Lorsque sort le 12 avril
1985 Cat's Eyes
sur les écrans de cinéma américains, c'est la seconde fois que
l'écrivain Stephen King est mis à l'honneur à travers un film à
sketchs après l'excellent Creepshow réalisé
par le cinéaste George Romero et scénarisé par le romancier
lui-même qui adaptait à cette occasion deux de ses nouvelles et
créait trois nouvelles histoires. Cat's Eyes
semble, lui, dès le départ beaucoup plus modeste puisque l'on passe
de cinq sketchs à trois. Deux adaptations auxquelles est ajouté un
scénario inédit. Le premier sketch met en scène l'acteur James
Woods qui dans la peau de Dick Morrison accepte de suivre un
traitement particulier afin de s'arrêter de fumer. Inspiré de la
nouvelle Quitters, Inc parue
en 1978 dans le recueil Danse
Macabre, Desintox INC ferait
presque regretter le personnage d'avoir choisi d'arrêter la
cigarette, ou du moins d'avoir fait appel à une société n'hésitant
pas à s'en prendre aux membres de sa famille pour le contraindre
d'arrêter de fumer définitivement. Plutôt amusant, on y découvre
un James Woods tenté par la cigarette, épié de toutes parts, à la
frontière de la paranoïa dans un sketch plutôt porté sur l'humour
que sur l'épouvante.
La Corniche,
lui, nous conte les mésaventures de Johnny Norris, un individu qui a
eu la mauvaise idée d'entamer une relation avec une femme dont le
mari n'a pas l'intention de laisser tranquille le couple adultère.
Kidnappé alors qu'il vient d'envoyer sa maîtresse prendre
un avion pour l'étranger, Johnny est menacé par le mari trompé qui
lui propose un marché. Soit il accepte d'aller en prison après
avoir été piégé (deux complices du mari ont en effet planqué un
sachet de cocaïne à l'arrière de sa voiture), soit il fait le tour
de l'immeuble en passant par une corniche située en hauteur, auquel
cas, il pourra repartir libre et même retrouver sa maîtresse.
Incarné par l'acteur Robert Hays que l'on connaît avant tout pour
avoir joué dans le diptyque Y a-t-il un Pilote
dans l'Avion ?,
le personnage choisit de traverser la corniche avec tout ce que cela
suppose de dangers. La Corniche
aurait sans nul doute mérité un traitement en trois dimensions car
même en 2D,
le sketch risque de donner quelques sueurs froides aux spectateurs
qui sont sujets au vertige. A pat cela, rien de mirobolant. Le
scénario est aussi simpliste que celui du troisième et dernier
segment qui met à l'honneur ce chat qui donne son nom au titre du
long-métrage, ainsi qu'une petite fille dont les parents ont choisi
de se débarrasser du félin. Contre toute attente, c'est
l'intervention d'un lutin particulièrement belliqueux qui fera
peut-être pencher la balance du côté de la gamine incarnée par
Drew Barrymore qui pour la seconde fois après Firestarter,
joue dans un film adapté d'une œuvre de Stephen King.
Le
cinéaste Lewis Teague lui-même n'en est pas à son premier coup
d'essai puisque deux ans auparavant, il avait à l'occasion de son
précédent long-métrage, adapté le roman Cujo
de Stephen King. Un ouvrage qui mettait en scène un saint-bernard
atteint par la rage, lequel ouvre le bal de Cat's
Eyes
en poursuivant au début du film, le chat du titre. Cujo
ne sera pas la seule référence puisqu'en outre, le personnage
incarné par James Wood fera une objection pleinement ironique sur le
chef-d’œuvre que réalisa David Cronanberg en 1983, The
Dead Zone.
Pour les autres références, quitte à vous de regarder le film de
Lewis Teague qui de manière générale se regarde sans déplaisir
mais se révèle au final assez moyen. Les effets-spéciaux, peu
nombreux sont assez décevants, surtout si l'on compare par exemple
l'intégration du lutin dans le troisième sketch dans des décors
revus à une échelle beaucoup plus grande ou lorsque la créature
est incrustée à l'aide de trucages qui en comparaison avec la
merveille signée par Jack Arnold en 1957, The
Incredible Shrinking Man,
fait pâle figure. Une honnête petite série B, sans plus...
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