Adapter un manga à
succès sur grand écran est risqué. Surtout lorsque celui-ci
bénéficie d'une aura toute particulière. C'est sans doute le cas
de Desu Nōto de Tsugumi Ōba
et Takeshi Obata qui depuis sa création en 2003 a connu nombre
d'adaptations sous forme d'animes, de pièce de théâtre, de romans,
de jeux vidéos et bien évidemment, de films dits ''Live''.
Et parmi ces derniers, le premier d'entre eux simplement intitulé
Desu Nōto
(Death Note),
un long-métrage réalisé par le japonais Shūsuke Kaneko dont la
carrière cinématographique débuta dans le milieu des années
quatre-vingt. Le film met en scène Light Yagami (l'acteur Tatsuya
Fujiwara), jeune étudiant qui un soir tombe sur un étrange cahier à
la couverture noire qu'il emporte avec lui. Une curieuse notice
indique comment s'en servir et Light apprend très vite que son usage
permet d'éliminer quiconque dont le nom est inscrit à l'intérieur.
C'est ainsi que Light, qui rêve de pouvoir un jour faire partie de
la police, se met à éliminer scrupuleusement tous les criminels du
pays. Une ''épidémie'' de morts dues à des crises cardiaques que
ne parviennent pas à s'expliquer les autorités. Et parmi ces
dernières, le propre père de Light (l'acteur Kaga Takeshi dans le
rôle de l'officier de police Soichiro Yagami) qui enquête sur ces
crises cardiaques en série dont tout le monde parle. Light, lui,
vient de se faire un nouvel ''ami''. Un ange de la Mort. Celui-là
même qui égara le fameux cahier. Une créature monstrueuse
seulement visible par ceux qui sont entrés en contact physique avec
le dit cahier...
Bientôt,
une cellule de crise est mise en place afin de trouver et d'arrêter
celui qui se fait désormais appeler Kira. D'autant plus que le jeune
Light ne s'en prend désormais plus exclusivement aux criminels mais
également aux agents du FBI
qui enquêtent sur ses méfaits. Bientôt assistées de l'énigmatique
L
(l'acteur Ken'ichi Matsuyama), les autorités vont sous son
influence, se mettre à soupçonner le propre fils de Soichiro
Yagami. Mais c'est sans compter sur les multiples possibilités
qu'offre le cahier que Light apprend à maîtriser au point de
commettre des meurtres en différé... Le long-métrage de Shūsuke
Kaneko doit tout d'abord être abordé sans la moindre influence. Et
encore moins celle du manga d'origine puisque selon certains fans de
Desu Nōto
version
papier, son adaptation sur grand écran sonne comme une trahison
envers l'esprit du manga. Détail que prendront sans doute en compte
les amateurs de bandes dessinées japonaises mais que remiseront au
placard les autres. Sans être prodigieusement mis en scène, Desu
Nōto
brille surtout par la diversité des événements qui s'y enchaînent
et son approche des genres policier et fantastique. Une œuvre qui
s'octroie d'ailleurs quelques tranches d'humour à travers cet Ange
de la Mort sinon
réaliste, du moins passablement amusant. Les deux interprètes
principaux que sont Tatsuya
Fujiwara et Ken'ichi Matsuyama arborent des faciès typiques de
l'univers des mangas et des jeux vidéos. Le film souffre peut-être
d'une durée excessive qui a pour conséquence une certaine
redondance malgré un scénario relativement labyrinthique. À noter
que la suite directe intitulée Desu Nōto the
Last name
sera elle aussi réalisée la même année par Shūsuke Kaneko
tandis que le troisième volet L: Change the
World
sera quant à lui réalisé deux ans plus tard par l'un des
spécialistes de la J-Horror
en la personne de Hideo Nakata...
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