Six ans après son
dernier méfait, Saint,
mais surtout, trois décennies après ses deux film
d'horreur cultes L'Ascenseur
(De Lift)
et Amsterdamned,
le cinéaste néerlandais Dick Maas, détenteur du Veau
d'Or
du meilleur réalisateur au festival du film d'Utrecht en 1983 mais
surtout chez nous du Grand
Prixi au festival international du film fantastique d'Avoriaz en 1984
avec L'Ascenseur,
revient avec son genre de prédilection, l'horreur, à travers une
histoire d'agression animale. Prédateur
(Prooi)
met en scène un prédateur (logique!) d'une toute autre espèce que
celles que l'on a l'habitude de découvrir en général sur grand et
petit écrans. Ici, pas de requin (encore moins nanti de deux, trois,
quatre, voire cinq têtes), pas de serpent, d'araignées, ni de
crocodile, mais un lion à l'imposante stature. Plus de deux mètres
de long (sans la queue, comme le précisera l'un des personnages),
des pattes plus larges que celles d'un tigre, deux cents kilos, au
moins, et surtout, un appétit insatiable...
Alors
que l'on s'attendait peut-être voir débarquer dans cette histoire
l'acteur néerlandais Huub Stapel, l'un des fidèles du cinéaste qui
outre L'Ascenseur
et Amsterdamned
était réapparu dans le précédent long-métrage de Dick Maas en
2010, Saint
et ce, une fois encore dans le rôle principal, nulle trace du très
attachant interprète puisqu'à sa place, il offre le rôle le plus
important à une femme, elle aussi également d'origine néerlandaise.
Sophie Van Winden incarne donc le personnage de Lizzy, jeune et jolie
vétérinaire du zoo d'Amsterdam contactée par les autorités à la
suite d'un massacre perpétré sur une famille de trois membres :
un père, une mère, leur fille, et même une quatrième victime en
la personne du petit ami de cette dernière. Des meurtres atroces qui
selon la police peuvent avoir été commis par un lion plus fort et
plus grand que la moyenne. Alors que les habitants d'Amsterdam vivent
dans la peur et dans l'attente que la bête soit enfin abattue, Lizzy
accepte de participer à une battue de grande ampleur qui ne donne
malheureusement aucun résultat. Après que le cousin du chef de la
police ait été tué après avoir tenté lui-même de chasser le
lion, Lizzy propose au commissaire de faire appel à son ancien
compagnon Jack DelaRue, un britannique, auquel elle demande d'accepter de venir jusqu'à
Amsterdam afin d'aider les autorités à mettre un terme à
l'hécatombe...
Trente-trois
ans après L'ascenseur,
le public retrouve avec plaisir le cinéaste Dick Maas dont la
générosité n'a pas perdu de sa superbe. Réalisateur, scénariste
et compositeur, le néerlandais revient en grande forme avec une
production horrifique qui ne dépareille pas avec ses premières
amours dans le domaine. Toujours aussi prompt à user des décors
naturels offerts à lui, c'est une fois encore dans la capitale
néerlandaise que le cinéaste tourne son dernier film. Largement au
dessus du lot des films où les animaux en tous genres sont les rois
(on parle évidemment de ceux qui pullulent depuis le début de ce
siècle), Prooi
est riche en situations diverses et variées, reprenant à son compte
quelques scène piochées dans de vieilles bobines horrifiques des
années quatre-vingt (on pense notamment au massacre situé sur le
terrain de golf). Le cinéaste ne se départit jamais de son sens
prononcé pour l'humour (parfois noir) et les quelques assauts du
lion restent mémorables (la scène située dans la bibliothèque
demeurant sans doute l'une des plus réussies). Les interprètes se
révèlent convaincants, et surtout, très attachants, avec en
première ligne, Sophie Van Winden, donc, mais également Mark Frost
dans le rôle de l'ancien compagnon et chasseur Jack DelaRue, Julian
Looman (dans celui du petit ami actuel), ou encore Rienus Krull dans
celui du flic naïf et pas toujours très malin. Au final, Prooi
est un excellent divertissement aux effets-spéciaux plus ou moins
aboutis (les cadavres sont très réussis mais le lion, pas toujours
très convaincant, est constitué d'un mélange d'animatronique et de CGI). Un petit
plaisir coupable qui laisse espérer que son auteur n'attendra cette
fois-ci pas six années avant de sortir son prochain long-métrage...
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