le spectateur constate ainsi que le petit fantôme
dont le corps n'a jamais été retrouvé est désormais capable de se
défaire des contraintes directement liées à la demeure à
l'intérieur de laquelle il semblait jusque là être ''enfermé''...
Une nouvelle approche du
personnage parmi tant de possibilités que le réalisateur va mettre
en œuvre afin de nous offrir un spectacle nettement plus varié qu'à
l'accoutumé... Alors que l'on pouvait craindre une éternelle
redite, Takashi Shimizu, lequel est désormais seul aux commandes du
scénario, nous offre parmi les séquences les plus angoissantes et
les plus imaginatives de son cinéma. Pourtant, le concept reste le
même. L'on passe d'un personnage à un autre, mais cette fois-ci, le
passage de séquence au présent vers le passé et vice-versa semble
être bien mieux maîtrisé. Plus fluide... Et bien que l'on puisse
parfois être perdu parmi tous ces personnages qui se croisent,
Ju-on: The Grudge 2 demeure
sans doute l'un des meilleurs opus de la franchise. Mise en abîme du
cinéma d'épouvante (l'héroïne tourne un film proche des
événements ayant eu lieu par le passé), pseudo-documentaire, le
second volet de la ''seconde génération'' débutée l'année
précédente brille par des apparitions et des mises en situation
originales et effrayantes. Un véritable défi pour le réalisateur
qui en est tout de même au quatrième véritable projet sur le
sujet. En réalité, tout ou presque a déjà été dit et développé.
Ne restait plus qu'à transformer le mythe en faisant non plus de
Toshio ou de sa mère les seules origines du mal mais en y ajoutant
le personnage de Kyoko Harase qui, enceinte et après avoir eu un
contact direct avec le gamin, semble être involontairement à
l'origine de la plupart des tragédies qui vont être commises durant
le récit...
Là
où Ju-on: The Grudge 2 gagne
véritablement en intérêt par rapport aux épisodes précédents se
situe lors de certaines interactions entre les fantômes de Toshio et
de sa mère et leurs victimes. En effet, seul aux commandes de son
projet, Takashi Shimizu n'en a que davantage les mains libres et fait
travailler son imagination à plein régime : Une double
pendaison mise en scène de manière remarquable, une jeune femme
agressée par une perruque (oui, oui, ne vous marrez pas) et surtout,
l'emploi du Temps, une donnée fondamentale qui dans le cas présent
permet au réalisateur de mêler divers personnages qui en théorie
ne sont pas censés se rencontrer lors de ces instants T. Ju-on:
The Grudge 2 offre
quelques situations particulièrement angoissantes, voire sinistres,
jouant sur la temporalité, le jour et la nuit, la lumière et
l'obscurité. Un puzzle de séquences à mémoriser et à remettre
dans l'ordre soi-même. Bref, un travail remarquable tenant pourtant
sur des fondations fragiles puisque majoritairement déjà
rencontrées dans les épisodes précédents de la franchise. C'est
là tout l'art du réalisateur japonais Takashi Shimizu qui met
toutes ses tripes, son talent et sa connaissance du sujet au service
de son film. Une œuvre à la gloire de la gente féminine puisque
les femmes sont une fois de plus majoritairement représentées. Mais
qui s'en plaindrait puisque ses interprètes sont toutes plus jolies
les unes que les autres. Mais cela, bien évidemment, ne reste qu'un
détail...
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