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samedi 1 avril 2023

Subway de Luc Besson (1985) - ★★★★★★★★☆☆

 


 

Luc Besson fait partie de ces personnalités que les critiques aiment assaisonner de commentaires peu élogieux. Un peu comme un Patrick Sébastien versant dans le septième art et dont les quolibets qui lui sont infligés ne sont pas toujours justifiés. Pour Christophe Lambert, c'est un peu la même chose... Pas de chance, donc, puisque le réalisateur et l'acteur ont fait ce petit bout de chemin ensemble, ce voyage dans les entrailles de la capitale française, entre thriller souterrain et romance ferroviaire. Se battant parfois en duel pour savoir qui de l'un ou de l'autre est le plus ringard (Le Cinquième Élément, Valérian et la Cité des mille planètes pour Luc Besson, Mortal Kombat de Paul W.S. Anderson et Vercingétorix : la légende du druide roi de Jacques Dorfmann pour Christophe Lambert), l'alchimie semble avoir pourtant fonctionné avec ce Subway qui demeure pour l'un comme pour l'autre, une très agréable surprise. Autour du réalisateur et scénariste (accompagné à l'écriture par Pierre Jolivet, Alain Le Henry, Marc Perrier et Sophie Schmit), on retrouve quelques interprètes de son tout premier long-métrage réalisé deux ans auparavant en les personnes de Jean Bouise et surtout de Jean Reno que l'on retrouvera successivement chez Luc Besson dans Le grand bleu en 1988, Nikita en 1990 et Léon en 1994. Côté musique, on retrouve également le compositeur et multi-instrumentiste Eric Serra qui demeurera toujours fidèle au poste en dehors de Valérian et la Cité des mille planètes dont la partition musicale sera confiée à Alexandre Desplat. Et c'est d'ailleurs tant mieux pour lui tant ce film au faramineux budget de presque deux-cent millions d'euros est une purge ! Luc Besson lui offre d'ailleurs un tout petit rôle dans son second long-métrage puisqu'il y interprète le personnage de Erico, un bassiste. Notons d'ailleurs la présence dans le rôle de l'interprète de la chanson It's Only Mystery (composée par Corine Marienneau, Louis Bertignac et Éric Serra) du chanteur et acteur américain Arthur Simms qui décèdera deux ans après la sortie du film à seulement trente-quatre ans. Côté casting, du beau monde se bouscule autour de Christophe Lambert qui interprète le rôle de Fred, jeune homme au costume trois pièces, aux cheveux en pétard et gris péroxydé, un peu paumé, voleur à ses heures et amoureux de la belle et riche Héléna Kerman (Isabelle Adjani). Jean Réno, donc, qui incarne un batteur, Jean Bouise en chef de station de métro, Jean-Hugues Anglade en voleur sur patins à roulettes, Richard Bohringer en fleuriste, Jean-Pierre Bacri en inspecteur Batman sous les ordres du commissaire Gesberg qui de son côté est interprété par Michel Galabru...


Luc Besson s'empare d'un environnement très particulier, souterrain, digne de figurer au tableau de chasse de certains films d'épouvante parmi lesquels certains s'y déroulent presque dans leur intégralité (Death Line de Gary Sherman en 1972, Creep de Christopher Smith en 2004), mais qui dans le cas présent est au centre d'une étrange ''histoire d'amour'' entre deux individus de monde totalement opposés mais qui paraissent tout deux marginaux. Autre particularité de Subway : la plupart des personnages paraissent tous plus barrés les uns que les autres et parmi lesquels Christophe Lambert/Fred et Isabelle Adjani/Héléna trônent en bonne place. L'un des atouts majeurs du long-métrage repose avant tout sur l'atmosphère qui se dégage des lieux. Un monde ''merveilleux'', tantôt blafard (les célèbres murs concaves recouverts de carrelage blanc) tantôt crépusculaire (les tunnels) et dans lequel Luc Besson promène ses caméras et nous convie à partager non seulement la vie de personnages bigarrés mais également celle beaucoup plus courante des usagers du métro et de celles et ceux qui y travaillent de manière officielle (le service de sécurité) ou officieuse (le pick-pocket). L'exploitation d'un univers ''habité'' par les sans domiciles fixes et autres musiciens vivant de la générosité des usagers dans lequel se croisent un type en costard et une femme de milliardaire en robe à froufrous crée un saisissant et authentique décalage qui permet même aujourd'hui à Subway de conserver son originalité. Si à l'époque l'on pouvait considérer le film de Luc Besson comme esthétiquement novateur, le réalisateur savait déja surtout s'offrir les services d'interprètes à la mode comme il le fera avec plus ou moins bon goût tout au long de sa carrière. Adjani avait quelques années en arrière collaboré auprès d'Andrzej Zulawski, Jean-Paul Rappeneau, Claude Miller ou Jean Becker tandis que Christophe Lambert s'était affiché en homme-singe dans le formidable Greystoke, la légende de Tarzan de Hugh Hudson l'année précédente. Fumerolles, éclairages au néon, faune souterraine, bande-son martelée, univers clos, Luc Besson pour qui Subway était un projet antérieur à son premier film Le dernier combat se préparait sans doute (inconsciemment ou pas) à plonger les protagonistes du Grand bleu dans une autre forme d'abysse. Alors, Subway, brouillon du film générationnel qu'il réalisera trois ans plus tard ? Non, certainement pas. Mais assurément, l'une de ses plus brillantes réussites...

 

1 commentaire:

  1. Un film que l'on qualifiera de "daté", comme quasiment tout ce qui provient de cette décennie honnie ou vénérée, selon les cas...

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